Table ronde sur la bonne gouvernance : La corruption est le troisième grand défi de notre pays

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Table ronde sur la bonne gouvernance
Une vue du presidium lors de l’ouverture

La fondation Friedrich-Ebert en partenariat avec Transparency International a organisé une table ronde hier mardi 23 octobre au centre international de conférence de Bamako (CICB), sur la bonne gouvernance. Au cours des débats, les résultats d’un récent sondage réalisé en septembre dernier par la fondation Friedrich-Ebert ont été exposés. Ce sondage classe la corruption à la troisième place des défis avec 66 ,7% derrière l’insécurité 86% et le chômage 80,7% au Mali. La cérémonie d’ouverture était présidée par le premier ministre, Moussa Mara en présence du représentant de Friedrich-Ebert au Mali, Jan H. Fahlbusch et le fondateur de Transparency International, Dr Peter Eigen, invité pour la circonstance.

Cette table ronde organisée sur la bonne gouvernance s’inscrit en droite ligne dans l’ambition des fondations Friedrich-Ebert et Transparency International d’accompagner les acteurs socio-politiques dans le processus de sortie de crise qui secoue notre pays ces dernières années.

 

Les différentes analyses des causes de la crise malienne ont indexé la mauvaise gouvernance et la solution qui revient souvent est la refondation de l’Etat se traduisant par le changement de mode de gouvernance. Aujourd’hui, la refondation de l’Etat, le changement de culture et la gestion des biens publics auxquels les Maliens aspirent constituent d’énormes défis. C’est dans ce cadre que les fondations Friedrich-Ebert et Transparency International comptent renforcer leur engagement au Mali pour un avenir meilleur des populations. Au titre d’illustration de cette perception, un récent sondage a été réalisé en septembre dernier auprès de plus de 3 000 Maliens dans les capitales régionales et le district de Bamako, excepté Kidal.

 

En termes de défis, la corruption occupe la troisième place avec 66,7% derrière l’insécurité 86% et le chômage 80,7%, la santé 64,3% et l’éducation 61,9%. Ce sondage a aussi révélé que les priorités pour le gouvernement qui sont notamment la lutte contre la corruption et les injustices viennent au second rang avec 52,2% après le chômage des jeunes 56%. De même, une grande proportion de la population enquêtée 86,4% affirme que le niveau de corruption est très élevé au Mali et cela freine le développement du pays. Et les services les plus affectés par cette corruption sont la justice 78,4%, la police 75,0%, l’école 65,6%, la douane 64,5% la mairie, 63,3%, la santé 57,3% et la gendarmerie 54,2%. Concernant la mauvaise gouvernance, les enquêtes de la fondation Friedrich-Ebert estiment que les mêmes sont les plus affectés à savoir la justice 72%, la police 68,0%, l’école 61,2% la mairie 58,3%, la santé 57,0% et la douane 55,3%. Pour les populations enquêtées, sur la bonne gouvernance 35,3 pensent que c’est l’autorité de l’Etat qui est en jeu alors que et 32% estime que c’est une affaire de bonne gestion des biens de l’Etat et la gestion transparente. Aujourd’hui, ces chiffres appellent à un changement de gouvernance afin de faciliter la réconciliation des citoyens avec l’Etat. Ainsi, la bonne gouvernance est la condition première pour rendre plus efficace les institutions de la République, relever les énormes défis auxquels elles sont confrontées.

 

 

Cléopha TYENOU

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