Des « Bérets rouges » ont pris l’ORTM, a indiqué une source de la télévision le lundi 30 avril, aux environs de 18 h. Auparavant, des fusillades nourries ont éclaté à proximité d’un pont stratégique sur le fleuve Niger et aux abords du bâtiment de la radio - télévision, ont affirmé des témoins à l’agence Reuters.

Tout cela serait parti du fait que la junte militaire du CNRDRE voulait arrêter le chef des Bérets rouges, le Colonel Guindo.
Interrogé par l’AFP sur la situation à Kati (ville-garnison proche de Bamako qui abrite un camp militaire servant de quartier général de l’ex-junte au pouvoir), le Capitaine Samba Coulibaly, membre du CNRDRE, a déclaré : « Je suis sous le feu ».
Un porte-parole de la junte a expliqué qu’il s’agissait d’une tentative de contrecoup d’Etat venant de militaires fidèles au Président renversé et contraint à l’exil (ATT). « Ce sont des éléments de la Garde présidentielle de l’ancien régime qui cherchent à renverser le cours de la situation (…) Nous avons la situation sous contrôle », a déclaré Bacary Mariko à Reuters.
De violents affrontements à l'arme lourde entre les Bérets rouges de l’ex- Garde présidentielle du Président déchu ATT et ceux de la junte militaire du CNRDRE basée à Kati. Les militaires de la junte, qui voulaient arrêter le Colonel des Bérets rouges (Guindo) a rallumé le feu qui couvait entre ces deux corps de l’armée.
Cet affrontement entre les militaires auraient fait une vingtaine de morts et plusieurs blessés dont la plus lourde perte serait du côté des Bérets verts de Kati, selon des sources hospitalières. Mais là où le bat blesse dans cette situation, c’est de savoir ce que la junte militaire veut réellement au Colonel de l’ex-Garde présidentielle du Président déchu, surtout qu’avec la mise en place des institutions de la République, on est en mesure de se poser la question : à quel jeu joue le Capitaine Sanogo ? Et pourquoi voulait-il se substituer aux autorités officiellement investies pour conduire la transition ? En vertu de quel droit veut-il arrêter un Colonel qui, dans l’organigramme militaire, est son chef hiérarchique ?
Il est temps que le Président de la République et le Premier ministre se penchent sérieusement sur la question des militaires de la junte afin que le pays puisse amorcer son décollage. Sinon on n’en finira pas avec les coups d’Etat, et cela serait très dommage pour le pays. Si rien n’est fait, cette indiscipline qui se manifeste au sein de l'armée depuis le putsch du 22 mars risque de mettre à mal la cohésion entre les différents corps de l’armée. Toute chose qui sera un avantage pour les rebelles, terroristes et intégristes islamiques qui contrôlent les régions du Nord.
Paul N’guessan