Intervention militaire étrangère dans le Nord du Mali : L’imminence ?

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Après la sortie des Ministres des affaires étrangères français et allemand, la réunion des Chefs d’Etat-major de la Cédéao et le sommet des chefs d’Etat de la sous-région, l’intervention militaire africaine dans le nord du Mali n’est plus qu’une question d’heures, malgré les tribulations du Médiateur burkinabé qui continue à recevoir les bandits armés.

Photo: L’Essor

Pendant que la Communauté internationale se mobilise pour une intervention armée dans le nord du Mali, le Médiateur burkinabé de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) dans la crise institutionnelle et sécuritaire malienne continue à recevoir chez lui les groupes armés criminels, le Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad) et Ançar Eddine, afin, dit-on, d’encourager le dialogue et les négociations, conformément aux vœux de certains pays dont l’Algérie et les Etats-Unis. Mais, ces manœuvres ne distraient plus personne.
Il y a quelques jours, en effet, les Ministres des affaires étrangères allemand et français ont publié une tribune commune dans laquelle ils demandent à l’Union Européenne d’appuyer les forces armées africaines à reconquérir le nord du Mali. Quelques jours plus tard, les chefs d’Etat-major de la Cédéao se réunissaient à Abuja pour établir un plan d’intervention militaire, conformément aux directives des Nations Unies. C’est également dans la capitale nigériane que viennent de se réunir les chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région pour approuver ce concept stratégique d’intervention multinationale qui sera soumis à l’appréciation de l’Onu dont le Conseil de sécurité l’examinera le 26 de ce mois.
En principe, il n’y a donc plus aucun blocage à la guerre contre Aqmi (Al Qaëqa pour le Maghreb islamique), le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest) et Ançar Eddine, les trois mouvements islamistes et terroristes qui se sont partagés les trois régions du nord. Le mandat de l’Onu est fortement attendu pour donner corps à la Misma (Mission internationale de soutien au Mali) et à la Micema.
Ce concept d’opérations se traduit par la constitution d’une armée de trois mille trois cents soldats qui viendront en appui à cinq mille cinq cents éléments des forces de défense et de sécurité du Mali. Les soldats qui interviendront au Mali ne seraient pas forcément issus des armées des pays de la Cédéao, mais pourraient provenir de la Mauritanie, du Tchad et de l’Afrique du sud. Ces trois pays auraient promis de renforcer les troupes de la Cédéao. Or les Mauritaniens et les Tchadiens notamment, de même que les Nigériens connaissent les mêmes réalités géographiques et climatiques que les Maliens. Ils ne seraient donc pas en terre inconnu et pourraient se révéler très utiles.
Les opérations pourraient commencer dès les premiers mois de l’an prochain, et se dérouleraient en plusieurs étapes dont la formation et l’équipement des soldats maliens, la réhabilitation de certaines infrastructures militaires, l’intervention, la libération des zones occupées et leur sécurisation.
Selon certaines indiscrétions, le quartier-général de la force (l’Etat-major opérationnel) pourrait s’établir à Koulikoro, loin seulement d’une cinquantaine de kilomètres de Bamako. Quant à la formation des militaires, elle pourrait avoir lieu non loin de la ville de Ségou où l’armée dispose déjà de camps d’entraînement à Bafo.
L’intervention se ferait à partir de Sévaré (Mopti), à 650 Kms de Bamako, 420 Kms de Ségou, 550 Kms de Gao, moins de 450 Kms de Tombouctou. A noter que la Commune de Sévaré dispose d’un aéroport et constitue, depuis début avril, le lieu de regroupement de toutes les troupes qui ont quitté les trois régions du nord, après leur «repli stratégique».
Tout est donc fin prêt et il ne reste que le feu vert de l’Onu ; feu vert sans lequel il serait très difficile pour la Cédéao de mobiliser les moyens financiers nécessaires à une intervention armée qui demande de grosses dépenses en matériels, logistiques, armes et munitions, sans compter les rations alimentaires de la troupe. Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre ?
Abdel HAMY

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6 COMMENTAIRES

  1. Blaise est un militaire qui connait mieux les conditions dans une intervention militaire peut s’avérer efficace ou non. Il cherche à affaiblir les forces de l’ennemi en voulant réduire le nombre des gens à affronter… Si tu es journaliste contente toi de ton travail et non de vouloir saper la volonté de ceux qui connaissent leur travail et qui ne cherche que l’intégrité du mali.

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