Les non-dits de la résolution de l’Onu sur l’intervention militaire au Mali : A chacun sa guerre !

25 Déc 2012 - 02:05
25 Déc 2012 - 02:05
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« Rassure-toi de bien tenir la tête de ton gibier avant d’appeler les autres à l’aide».

Qu’espéraient donc  les maliens  à l’issue  du vote de la fameuse résolution de l’ONU ? Qu’elle autorise un débarquement immédiat et sans condition de troupes étrangères pour libérer le nord de leur pays ? Heureux les simples d’esprits ! En vérité, les  15 ne pouvaient offrir meilleur cadeau de Noël el  à Bamako ! C’est à l’unanimité que les 15 nations du Conseil de sécurité ont adopté  jeudi dernier  à New York, une résolution proposée par la France autorisant le déploiement d'une force militaire dirigée par des africains pour libérer le Nord du pays occupé par les islamistes et autres mouvements séparatistes. Le texte adopté ne donne cependant de calendrier exact et privilégie les négociations avec les belligérants. Signalons au passage, que c’est l’une des rares fois qu’une résolution de cette nature est votée à l’unanimité à  New York. Les opposants historiques des pays occidentaux que sont censées être la Chine et la Russie ont ici,  approuvé le choix français. Rappelons qu’elles (la Russie et Chine) se sont opposées à l’adoption d’une telle résolution dans le cas libyen, Syriens et autres. Mais là ! En clair, il n’est pas exagéré de dire que le monde entier a fait l’unanimité dans le cas malien et soutient vivement Bamako. Par railleurs, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, faut-il le rappeler,  est un texte ayant une valeur juridique contraignante, contrairement à une résolution de l’Assemblée générale. Elle est consacrée dans le droit international par l’article 25 de la Charte des Nations unies : « Les membres de l’Organisation conviennent d’accepter et d'appliquer les décisions du Conseil de sécurité conformément à la présente Charte », peut-on lire sur le site de l’institution.   Une résolution (décision) est différente  d’une opération (phase pratique) sous mandat de l’ONU. En clair, l’opération sur le terrain ne constitue qu’une des mesures (il en existe d’autres : les sanctions économiques, le blocus, etc.), pour imposer la paix. L’acte fondamental reste la résolution. Bref, dans le cas malien, le conseil de sécurité de l’ONU admet la nécessité de l’usage de la force, quand bien même, le projet adopté ait été soumis par la France et non celui de la CEDEAO. Mais l’organisation Internationale privilégie surtout la participation de militaires africains et de la sous-région en particulier. En clair, sans le dire (pas de calendrier, pas de programmation, pas de conditionnalités), elle autorise les africains et le Mali en première ligne, à  faire la guerre. Une attitude d’autant plus cohérente qu’elle (l’ONU)  reconnait le droit à la légitime défense, en tout cas, dans la situation du Mali  pour avoir déjà condamné et rejeté tous les actes posés par les jihadistes et séparatistes au nord du pays non sans les avoir invité à cesser toute belligérance et inscrit certains sur sa liste noire. Aussi, elle n’a vu aucun inconvénient la livraison des armes maliennes bloquées dans les différents ports de la sous-région. Elle aurait même encouragé le principe. Récapitulons : Pour la première fois, le monde entier condamne des assaillants et convient de l’indivisibilité et de la laïcité d’un pays ; pour une des rares fois, la planète toute entière, ou presque, convient de la nécessité d’une guerre pour libérer ce territoire. Et encore pour une des rares fois, les armes  destinées à ce pays sont libérées avec, en toile de fond, l’option de la guerre. Que faut-il attendre d’autres de la communauté internationale ? Aurait-on, à tout hasard, oublier que le rôle de l’ONU n’est pas de faire la guerre, mais de maintenir la paix ? Elle tentera donc et de manière officielle à privilégier les négociations. Elle ne saurait cependant faire obstacle à la volonté du Mali de mener sa guerre. Son message est donc, on ne peut plus clair : à chacun sa guerre ! Dans le terroir, l’on dit simplement ceci : « Rassure-toi de bien tenir la tête de ton gibier avant d’appeler les autres à l’aide». Autrement, ils prendront leur temps ou s’en abstiendront. Dans le meilleur des cas, tu serais contraint de partager équitablement la viande avec eux. B.S. Diarra

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