Tapis rouge : Sortie de promotion avec morts d’hommes à l’EMIA

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C’est l’exacerbement au pays, au sein des familles et des états majors d’armées, depuis que l’on a appris que la sortie d’une promotion pouvait se solder par la mort des concernés promotionnaires sortants. En effet, «suites aux évènements regrettables survenus le 03 octobre 2011 à Koulikoro», le gouvernement de la République du Mali manque de mots compatissants, pouvant atténuer la douleur des parents, face à ce drame tragique de voir leurs propres enfants qu’ils ont inscrit dans la prestigieuse école inter armes de Koulikoro, périr sans gloire ni titre, que dans la souffrance atroce de leur indélicate mort tragique.

Quelques soient les circonstances qui ont permis à des pratiques d’ordre colonial de subsister chez nous et de résister au fil du temps, face à la dégradation des mœurs et de comportements dans tous les compartiments de la vie sociale chez nous ; quelque soient les nationalités incluses et les autorités et chefs de la hiérarchie militaire impliquées et concernés, il n’est pas normal que cinq élèves, officiers d’active de l’EMIA, puissent si facilement périr au détours d’une communion festive qui ne devait rester que conviviale entre collègues de service, génération sortante d’une promotion militaire.

Ce n’est pas trop dire, qu’ATT à beau prendre des sanctions, au niveau du Ministère de la Défense et des Anciens combattants, la somnolence de son Ministre Natié Pléa ne l’étonnera guère plus. Pourquoi ? Lui-même ATT n’a t-il pas échappé à tout protocole de la République, pour se rendre à Yamoussokoro immédiatement, et par voie aérienne, aux fins de devenir le parrain de la génération sortante à la même école militaire qui se trouve chez nos voisins ivoiriens. Le fait nous avait beaucoup étonné il y a un mois. Mais aujourd’hui, ce qui nous étonne encore moins, c’est la prompte riposte que le gouvernement a cherché à se couvrir en guise de manteau (soutoura birifini, on dit chez nous).

En communiquant ce 9 octobre 2011, à la presse ses positions face à cette affaire plus qu’indélicate, en pleine mutation politique vers un nouveau régime constitutionnel ou parlementaire, la DIRPA (direction de l’information et des Relations Publiques des Armées), à travers le Colonel Idrissa Traoré n’a pas réussi son opération de charme, pour nous convaincre. Pourquoi choisir de s’attaquer aux innocents en oubliant de sanctionner les chefs titulaires ?

N’est-ce pas la même faute reprochée au Général Moussa Traoré et qui avait permis de le traduire en justice, pour avoir été retenu seule autorité légitime compétente de tutelle, responsable de la répression des BRDM du poste de commandement opérationnel (PCO) du Colonel Bakary Coulibaly ? Aussi bien lui, que GMT et les commandants du centre d’instruction Boubacar Sada Sy, le colonel Soungalo Coulibaly de l’EMIA, le colonel Ousmane Garango, tous peuvent bien être considérés «relevés de leurs fonctions».

Comme ce fut le cas avec le Général Niamey Kéïta, directeur général de la police, bien après feu Django (Baba), le Colonel Tiékoro Bagayogo du temps de GMT ; ce ne sera pas M. Sadio Gassama le ministre de la protection civile et de la sécurité intérieure qui va en prendre pour son grade et son estime envers ATT, à cause de morts d’hommes le Maouloud dernier au stade Modibo Kéïta ; ni le Ministre ensommeillé de la Défense Nationale et des Anciens Combattants, Natié Pléa, qui aura à s’en faire, une fois de plus.

Le gouvernement a déjà tranché à la loyale, à la martiale, sans autre cour martiale : ce sera l’ensemble du personnel d’encadrement et tous les autres élèves survivants, mêmes les blessés victimes, encore à l’hôpital, qui seront radiés pour avoir été à la base de ce carnage à l’interne au sein de l’EMIA, jadis parti pour être un centre d’élite et d’excellence des opérations de maintien de la paix, mais hélas, qui tend à devenir l’ombre d’un oiseau décharnu et mis à nu pour «bisous d’âge mûr» : eux et elles, les sortants du traditionnel exercice de bahutage ou bizutage.

Au moins çà servira à mieux faire respecter le supérieur hiérarchique, s’il n’y allait pas de main morte. Ou n’y allant pas avec le dos de la cuillère pour assouvir des désirs trop restés enfouies dans l’inconscient individuel, d’un seul en général, qui réussit à en influencer 24 autres de s’engouffrer, de s’enfoncer, de s’aventurer etc… Et là, au  finish,……Baw ! Mort d’hommes à justifier. Avant même des sanctions disciplinaires, pour respecter le cours du déroulement de toute enquête normale en criminologie. On le sait bien pour s’être renseigné.Et nos lecteurs sont informés que les investigations se poursuivent pour situer toutes autres responsabilités,  d’après le même communiqué. Même celle de Natié Pléa et d’autres âmes nocturnes furtives (les choubaggas d’après une terminologie bien de chez nous). Au nom de la Loi car nul n’est au dessus d’elle et nul n’est censé l’ignorer pour fait et cause. Pendant qu’on essaie de faire adopter au parlement, l’abolition de la peine de mort. A tort ou à raison ? Là c’est un autre débat à poursuivre également. Plût à Dieu que consensus demeure en tout temps.

 

Moustaphe LEYE

 

 


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