Cédéao : Touray appelle à rêver l’avenir
Le président de la Commission de la Cédéao a lancé, mercredi, un appel solennel à l’unité et à l’engagement des États membres, dans un message vidéo diffusé à l’occasion du 50e anniversaire de l’organisation. Dans un contexte de crises sécuritaires et de recompositions politiques, Omar Alieu Touray plaide pour une vision audacieuse et inclusive de la coopération régionale.

Alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) célèbre son cinquantenaire ce 28 mai, le président de la Commission, Omar Alieu Touray, a exhorté les États membres à faire preuve de courage et de vision pour construire une communauté plus unie et résiliente, dans un contexte marqué par des défis persistants.
Dans une déclaration vidéo diffusée mercredi, M. Touray a rendu hommage aux dirigeants des quinze pays fondateurs qui, le 28 mai 1975, avaient posé les bases d’un projet commun de coopération et d’intégration, aujourd’hui porté par près de 400 millions de citoyens.
« La Cédéao représente bien plus qu’une institution. Elle incarne l’engagement de nos États à œuvrer ensemble pour la paix, le développement et le progrès partagé », a souligné le président de la Commission, saluant les avancées réalisées dans la libre circulation des personnes, le commerce intrarégional, les infrastructures et le développement du capital humain.
Il a également mis en avant les projets structurants en cours, notamment les efforts vers une monnaie unique, la construction d’un marché régional de l’électricité et le renforcement de la connectivité numérique, autant de leviers destinés à consolider l’intégration régionale.
Reconnaissant les difficultés auxquelles fait face la sous-région – insécurité, changement climatique, coups d’État, pauvreté et inégalités – Omar Alieu Touray a insisté sur la nécessité d’approfondir la coopération : « Nous devons bâtir une Cédéao du peuple, où la paix, la prospérité et la justice ne sont pas de simples idéaux, mais une réalité vécue. »
Le responsable gambien a appelé à des politiques inclusives et à un engagement ferme en faveur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
« Pour les 50 prochaines années, rêvons avec audace et agissons avec courage. L’avenir de la Cédéao doit être plus brillant, plus vert, plus inclusif et plus sûr », a-t-il lancé.
Cette célébration intervient alors que le bloc ouest-africain tente de redéfinir ses perspectives à la suite du départ officiel, en janvier 2025, du Mali, du Burkina Faso et du Niger, réunis au sein de la Confédération des États du Sahel (AES). Les premiers contacts entre la Cédéao et cette nouvelle entité ont pour objectif de baliser la voie à des discussions sur les modalités d’une future coopération entre les deux blocs.
Les festivités du cinquantenaire, lancées en avril dernier à Accra, ont été marquées par un appel du président ghanéen John Dramani Mahama à renouer le dialogue avec les pays sahéliens. Ces derniers n’avaient toutefois pas répondu à l’invitation, même s’il continue d’espérer un rapprochement à terme.
Célébré sous le thème de l’unité et du progrès, ce cinquantenaire constitue un moment charnière pour une Cédéao en quête de renouvellement, confrontée à l’urgence de préserver l’élan d’intégration dans un environnement régional profondément transformé.
AC/Sf/APA
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