Communiqué final du u 3e Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO sur la situation au Mali et en Guinée

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  1. La Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a convoqué une session extraordinaire à Accra, République du Ghana, le 7 novembre 2021, sous la présidence de SE Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana et Président de l’Autorité de la CEDEAO. Le Sommet devait passer en revue les situations politiques en République de Guinée et en République du Mali.

Étaient présents au Sommet les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO sous-énumérés ou leurs représentants dûment mandatés :

La session a également été suivie par S.E. Dr Goodluck Jonathan, Ancien Président de la République Fédérale du Nigeria et Médiateur de la CEDEAO pour le Mali, S.E. Jean-Claude Kassi Brou, Président de la Commission de la CEDEAO, M. Mahamat Saleh Annadif, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), M. El-Ghassim Wane, Chef de la MINUSMA et M. Maman Sambo Sidikou , Représentant spécial de la MISAHEL, représentant le Président de la Commission de l’Union africaine.

L’Autorité a exprimé sa solidarité avec la République du Niger, le Nigéria et la République de Sierra Leone pour les incidents qui ont eu lieu dans ces États membres dans lesquels des dizaines de vies ont été perdues à cause du terrorisme et d’un enfer, respectivement. L’Autorité a observé une minute de silence à la mémoire des victimes.

Les chefs d’État et de gouvernement ont été informés par le Président de l’Autorité de la CEDEAO, S.E. Nana Addo Dankwa Akufo-Addo sur les résultats de sa visite en Guinée, accompagné de S.E. Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, le 17 septembre 2021, et sa visite au Mali le 17 octobre 2021.

L’Autorité a également examiné le rapport sur la situation politique au Mali présenté par le Médiateur de la CEDEAO pour le Mali et le Mémorandum sur la situation politique en Guinée présenté par le président de la Commission. L’Autorité a salué la qualité des rapports.

Sur la transition politique en République de Guinée

.L’Autorité réaffirme sa demande de libération inconditionnelle du président Alpha Condé.

L’Autorité prend note des récents développements en Guinée, notamment l’adoption de la Charte de transition, la nomination d’un Premier ministre civil et la formation du Gouvernement de transition. Il exhorte les autorités de transition à soumettre d’urgence un calendrier détaillé des activités à mener dans le cadre de la transition vers la tenue d’élections, conformément aux décisions du Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO tenu le 16 septembre 2021.

  1. L’Autorité décide de maintenir la suspension de la République de Guinée de tous les organes directeurs de la CEDEAO ainsi que l’interdiction de voyager et le gel des avoirs financiers imposés aux membres du CNRD et aux membres de leurs familles, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel.

L’Autorité décide de nommer S.E. Dr Mohamed Ibn Chambas en tant qu’Envoyé spécial en Guinée en vue de renforcer le dialogue avec les autorités de transition vers un processus de transition réussi et court.Sur la transition politique en République du Mali

  1. L’Autorité reste préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire au Mali, en raison des incertitudes politiques accrues dans le pays. Il appelle les autorités de transition à intensifier leurs efforts pour améliorer la situation sécuritaire, notamment en assurant une présence effective de l’État dans les zones touchées. Dans ce contexte, l’Autorité appelle les pays voisins à renforcer leur présence sécuritaire le long de leurs frontières avec le Mali et charge la Commission de la CEDEAO d’approfondir les discussions en cours avec la Commission de l’Union africaine en vue d’améliorer la situation sécuritaire au Sahel.
  2. En outre, l’Autorité appelle à un mandat plus robuste et offensif et à renforcer la capacité opérationnelle de la MINUSMA pour faire face aux défis du terrorisme au Mali. La CEDEAO demandera en conséquence au Conseil de sécurité des Nations Unies d’apporter les modifications nécessaires au mandat de la MINUSMA.
  3. Sur le plan politique, le Président de la CEDEAO a informé l’Autorité de la notification officielle par les autorités de transition de leur incapacité à respecter l’échéance de transition de février 2022. L’Autorité déplore vivement l’absence de progrès réalisés dans les préparatifs des élections, y compris le absence d’un calendrier détaillé des activités pour la conduite des élections aux dates convenues.
  4. L’Autorité réitère la nécessité de respecter le calendrier de transition en ce qui concerne les élections prévues le 27 février 2022 et appelle les autorités de transition à agir en conséquence pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel. En conséquence, l’Autorité appelle la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que les autorités de transition respectent leur engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
  5. Conformément à la décision prise le 16 septembre 2021, l’Autorité décide d’imposer des sanctions avec effet immédiat à l’encontre des individus et groupes identifiés, y compris l’ensemble des Autorités de Transition et les autres institutions de transition. Ces sanctions seront également imposées aux membres de leur famille.
  6. Les sanctions comprennent une interdiction de voyager et un gel de leurs avoirs financiers. Il charge en outre le Président de la Commission d’examiner et de proposer des sanctions supplémentaires lors de sa prochaine session ordinaire le 12 décembre 2021, si la situation persiste. En outre, l’Autorité appelle l’Union africaine, les Nations Unies et les partenaires bilatéraux et multilatéraux à approuver et à soutenir la mise en œuvre de ces sanctions.
  7. L’Autorité condamne l’expulsion du Représentant permanent de la CEDEAO au Mali dans ce contexte critique et appelle les autorités de transition à maintenir l’esprit de dialogue et de collaboration avec la Commission de la CEDEAO pour assurer une transition réussie.
  8. La situation au Mali et en Guinée sera examinée lors du Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO le 12 décembre 2021.
  9. La Conférence réaffirme son adhésion à tous les cadres normatifs de la CEDEAO, notamment le Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance.
  1. Les chefs d’État et de gouvernement expriment leur profonde gratitude à S. Exc. Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana et Président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, pour son leadership dans la réussite du Sommet.

Fait à Accra, ce 7 novembre 2021

L’AUTORITÉ

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16 COMMENTAIRES

  1. Comme vous l’avez remarqué, la CEDEAO “…appelle la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que les autorités de transition respectent leur engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel”. C’est une clause introduite par la France pour se voir donner l’autorisation d’interférer dans nos affaires intérieures. Elle va dire qu’elle a été interpellée par la CEDEAO et qu’elle a l’aval de la CEDEAO.

    Vous avez aussi probablement remarqué qu’on n’a pas dit la même chose de la Guinée pour qui “L’Autorite se felicite…”, “note avec satisfaction…” et “encourage”. Comme chacun le sait, le coup d’État en Guinée est un coup d’État français contre Alpha Condé. C’est un coup d’État mené par un légionnaire français en activité marié à une gendarmette française en activité. On essaye de trouver les moyens d’épargner à la Guinée ce qu’on préconise pour le Mali. D’où ces contorsions ridicules et ces précautions dans le langage.
    Dans ces conditions, ceder a la panique serait une grave erreur pour le Mali, les Maliens et les autorites maliennes. Il faut maintenir courageusement le cap, avec fermete et conviction, sans pour autant tomber dans les ecarts de langage et la provocation. La diplomatie malienne doit egalement continuer a s’activer pour garder l’appui de ses allies et en trouver d’autres la ou c’est possible. Il n’y a pas de fatalite. A condition de bien expliquer beaucoup de gens comprendraient la situation du Mali. D’autre part, la France est relativement isolee sur ce dossier et tout le monde trouve honteuse sa politique au Sahel. La France n’est pas toute-puissante. Elle ne pourra pas imposer tout ce qu’elle veut. Elle ne pourra pas faire la puie et le beau temps comme beaucoup de gens croient a tort.

  2. Que de décisions débiles!
    Seules les autorités maliennes peuvent avaliser un nouveau mandat pour la MINUSMA!! Vous avez déjà vu que cette mission est vomie par les populations locales! Pour rappel, il a fallu l’intervention des autorités pour que les populations de Bandiagara et Koro accepte l’entrée des troupes de la MINUSMA dans leurs zones (temps d’IBK avec l’hyper Premier Ministre Boubou CISSE). L’histoire a malheureusement donné raison à ces populations, car la situation sécuritaire s’est d’avantage aggravée avec leur entrée et ils abandonné ces populations en pleine situation de détresse. Comment vous pouvez définir un mandat pour une force étrangère (Onusienne soit-elle) sans l’avis des autorités de ce pays?
    Les maliens n’ont qu’à ouvrir leurs yeux et gérer cette situation avec plus de raison que de la passion. Cette CEDEAO veut exécuter une guerre civile planifiée depuis de longue date. Ils veulent saper les efforts de dialogues intercommunautaires en cours, s’ils y parviennent, c’est la guerre civile assurée, et pendant ce temps, ils finiront avec nos ressources. Rappelez-vous que les problèmes du Mali ne surgissent que lorsque les Gouvernements successifs essayent de conclure des contrats de prospection pétrolifères dans le bassin du Taoudénit (couvrant toute la sahélienne : de Nioro du Sahel jusqu’à Taoudénit ou une partie est localement appelée “Azawad ou zone de pâturage” en passant par Nara et Tombouctou). Ce bassin qui déborde sur certaines parties des territoires de la Mauritanie et de l’Algérie est sédimentaire et renferme un potentiel énorme de gisement pétrolier. Le cas de Kidal est une autre affaire! De Gao (cité des Askia et capital de l’Empire Songhoï) jusqu’à Tessalit, diverses ressources minérales stratégiques sont déclarées (bauxite, l’or, manganèse, uranium (énergie nucléaire dont la France dépend aujourd’hui à plus de 80%). Cette zone se déborde également sur certaines parties des territoires algériens, nigériens, et burkinabés et se prolonge jusqu’au Lac Tchad.
    Nos frères du Burkina, du Niger et du Sénégal se trompent lourdement en pensant que ces colonialistes ont une valeur de dignité ou de démocratie. Le plan est là et ça vaut pour tous les pays qui disposent de ressources stratégiques (les ressources pour l’hégémonie de demain). La domination coloniale n’a jamais changé de stratégie ni de politique: 1) Envoi d’émissaire de la Paix ou de missionnaire (voix du seigneur portée par les religions monothéistes) pour vous endormir, 2) Diviser pour régner, 3) progresser par étape, et enfin 4) asservissement via les mondes de la Finance (soit disant Aide au développement).
    Vous les Chefs d’États de l’Afrique, vous êtes en train de livrer l’Afrique aux charognards qui n’attendent que dépecer ce continent. Se faisant, vous enterrez l’avenir de nos enfants et arrières enfants. Quand plus de 2 millions d’enfants n’arrivent pas à aller à l’école, cela ne vous dérange pas. Mais quand il s’agit de sauver vos sièges, vous criez démocratie, droits de l’Homme, élections et n’importe je ne sais!!!!
    Je sais que beaucoup viendront m’insulter à la suite de ce poste, mais je m’en fous éperdument.

    • Ils n’apprennent jamais de l’histoire! De la même manière, ils ont livrer Kadafi à ses bourreaux, et nous en avons reçus plein en face. Nous en avons pour longtemps. Pendant ce temps, l’Ethiopie qui avait commencé à se redresser après plusieurs décennies de guerre avec l’Érythrée, est en train de s’écrouler à nouveau pendant qu’elle abrite le siège de l’Union Africaine. Ces chefs d’États de l’Afrique n’entendent et ne voient rien encore. Que c’est dommage!!!

  3. POUTINE
    Empêcher une personne physique de voyager ne concerne que lui et sa famille ,mais empêcher des personnes qui incarnent des institutions du Mali concernent tout le peuple malien.
    IL FAUT VOYAGER POUR ALLÉGER LES DIFFICULTÉS DES MALIENS.
    Ce qui signifie que des heures difficiles pointent à l’horizon pour les maliens.
    LES TENANTS DU POUVOIR NE SEMBLENT PAS SE SOUCIER DU BAS PEUPLE.
    On pouvait éviter ces sanctions tout en obtenant la prorogation de la durée de la transition.
    C’EST L’INTENTION EXPRIMÉE PAR LES COLONELS ET CHOGUEL MAIGA QUI A ÉTÉ SANCTIONNÉE.
    On refuse L’INCLUSIVITÉ pour avoir les pleins POUVOIRS d’orienter la direction du Mali après la transition:celui expérimenté par IBK qui consiste à associer étroitement les COLONELS dans la marche du pays.
    Le partage de gâteaux est lié à l’indulgence du CHEF DE L’ÉTAT,pas à L’INCLUSIVITÉ de la gestion du pouvoir.
    L’INCLUSIVITÉ CONSISTE À PERMETTRE À PLUSIEURS SENSIBILITÉS DE LA SOCIÉTÉ D’INFLUENCER LA DIRECTION DU PAYS.
    La sensibilité englobe les préoccupations d’une partie de la population.
    Actuellement seules celles des COLONELS et d’une partie du M5-RFP gouvernent le pays.
    ON PEUT L’ACCEPTER,S’ILS SONT MANDATÉS PAR UNE MAJORITÉ DE LA POPULATION.
    La transition ne doit pas avoir d’opposition car la majorité et l’opposition sont attribuées par le peuple à travers les URNES.
    Soit un gouvernement technocratique est formé créant la neutralité entre les compétiteurs politiques,soit un gouvernement INCLUSIF est mis en place pour empêcher qu’un des compétiteurs politiques faussent la compétition.
    Les putschistes pouvaient décider d’envoyer les hommes politiques au CNT et former un gouvernement technocratique.
    CHOGUEL MAIGA n’est pas seulement du M5-RFP,mais un CHEF DE PARTI ambitieux.
    Sa personnalité dénature la transition c’est à dire qu’elle devient le POUVOIR D’UNE TENDANCE contre une autre.
    Du coup,on se retrouve avec un POUVOIR incarné par les sortants qui tentent à rempiler.
    CHOGUEL MAIGA montre à travers ses déclarations qu’il incarne une tendance qui doit empêcher l’autre tendance d’accéder au pouvoir.
    SEUL LE PEUPLE DÉCIDE DU CHOIX DE LA TENDANCE.
    Mais les COLONELS et CHOGUEL MAIGA pensent que c’est eux qui ont ce privilège.
    L’INCLUSIVITÉ permet de créer la neutralité afin d’organiser les ASSISES NATIONALES destinées à véritablement refonder l’Etat du Mali.
    En l’état actuel de la transition il y a une forte probabilité que ses recommandations soient manipulées pour favoriser la confiscation du pouvoir.
    La communauté internationale doit impérativement exiger un POUVOIR totalement civil.
    Les COLONELS doivent disparaître de la scène politique malienne.
    La qualité de la démocratie malienne en dépend.
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

    • Toi tu cherches autre chose. Peux-tu répondre stp à mes questions ?
      Organiser les élections où au Mali ? Comment ? Quand ?

      • Si on ne peut pas organiser les élections à cause de la SÉCURITÉ,les militaires doivent passer le pouvoir aux civils.
        Le contexte international ne permet pas qu’ils restent au pouvoir.
        ON PEUT DÉSIGNER LE PRÉSIDENT DE LA TRANSITION PAR APPEL À CANDIDATURE.
        Le président de la transition désigné va nommer un CHEF DE GOUVERNEMENT qui va former soit un gouvernement technocratique soit un gouvernement INCLUSIF.
        Ce PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE civil sera épaulé par la communauté internationale afin d’établir la sécurité nécessaire à organiser les élections.
        Les COLONELS ont montré leurs incompétences à diriger un pays.
        Les sanctions servent à pousser les COLONELS dehors qu’il y ait élection ou pas.
        OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
        La lutte continue.

  4. Lisez bien le point 19. Démocratie et bonne gouvernance. Ce protocole existe depuis des années. Mais qu’a fait la CEDEAO contre IBK et sa famille, contre les élections truquées au Mali, les 3èmes mandats de Alpha et de ADO, le coup d’État au Tchad, les élections au Togo ?
    De toutes façons les autorités maliennes n’ont pas de sous à l’extérieur.
    On s’en fout. Ce sont des idiots réunis. Malgré la situation sécuritaire catastrophique, vous parlez d’élections.
    La mort de la CEDEAO est pour bientôt.

    • …”On pouvait éviter ces sanctions tout en obtenant la prorogation de la durée de la transition.”…..

      Je suis parfaitement d’accord avec vous sur ce point. Mais il faut être, à la fois, intelligent et ne pas avoir un ego surdimensionné pour le comprendre. C’est très difficile de dire la vérité actuellement au Mali sans être traité de Fasodin jugu.
      C’est triste

      • Behanzin, Peux-tu répondre stp à mes questions ?
        Organiser les élections où au Mali ? Comment ? Quand ?

  5. Que vive la CEDEAO des peuples pour que meurt la CEDEAO des Princes du Jour! Nous voulons d’une CEDEAO qui accompagen les peuples dans la quete de leur democratie et de leur souverainite natioanle!

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