La première dame : co-présidente de la république ?

27 Août 2013 - 07:57
27 Août 2013 - 07:57
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La gestion d’un Etat est l’œuvre d’un homme ou d’une femme qui, dans sa vie privée, se trouve être allié à une femme ou à un homme. Nous avons ainsi l’habitude de nommer celle-ci « première dame » et celui-ci « premier homme ». Le statut de l’heureux « élu du cœur » du premier responsable du pays reste au Mali, à l’instar de bien d’autres pays, flou, non précis et relevant de la coutume. Ainsi, cette compagne ou compagnon du chef de l’Etat occupe souvent, en fonction non pas des Etats, mais du bon vouloir de son conjoint, des places assez intéressantes dans la gestion même de l’Etat. C’est ce qui, semble-t-il, s’est passé le plus souvent au Mali.   [caption id="attachment_162677" align="alignleft" width="315"]Salif Ouattara Salif Ouattara[/caption] Compte tenu de cette situation, nous sommes en droit de nous interroger si la première dame est dans son rôle en s’immisçant dans la gestion des affaires publiques ? Doit-elle être une co-présidente de la république ? Faut-il lui ériger un statut particulier ?   Notre réflexion consistera, dans cette tribune, à essayer de dresser le profil de la première dame idéale.   Je précise d’emblée qu’il n’y a pas de règle en la matière ; du moins à notre connaissance. Il revient à chaque chef d’Etat de décider de la place qu’il entend réserver à son épouse. La pratique a révélée que certaines « premières dames du Mali » ont occupées une place trop importante dans la gestion des affaires publiques, quand bien même le peuple aura choisi un homme pour présider aux destinées de la nation et non son épouse.   Il est évident que la première dame a son rôle à jouer ; ce rôle ne devrait pas être un rôle de substitution mais plutôt un rôle d’appoint, d’assistance, de soutien moral notamment de son époux. Nous savons qu’il n’est pas simple de vouloir être un bon chef d’Etat ; un chef d’Etat soucieux du devenir de sa nation et conscient de la responsabilité qui lui incombe quotidiennement dans la gestion du pays. Il est alors normal que dans cette épreuve, le Président de la république bénéficie d’une assistance adaptée ; celle de son épouse. Même s’il devrait être ainsi, la première dame ne doit pas faire d’« ingérence » dans la gestion des affaires publiques ; elle doit se contenter de prodiguer des conseils si on la sollicite, d’alerter si elle ne l’est pas, de surveiller en permanence.   En outre, nous conviendrons qu’être première dame n’est pas une mince affaire ; ce rôle est aussi difficile que celui du Président de la république dans la mesure où on est sollicité en permanence pour intervenir dans un sens ou dans un autre. Qu’à cela ne tienne, elle doit savoir se contenter des missions ci-dessus décrites. Elle ne doit pas débordant de sa « sphère d’intervention ».   Dans le contexte actuel de notre nation, où nous sortons d’une crise profonde, les maliens attendent beaucoup du nouveau chef de l’Etat, de même que de son épouse. Nous voudrons ce duo, irréprochable et aux antipodes des pratiques antérieures de certains de leurs prédécesseurs.   Au demeurant, après l’abîme du Mali, l’on peut affirmer sans risque de se tromper qu’une  première dame qui s’obstinerait à prendre une part active et directe dans la gestion des affaires publiques, ne manquera pas de trouver le peuple « sur son chemin ».                                                                                                          Salif OUATTARA  Doctorant en Droit privé pour Maliweb.net

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