L’aurore du nouveau destin : Le temps d’une guerre totale

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Dans la parution numéro 233 du jeudi 15 septembre 2022, la rédaction a par erreur attribué le présent article à monsieur, Nouhoum Salif Mounkoro comme membre de la Codem. Nous voulons apporter la précision que l’auteur de l’article Dr. Nouhoum Salif Mounkoro, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de Bamako, n’est aucunement associé à la Codem.  Nous présentons par la même occasion nos excuses à l’auteur de l’article ainsi qu’à nos lecteurs.

 

Le temps d’une guerre pour l’honneur et la dignité n’est pas plus long que le temps de faire épanouir le sentiment national au cœur du nouveau citoyen pour la patrie.  C’est l’aurore d’un nouveau destin.  Aujourd’hui, il appartient aux citoyens maliens, avant de scruter les enseignements de l’histoire universelle, de se pencher davantage sur notre histoire propre et d’y puiser le sens de la grandeur et de l’originalité nationales. Le Mali, un pays neuf et fier témoignera alors de la merveilleuse diversité qui fait la richesse de la nation nouvelle, forte de la cohésion qui cimente entre elles les pierres de l’édifice national. Telle sera la mémoire retransmise au peuple et à sa jeunesse. Dans la guerre malienne, les questions de frontière, l’instabilité de l’état, le séparatisme, le terrorisme, le crime organisé, les trafics d’armes et de drogue sont constantes en tant que menace pour la sécurité, la souveraineté, et la population malienne. La guerre en terre malienne mobilise toutes les ressources disponibles de l’État, les affects sociaux et psycho dynamiques, le capital social et culturel. Il en résulte que, quand une guerre mobilise toutes les ressources disponibles de l’État, et des communautés, et qu’elle se joue à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, des villes, des villages, des terroirs, comme dans les hameaux, elle est forcément une guerre de tous- elle est une guerre totale. La guerre totale est civile, dans la pluralité de ses formes, politique, économique, sociale et même religieuse, elle a définitivement un corps armé, des bras armés. Elle concerne donc l’ensemble des citoyens, les communautés, les forces de défense et de sécurité en unisson. On peut donc en déduire que même si l’armée est le premier responsable de la défense, la guerre n’est pas pour autant l’apanage des seuls militaires. L’esprit de défense devrait être partagé par tous les citoyens tout simplement par ce qu’il ne peut exister de cohésion nationale sans esprit de défense commun.

Critiquer, analyser et proposer

En réalité, critiquer, analyser et désobéir sont souvent si proche dans l’esprit des citoyens peu conscient des responsabilités qu’incombe à  l’Etat et aux populations civiles, qu’une véritable autonomie dans l’innovation de l’école de pensée militaire semble nécessaire à l’heure où, l’usage de la force ne produit plus systématiquement les effets attendus. A des questions de frontières ou de séparatisme, aux passions religieuses, qui dégénèrent en conflits ouverts sur le territoire, à l’instabilité de l’état, au séparatisme, au terrorisme, au crime organisé, au trafic d’armes, et finalement au trafic de drogues, que doit répondre une Nation qui reconnaît en cela autant de menaces pour sa sécurité, sa souveraineté, sa population ? Une militarisation accrue de nos moyens de défense est fort salutaire car la guerre a besoin de muscle et d’intelligence pour sécuriser le droit de vivre et protéger la dignité humaine. Aussi, est-il nécessaire pour bâtir une nation résiliente et moins fragile au sortir de cette crise plurielle d’impliquer les citoyens que l’armée est sensée défendre, les responsabiliser, les protéger, les tenir coupables quand il le faut suivant nos légitimes convictions et dans le respect de leur dignité et le droit constitutionnel.

Des intérêts supérieurs de la nation

L’armée reste le bras armé du politique, au service de la défense des intérêts supérieurs de la nation. C’est pourquoi tout en gardant secret les capacités, les stratégies et les tactiques militaires des opérations en cours ou mêmes des concepts d’opération, nos institutions de défense et de sécurité peuvent aussi s’atteler à la transmission  de l’esprit de défense à la population. Il s’agit en plus de la communication des victoires régulières sur l’ennemi de rappeler constamment à la population les raisons de la guerre aux moyens de tractations adéquates dont la sensibilisation et le renforcement de capacité de la population civile sur le minimum utile à cerner dans l’art de la guerre. Il s’agit de tenir l’attitude citoyenne en veille pour la défense et la sécurité nationale. Savoir ce qu’il faut défendre, notre histoire, notre culture, notre peuple et traduire le tout dans le vécu quotidien.   Il s’agit en d’autre terme de défendre ce pour quoi nos pères et nos grands-pères se sont battus, notamment le bien-être et la sécurité de la patrie et comprendre que pour les héritiers de ses braves hommes seul le dévouement à la patrie est la valeur principale, un soutien fiable pour l’indépendance.

Le militaire  n’est pas qu’un squelette rude et sans âme

La guerre n’est pas que atrocité et violence, elle est aussi ruse et intelligence. Le militaire  n’est pas qu’un squelette rude et sans âme. Il aspire lui aussi à la paix et au bien être avec un esprit de sacrifice professionnalisé. Il s’agit finalement pour nous de ne jamais abandonner l’amour de la Patrie, la foi et les valeurs traditionnelles, les coutumes de nos ancêtres, le respect de tous les peuples et de toutes les cultures comme le dirai le plus puissant chef de guerre des temps modernes.

 

De la hiérarchie des sentiments humains

Dans la hiérarchie des sentiments humains, le sentiment national est des plus hauts, des plus magnifiés. La mort pour la patrie coïncide avec la durée d’une nouvelle vie, le temps d’une nation, le temps d’un peuple, le temps d’une éternité, le temps d’un vivant, des vivants ! Quand l’ennemi enjolive sa joie pour le sang de notre guerrier, nous enjolivons notre foi, nous célébrons une nouvelle muraille pour notre patrie, pour notre peuple libre et triomphant !!! Exaltées sont la vie de nos soldats pour l’éternité, la mort ne les attendra point, ils vivent en nous et leur vie est retransmise de génération en génération, ils constituent notre terre nourricière, l’air que nous respirons, ils sont notre forteresse ! Jamais guerre, jamais engagement politique, n’a fécondé de plus grand avenir !

Le devoir de mémoire et la transmission des valeurs

Il faut consacrer de façon systématique, la transmission des valeurs dans le cadre du devoir de mémoire qui permettraient d’aboutir à un esprit de défense commun. Nous avons pu constater  qu’à ce tournant brusque de l’histoire les partis avancés eux-¬mêmes ne pouvaient, pendant un temps plus ou moins long, se faire à la nouvelle situation. Ils ont répété les mots d’ordre qui était justes hier, mais qui ont aujourd’hui perdu tout leur sens. Le peuple a éclairé  les lanternes et la marche est désormais résolue pour l’avenir.   Aussi, le devoir de reconnaissance est un devoir moral pour tout citoyen malien envers nos armées. C’est pourquoi tous ensemble nous devons célébrer la vaillance de nos soldats pour les exploits marquant leur valeur, venger leur mort parce qu’ils incarnent nos vœux de liberté, de fierté!

Soldats du Mali, le soleil de l’indépendance du peuple qui vous doit son bonheur, son honneur, sa dignité et son destin prospère, éclairera votre immortalité. Que l’éternel des armées accompagne nos braves hommes sur les champs de bataille, Puisse le tout puissant garde leurs familles restées derrières eux!

Bonne fête de l’indépendance !!!

Dr. Nouhoum Salif Mounkoro, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de Bamako

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