Après sa rupture avec la France et la CEDEAO, le Mali s’engage dans…

Le Mali poursuit sa stratégie d’indépendance diplomatique et économique en misant sur les énergies renouvelables, après avoir rompu ses relations avec la France et quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette fois-ci, le pays enclavé s’engage vers des solutions autonomes pour résoudre sa crise énergétique.

2 Mai 2025 - 11:50
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Après sa rupture avec la France et la CEDEAO, le Mali s’engage dans…
Crédits photo : Conception L-Frii Media

La première édition du Salon international du numérique, de l’innovation et des énergies renouvelables, qui s’est tenue du 28 au 30 avril à Bamako, témoigne de cette nouvelle orientation.

L’événement a réuni des énergéticiens spécialisés dans le renouvelable et plusieurs startups innovantes, afin d’apporter des solutions durables au problème énergétique du pays.

Il faut savoir que le Mali affichait en 2020 un taux d’électrification national de 50,56% – 96% en milieu urbain contre seulement 21,12% en zone rurale. Si ce taux se situe légèrement en dessous de la moyenne africaine (56%), la situation s’est dégradée depuis la rupture des relations avec la France et le départ de la CEDEAO en janvier 2022.

« Le secteur de l’énergie traverse une crise aiguë, avec des difficultés structurelles et conjoncturelles », alertait le directeur général d’Électricité Du Mali dans son rapport annuel 2023. Les délestages peuvent désormais durer jusqu’à 18 heures par jour dans certaines régions, tandis que la demande d’électricité a augmenté de 8% par rapport à l’année précédente, atteignant 1.200 MW.

La production électrique malienne repose à 70% sur le thermique, une solution coûteuse qui pèse lourdement sur les finances publiques, déjà fragilisées par les sanctions économiques qui ont suivi le coup d’État et la distanciation avec les partenaires traditionnels.

Après la rupture avec la France et la CEDEAO, le Mali les autres pays de l’AES vers de nouvelles énergies

Le Mali n’est pas seul dans cette quête d’autonomie énergétique. Au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), formée avec le Burkina Faso et le Niger après leur sortie commune de la CEDEAO, les trois pays partagent des défis similaires et misent sur la coopération régionale.

Au Niger, autre membre de l’AES, la situation énergétique présente des similitudes frappantes. Le pays a subi une pénurie inédite en 2023 lorsque le Nigeria a suspendu ses exportations d’électricité suite au coup d’État. Cette crise a catalysé l’essor du solaire, faisant de nécessité vertu dans ce pays sahélien fortement ensoleillé.

Pour diversifier ses sources d’énergie, le Mali mise désormais sur le potentiel solaire abondant. Lors du récent salon, la startup I Kia a présenté « une solution qui permet de gérer la rentabilité des modules solaires », selon Diakaridia Ongoïba, initiateur de l’événement. Cette innovation vise à « limiter les pertes entre la plaque solaire et le stockage » pour optimiser la production d’énergie solaire.

Les études montrent qu’un investissement d’environ 1,3 milliard de dollars serait nécessaire pour atteindre l’électrification universelle au Mali, dont plus de la moitié serait consacrée au développement de mini-réseaux autonomes, souvent alimentés par l’énergie solaire.

Cette transition vers les énergies renouvelables s’inscrit parfaitement dans la vision souverainiste des autorités de transition, déterminées à réduire la dépendance extérieure du pays après les ruptures diplomatiques avec la France et la CEDEAO.

En s’éloignant de ses partenaires traditionnels, le Mali a certes perdu des soutiens financiers et techniques importants, mais cette situation a aussi accéléré sa recherche d’alternatives énergétiques plus autonomes et durables. À l’heure où le pays redéfinit ses alliances et son modèle de développement, l’énergie solaire apparaît comme un vecteur d’indépendance stratégique pour l’avenir.

Source: https://yop.l-frii.com/

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