Lettre à grand-père : Si je pouvais murmurer au président ?
L’une des malchances que puisse avoir un dirigeant, c’est de manquer de gens qui lui suscitent la vérité. Pas la vérité crue des révolutionnaires, mais la vérité amicale d’un conseiller désintéressé.

Oui grand-père, un conseiller qui n’a pas peur de perdre un poste ou le dirigeant lui-même. Un conseiller sachant, vrai et désintéressé. C’est de là-bas que viendra la vérité. La vraie réalité.
Cher grand-père, si je pouvais murmurer au président, que tous ceux qui lui crient aux honneurs, ‘’le général d’armée, chef suprême des armées, chef suprême de la magistrature et autres tralala’’, les ont dit et continueront de les dire à d’autres comme lui. C’est ainsi la méchante vie. De ces ostentations, ne point s’attendre à la vérité.
Et pire ! Le pire des pires, c’est la vérité d’un ignorant, directement puisée des émotions, des peurs et des haines. Comment celui qui ne sait pas peut-il guider ? Si je pouvais murmurer au président, j’allais lui dire d’élargir son écoute. Pas à seulement ce qu’il veut entendre mais à ce qu’il doit entendre. Cette terre malienne est si vieille. Trop de vécu.
Si seulement je pouvais alerter et attirer l’attention du chef sur le ‘’JNIM’’, groupe djihadiste qui se repositionne au Sud et à l’Ouest du Mali. Toutes ces ‘’Katiba’’ envoyées ces dernier temps sous d’autres cieux. La dynamique ne semble plus être le Nord et le Centre du pays. La guerre ne cible plus que l’armée mais des usines et industries. Ne faut-il pas réfléchir doublement ?
Hélas ! Si c’était possible que le chef m’entende et se pose les mêmes questions : « Pourquoi 4000 turbans de même couleur ? Pourquoi 4000 rangers et 4000 treillis ? Surtout le turban ! Pourquoi le turban ? Et le Jnim qui quitte le terrain sur la pointe des pieds. Que se prépare-t-il ? Quelle est l’étape suivante des choses. Faut-il attendre et vivre ?
Si je pouvais rappeler à l’ancien chef de la force spéciale ce qui s’est passé vers 2018, entre l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et Al-Qaida (Jnim) au Mali. Quand l’EIGS a voulu remplacer le Jnim. La guerre des deux groupes terroristes où Jnim a toujours remporté. Donc maintenant pourquoi ce Jnim quitte le Nord et le centre du pays ? A qui laisse-t-il la place ?
Cher grand-père, si la parole et les marches étaient libres, nous serions au boulevard pour énumérer tout ça en 10 points 17 mesures. Mais hélas ! Nous ressemblons à un groupe dans un bateau sous une violente tempête. Et le commandant décide qu’on ferme les yeux, la bouche et les oreilles pour avancer. Qu’Allah préserve notre Maliba ! A mardi prochain pour ma 313ème lettre. Inch’Allah !
Lettre de Koureichy
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