Impact de la crise du nord : Plus de 50% du cheptel malien menacé de décimation

1

L’information a été donnée le jeudi dernier lors d’une conférence par René Alphonse, Président de la fédération nationale groupement interprofessionnels de la filière bétail viande au Mali (Febevim).
Avec un cheptel estimé à 9 millions de bovins et 32 millions d’ovins-caprins, l’élevage occupe une place importante dans l’économie nationale après l’or et le coton, il contribue à 14% au produit intérieur brut. Ce secteur occupe environ 85% de la population rurale. Toutes choses qui représentent 60% des revenus des exploitations familiales agricoles contre plus de 80% en milieu transhumant.
Cette potentialité est plus que jamais menacée dans son existence avec le risque de la perte de plus de 50% du cheptel du notre pays dans sa partie nord si rien n’est fait dans l’urgence par le gouvernement et les partenaires techniques financiers. Ce cri de détresse du président de la Febevim a été soutenu par plusieurs témoignages d’éleveurs venus de Tombouctou, Mopti, Djenné.
Face au constat abandon des éleveurs par le gouvernement et les partenaires techniques financiers,  le Président de la Febevim   a dénoncé  le fait que les éleveurs et leurs animaux ont  été laissés pour compte. Il a rappelé que face au conflit dans le nord, les éleveurs et pasteurs se trouvent isolés dans les zones difficiles d’accès. Certains se sont réfugiés dans les pays voisins. Cette situation a été renforcée par la cohabitation souvent tendue entre les éleveurs et agriculteure et  les campagnes agricoles catastrophiques au plan de la sécurité alimentaire en 2011, suite au déficit pluviométrique dans les pays du sahel (Niger, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Mali).
René Alphonse estime que si des mesures urgentés ne sont pas prisés, il n’est donc pas étonnant que nous assistions à  des conflits meurtriers entre agriculteurs et éleveurs. «A l’échelle nationale, c’est la moitié du cheptel, soit environ 50% des animaux du Mali qui sont exposés d’une manière précoce et inhabituelle à  une véritable crise alimentaire et une dégradation alarmante de leur état sanitaire », a-t-il indiqué.
Face à ces menaces, René Alphonse interpelle  les partenaires techniques et financiers et le Gouvernement du Mali d’agir urgemment  pour sauver 50% du cheptel, en assurant l’approvisionnement des éleveurs en aliment bétail, en eau.
Nouhoum DICKO 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Il ne faut pas exagérer cette situation. C’est vrai qu’il ya eu des deplacements inhabituels de troupeaux comme d’ailleurs de personnes; mais délà dire que nous allons perdre la moitié de notre cheptel dans un bref délai, c’est une affirmation sans fondement. Nous voilà en début de campagne, les pluies se sont bien installées partout et je pense que les pâturages et les points d’eau sont remplis. Nous devons observer l’évolution de la pluie et tout porte à croire qu’elle sera meilleure à celle de l’an passé, donc le cheptel aura de quoi se nourir où auront lieu les concentration. Enfin, tout dependra de l’évolution sécuritaire du pays, si les parties occupées sont reprises les troupeaux refouleront très vite ces parcours pour le bonheur de tout le monde. Observons la situation, ça il y’aura plus de peur que de mal, plaise à Dieu.

Comments are closed.