La tenue de la 2ème session ordinaire des travaux de l’assemblée consulaire du CMC était un grand tournant dans la vie de l’Institution mais surtout du mandat du Président Amadou Djigué. Pour causes, les nombreux soubresauts par rapport à la gestion du Président. Il s’agissait d’évaluer le chemin parcouru et de mettre en place les jalons pour l’avenir. Contre toute attente, le Président Djigué s’en est honorablement sorti avec l’adoption maximale de son bilan bien qu’il y eut une réserve sur celui financier. C’était le samedi dernier dans la salle Djéli Baba Sissoko du Centre International des Conférences de Bamako dont l’ouverture a été présidée par le Secrétaire Général du ministère de l’Equipement et des Transports.
En présence de nombreux grands opérateurs économiques tels que Babou Yara, Hamadaou Sylla, Amadou Baba Konaté, Modibo Kéïta (GDCM), Baba Sylla, Tidiani Tambadou, Ousmane Djitteye, Madiou Simpara, le Président Djigué dans son mot de bienvenue a remercié le gouvernement pour la confiance portée au Conseil pour la défense des intérêts des chargeurs. Alors, dit-il, nous voulons profiter de cette occasion pour faire connaître le CMC qui se trouve à un tournant de sa vie. Puis, il implore son ministre de tutelle d’être l’interprète de leurs préoccupations auprès du gouvernement tout en affirmant son engagement de tout mettre en œuvre pour remplir la mission qui lui est confiée.
Au nom du ministre, le Secrétaire Général estime que cette rencontre est une occasion de reconnaître et de saluer le dynamisme des opérateurs économiques maliens dans la recherche de solutions alternatives pour l’approvisionnement régulier des populations maliennes à des prix compétitifs. Ainsi, il rappelle les raisons de la création du CMC et reconnaît les difficultés de son démarrage dont des solutions sont envisagées. Il n’a pas manqué de souligner les efforts accomplis par l’Etat sur divers plans notamment des infrastructures, législatif et réglementaire, financier.
Après ces mots introductifs, place a été donnée aux activités de la session dont la clef de voûte n’était autre que l’examen des projets de documents. Pour cela, après le rappel de la création du CMC par l’ordonnance N°99-036/P-RM en date du 23 septembre 1999 et la mise en place de son bureau suite à des élections en février 2002, le tour était au cadre institutionnel, législatif et réglementaire dans lequel a évolué le conseil de 2002 à 2006.
Il ressort sur le plan institutionnel, que le CMC n’est pas bien connu non seulement de l’ensemble de ses membres mais aussi de l’administration publique. Que l’ordonnance N°99-036/P-RM du 23 septembre 1999 qui a créé le CMC a réduit ses activités, autant dire qu’il était sans missions. C’est suite à des discussions intenses que le Conseil est rentré dans ses missions récemment avec les attributions des membres du bureau. Pourtant, c’est sans missions que se présentent les activités de 2002 à 2006.
LES EXERCICES
L’exercice 2002 se résume à la tournée d’information sur la nature et les objectifs de l’institution, le renforcement de la représentativité des bureaux régionaux auprès des autorités locales. Mais surtout la bonne gestion de la crise ivoirienne, éclatée le 19 septembre 2002, avec le déblocage d’environ 200.000 tonnes et 1500 containers pour une valeur de plus de 300 milliards de nos francs.
L’exercice 2003 a vu la suspension de toutes les activités aux ports de transit par Ousmane Issoufi Maïga dit Pinochet, ministre de tutelle d’alors, jusqu’à modification de l’ordonnance N°99 pour le transfert de missions dévolues à la DNT. Le CMC s’y soumet, organise un voyage au Ghana pour s’inspirer de l’expérience de ce pays. Laquelle a permis de remplacer la vieille convention de 1963 entre les deux pays. Alors, interpellé par le Président du Patronat Moussa Balla Coulibaly, Pinochet donne l’assurance d’alimenter le conseil en 2005 mais le CMC est retenu parmi les bénéficiaires du Fonds TRIE en 2003. Ce qui permit de compléter les équipements et le fonctionnement.
Pour celui de 2004, il y a eu les discussions avec les autorités pour l’adoption des textes légaux.
Quant à 2005, il y a eu la délivrance par l’ordonnance N°05-008/P-RM du 09 mars 2005 modifiant le N°99 avec des missions claires et précises, conformes à ses objectifs. Ceci a été suivi d’une visite de signification aux autorités portuaires de Lomé, Téma et Abidjan par le Conseiller technique du ministre, le directeur de la DNT et le Président Djigué. Aussi, le CMC a acquis un titre foncier à l’ACI 2000, le TF N°18.068 d’une surface de 26a69ca et un terrain en PO à Zégoua d’un coût de 6 millions sans oublier l’achat de 3 véhicules.
Pour l’exercice 2006, il y a eu l’adoption du règlement intérieur, l’organisation de la réunion de l’Union des Conseils des Chargeurs Africains (UCCA) à Bamako, visite aux ports de Dakar et Nouakchott pour explication.
ANALYSE DE LA SITUATION
Il ressort de ces exercices que le CMC est resté longtemps une coquille vide, qui, malgré tout s’est forgé le respect sur le plan national, sous régional voire africain. Maintenant, il s’agit pour ses membres dans l’unité de relever ensemble le défi dans l’accomplissement des missions du conseil.
Par rapport à l’état financier, des réserves ont été formulées en demandant de mieux détailler le bilan. Réintégrer les démissionnaires que sont Mahamady Samaké et Ousmane Babalaye Daou dans le bureau ; le rejet du projet de budget 2007 sont entre autres résolutions assorties de cette 2ème session du Conseil Malien des Chargeurs.
A quelques jours de cette session ordinaire la tension avait monté dans les rangs des commerçants importateurs/exportateurs et les transitaires. Aujourd’hui, tout laisse à croire que la maturité aurait prévalu lors de ces assises bien qu’il y eut des moments très chauds dans le déroulement des activités de la session.
En tout cas, au sortir de cette session, l’on peut affirmer que Amadou Djigué s’en sort bien. Car à travers les résolutions, il sait désormais à quoi s’en tenir s’il veut être plébiscité en février prochain. Un homme averti en vaut deux.
Attendons de voir !
Boubacar DABO