Parc automobile de l’Etat : Un véritable capharnaüm à gérer !

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photo à titre illustratf

4688 tel est le nombre de véhicules du parc automobile de l’Etat. Seulement tous ces véhicules ne roulent pas, beaucoup sont en mauvais état, certains ne sont qu’épaves. Leur répartition entre les services de l’Etat est disproportionnée. Et les frais engagés annuellement pour leur entretien dépassent l’entendement. Que faut-il faire pour rendre fonctionnel et durable le parc auto de l’Etat ?

Selon une statistique récente,  dans le domaine de moyens de locomotion pour les besoins des services publics notre pays est l’un des moins dotés dans la sous région. Pour preuve nous disposons de 4 688 véhicules contre plus de 17 000 au Sénégal. Ce déficit mérite d’être comblé. Car sans un parc d’automobiles bien fourni, il serait difficile de mener à bien les missions de développement dévolues aux différents services. De même, il convient de centraliser la gestion du parc auto de l’Etat au sein d’un seul service, afin de permettre non seulement aux décideurs, mais aussi aux partenaires financiers d’avoir une lisibilité sur la gestion faite dans ce domaine. Cela pourrait constituer un facteur de déblocage de manque d’équilibre en dotation en véhicules des services publics.  Car de nos jours, le constat laisse apparaitre que les Institutions de la République et les départements ministériels ne sont plus dotés en véhicule en considération de la délicatesse de leur mission, mais  plutôt au regard  du poids politique du chef de la structure. Ce qui fait que certains services souffrent d’un manque alors que d’autres gèrent des surplus. Les  opérations de mise à le reforme des véhicules méritent aussi d’être moralisées afin d’assurer la préservation des biens de l’Etat.

 Etat non exhaustif du parc automobile de l’Etat :

Pour mieux cerner la situation, nous avons mené des investigations auprès des structures en charge de la gestion des biens publics. Elles nous ont permis de savoir que la situation réelle du parc-auto n’est pas encore actualisée au regard de nombreuses difficultés. Ainsi, des véhicules des projets ou programmes et des directions rattachées sont souvent mis à la disposition (temporaire ou définitive)  des cabinets ministériels, à partir d’une gestion interne effectuée par les Directions des Finances et du Matériel (DFM) sans traçabilité aucune au niveau de la Direction Générale de l’Administration des Biens Publics. De la sorte, les données au niveau de cette direction donnent une situation non exhaustive retenant l’existence  de 4 688 véhicules inégalement répartis comme permet de le constater ce qui suit.

Les Institutions de la République 

La Présidence de la République, affectée par les pertes de véhicules lors des événements de mars 2012, compte 154 véhicules : des voitures, des pickups, des minibus. Ses services rattachés en comptent 61 : la Commission Vérité Justice et Réconciliation possède 19 véhicules, le Haut Conseil National de Lutte contre le Sida 12 , le Commissariat à la Sécurité alimentaire 8, la Direction de la Sécurité d’Etat 10  et le Comité National d’Organisation du Sommet Afrique France 5. S’y ajoute l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications et des Postes (AMRTP) avec 7 véhicules.

La Primature possède  83 véhicules. La situation de ses services rattachés est la suivante : Secrétariat Général du Gouvernement, 15, Contrôle Général des Services Publics 18, Contrôle Général du Contentieux de l’Etat 6, Contrôle Général des Services Publics 2, Direction Administrative et Financière 6, Mission de Restructuration du Secteur Coton 4,  Direction Nationale des Archives du Mali 3, Ecole Nationale d’Administration 7, Comité National de l’Egal Accès aux Médias d’Etat 2, Commissariat au Développement Institutionnel 8, Comité de Suivi et d’Evaluation du Plan National d’Action de Mise en Œuvre des Recommandations des Etats Généraux sur la Corruption et la Délinquance Financière 6.

A l’Assemblée Nationale 23 véhicules sont utilisés par le bureau parlementaire, le secrétariat général et le cabinet du président de cette Institution. La Cour Suprême dispose de 26 véhicules au même titre que la Cour Constitutionnelle et le Bureau du Vérificateur Général. Quant à la Haute Cour de Justice, elle a 3 véhicules dans son parc, contre 8 pour le Haut Conseil des Collectivités Territoriales, 9 pour le Conseil Economique-Social et Culturel et 13 pour le Bureau du Médiateur de la République.

Les départements ministériels 

Ce sont les ministères, leurs directions et services rattachés qui utilisent le gros lot des véhicules du parc public. Le nombre de véhicules à la disposition des cabinets, directions, agences, cellules et programmes de l’Etat dans le district de Bamako est de 4 186 véhicules. C’est le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique qui enregistre le plus grand nombre avec 484 véhicules dont 97 au niveau de sa DFM. Ce département est suivi par celui du Développement Rural (qui regroupait l’Agriculture et l’Elevage) avec 428 véhicules et le ministère de la Défense et des Anciens Combattants avec 408 véhicules dont un grand nombre en mauvais état ou en épaves. Les départements les moins dotés sont respectivement le ministère des Affaires Religieuses et du Culte avec 10 véhicules (le DFM et la direction de la grande Mosquée de Bamako ne disposent pas de véhicule), le ministère des Maliens de l’Extérieur avec 11 véhicules et le ministère des Sports avec 16 véhicules.

A l’analyse de la situation du parc des départements ministériels, il ressort que des départements stratégiques comme celui de l’Equipement des Transports et du Désenclavement ne sont pas les mieux outillés. Ainsi, ni le Conseil Malien des Chargeurs (CMC) ni l’Observatoire des Transports des véhicules (OTV) relevant de département, ne disposent d’aucun véhicule.

Ce déficit de moyens de transports pour l’Etat s’explique par plusieurs facteurs dont le manque de suivi à partir d’une base de données unique. Toute chose qui a incité les pouvoir publics à envisager d’entreprendre, bientôt, une gestion rationnelle du parc automobiles de l’Etat.

Faut-il le signaler, les fonds alloués par le budget national pour l’entretien des véhicules des services publics se sont élevés à plus de 6milliards de  FCFA en 2016.

Moustapha Diawara

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2 COMMENTAIRES

  1. Comment le pays peux avancer avec des fonctionnaires qui n’ont même pas pitié de l’état regardez un peu le nombre de véhicules par Ministere dans un pays pauvre comme le Mali tous les fonctionnaires sont dans des voitures de services qui coûtent des millions alors qu’en retour ils ne travaillent pas à hauteur de souhait tous des vampires suceurs de sang en parlant de garage c’est les mêmes fonctionnaires qui crée des garages parallèles pour réparer ces voitures au lieu de les amener chez les concessionnaires chez qui les voitures ont été acheté tous les moyens sont bon pour détourner les maigres sous de l’état et IBK est très mal placé aujourd’hui pour parler de cela a plus forte raison y mettre fin car il montre pas le bon exemple aux maliens

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