Recrutement des professeurs d’Enseignement supérieur dans la fonction publique : Le SNESUP déterre la hache de guerre

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La grève projetée par les syndicalistes risque de compromettre la paix précaire jusqu’ici perceptible au niveau des facultés et grandes écoles.

Pour non respect du protocole d’accord signé en janvier 2014 par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le syndicat menace de débrailler à partir du 15 décembre prochain. L’information a été donnée par le secrétaire général du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNESUP), Dr. Abdou Mallé et les membres du Collectif des Détenteurs du Diplôme  d’Etudes Approfondies et de Master II de Recherche en Droit (Codemar-Droit). C’était à la faveur d’une conférence de presse animée par les syndicalistes, le samedi dernier, à la Faculté des Droit Privé(FDPRI). L’organisation très prochaine d’un concours d’entrée à la Fonction publique pour les enseignants du supérieur, lancé en fin novembre par le département de tutelle a constitué le plat de résistance des échanges.

En application de l’arrêté n°2015-3970/MESRS-MEF-SG du 17 novembre 2015, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a décidé de recruter trois cent quarante six (346) assistants de l’Enseignement Supérieur dans la fonction Publique.  Postes au nombre desquels deux cent (200) sont à pourvoir par voie de recrutement sur titre et cent quarante six (146) par voie de concours.

Cependant, selon le secrétaire général du SNESUP, Dr. Abdou Mallé, le quota réservé aux enseignants titulaires de DEA et de Mater II de Recherche qui est de cent quarante six (146) est insignifiant par rapport au besoin des universités. Alors que celui réservé aux titulaires de doctorat qui est de 200 est trop peu élevé. D’où l’occasion pour lui d’inviter le Département à prendre en compte le point 4 du protocole d’accord signé entre lui et le SNESUP qui prévoit l’intégration à la fonction Publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

S’agissant de l’âge limite des postulants au concours qui a été fixé à 40 ans au plus, le secrétaire général du SNESUP, Dr. Abdou Mallé dira que dans le cadre d’un protocole signé le 27 juin 2014 avec le gouvernement, le SNESUP avait obtenu une dérogation d’âge pour permettre à certains candidats contractuels de pouvoir postuler. Pour cause explique-t-il, plusieurs enseignants contractuels risquent d’être exclus en raison du critère d’âge. Pour mieux défendre son point de vue, le syndicaliste Mallé met en avant l’expérience professionnelle que certains ont acquise au fil des années.

« Il faut que le protocole soit appliqué sinon nous ne voyons aucun intérêt à ce concours » martèle-t-il. Avant d’ajouter que ledit protocole d’accord avait été signé en janvier 2014, après d’âpres négociations. En guise de protestation contre le non respect de protocole d’accord, les syndicalistes menacent d’observer un arrêt de travail à partir du 15 décembre prochain.

Mais approchés par nos soins, certains cadres du Département diront que les discussions entre les deux parties ont commencé sous l’égide du Ministère du Travail de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions. S’il ya des convergences de vue sur certains points, par contre d’autres font toujours l’objet de discorde, notamment l’indice 3000 qu’ils ont posé sur la table. Celui-ci est un nouveau point qui se greffe au protocole d’accord. Mais, le hic qui fait tilt ici, ce que l’indice 3000 n’existe pas dans le dispositif institutionnel et juridique des grilles indiciaires de la Fonction publique. Aussi, son examen nécessitera la relecture de l’ensemble des points d’indice.

 

Lassina NIANGALY

 

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