Inculpé pour assassinat : Drissa Traoré écope de la peine capitale

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    Né vers 1994 à Kokry, cercle de Macina, Drissa Traoré est réparateur de moto domicilié audit lieu de naissance. Il était devant les jurés de la Cour d’assises le mardi 18 octobre 2022 pour assassinat. Reconnu coupable des faits à lui reprochés, il a pris la peine de mort.

    Les magistrats avaient devant eux Drissa Traoré qui a assassiné sa marâtre sans regret. Les faits : Après le décès de Lassina Taoré, sa veuve Adam Koné, est restée au domicile conjugal avec non seulement ses deux filles mineures, mais aussi avec les autres enfants de son défunt époux issus d’une autre union. La veuve Adam Koné s’est remariée coutumièrement à Zoumana Coulibaly qui s’est installé au domicile de son défunt mari.

    Drissa Traoré, un des fils du défunt époux Lassina Traoré s’est opposé farouchement à la nouvelle union de sa marâtre Adam Koné avec Zoumana Coulibaly en ce sens que celle-ci ne doit pas recevoir son nouveau mari sous le toit de leur défunt père.

    D’autres difficultés relatives à la succession de son défunt père entre eux et leur marâtre ont accentué leur mésentente. Ainsi Drissa Traoré a fait comprendre à sa marâtre de chercher un autre local pour y vivre avec son nouveau mari. Celle-ci lui a refusé cette demande au motif qu’étant un fils, il n’a aucun droit d’intervenir dans ses rapports conjugaux.

    Non content de cette réponse ne pouvant plus supporter la présence du nouvel époux de sa marâtre, dans le domicile paternel, Drissa Traoré a acheté un nouveau couteau commando qu’il a gardé par devers lui. Puis le dimanche 6 octobre 2019, aux environs de 9 h du matin, il a profité de la grâce matinée que celle-ci faisait sous sa véranda pour la poignarder à plusieurs reprises à la poitrine et à plusieurs autres parties du corps, occasionnant la mort d’Adam Koné.

    Après son forfait, il a abandonné sa victime gisant sur le dos dans une mare de sang et a pris la clé des champs. Appréhendé par la clameur publique, il a été conduit à la Brigade territoriale de gendarmerie de Macina qui a ouvert immédiatement une enquête, à la suite de laquelle il a été poursuivi et inculpé pour assassinat.

    “Je reconnais les faits. J’avais fait une mise en garde depuis que le monsieur a fait le mariage coutumier, de faire sortir sa femme de chez nous, mais il ne m’a pas écouté. J’ai 3 petites sœurs et 2 demi-sœurs. La maison appartient à mes sœurs et moi non à cette femme. Elle était l’épouse de mon défunt père, mais elle n’a jamais été une mère pour moi, on ne s’est jamais entendu. Le jour des faits, je lui ai administré 5 coups de couteau à la poitrine et au bas ventre”, a relaté Drissa Traoré à la barre sans regret.

    Zoumana Coulibaly, le nouveau époux de sa défunte marâtre a répondu présent à la barre, en qualité de partie civile : “Quatre ans après le décès du mari de Adam Koné, j’ai cherché à la remarier, mais elle a refusé pendant une année. Et un jour, elle m’a appelé pour me dire qu’elle est prête pour le remariage. C’est ainsi qu’on s’est marié religieusement. J’étais ferrailleur domicilié à Macina, mais je venais passer les weekends chez ma femme Adam Koné à Kokry. Un jour, lorsque j’ai été voir ma femme chez elle, Drissa m’a dit qu’il ne veut plus me revoir dans la maison de feu son père.

     Un autre jour, Drissa Traoré m’a interdit l’accès à la cour avec une hache à la main. Pour la troisième fois, il m’a lancé de prendre ma femme et de foutre le camp, qu’il ne veut plus nous revoir sous le toit de son défunt père. C’est à partir de ce moment que pris toutes les précautions avant le pire n’arrive, mais hélas ! J’ai une maison en location audit endroit et j’avais demandé au locateur de chercher une autre maison et que j’ai besoin de la mienne. Entre-temps, il a commis son crime. Le jour des faits, Adam avait commissionné sa fille au marché, moi j’étais parti rendre visite à un ami et elle-même se reposait. Drissa Traoré a profité de s’absence de tout le monde pour commettre son crime”, a expliqué Zoumana Coulibaly.

    Le procureur remonté contre l’accusé, a déclaré que l’acte était prémédité parce qu’il a acheté le couteau il y a longtemps. “Sa tante voulait le partage des biens de son feu mari, mais Drissa a refusé en disant qu’elle n’a pas de part dans l’héritage de son père. C’est depuis ce jour qu’il voulait en finir avec sa tante pour garder les biens tout seul. Le remariage de sa tante a envenimé les choses. Il voulait aussi tuer Zoumana Coulibaly, le nouveau mari de sa marâtre, mais vu que c’est un homme, il a abandonné cette idée pour attendre le bon moment et finir avec sa marâtre”, a ajouté le ministère public.

    La défense a demandé qu’on revoie l’état mental de son client en faisant des examens plus approfondis. Il a mis en doute le certificat médical de l’accusé qui se trouve dans le dossier. Selon lui, son client n’est pas accessible à la sanction pénale, car il n’est pas sain d’esprit.

    Le président de la Cour de répliquer en disant qu’il aurait dû faire cette demande depuis le début de l’audience. C’est ainsi que le ministère public, dans son réquisitoire, a demandé qu’il n’y ait pas de circonstances atténuantes en faveur de l’accusé.

    Les jurés dans leur délibération ont reconnu Drissa Traoré coupable des faits d’assassinat et condamné à la peine de mort.

                                  Marie Dembélé

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