Sidiki Diabaté, Aly Dembélé et Moussa Sangaré, voilà les trois prévenus inculpés «d’opposition à l’autorité légitime». Leur jugement est fixé au 9 juillet prochain.
Tous militants du parti Sadi, les désormais inculpés sont les initiateurs d’une marche, le 13 juin dernier à Koutiala, pour exiger la présence de l’armée à Kidal et dénoncer les négociations de Ouaga entre le Gouvernement et le Mnla.
Trois personnes accompagnées par Oumar Mariko étaient face à la presse, le mardi dernier, pour expliquer leur cauchemar de la journée du 13 juin 2013, suite à la violence policière pour empêcher cette marche transformée en meeting de commun accord avec le Préfet adjoint de la ville et les forces de sécurité. «Notre arrestation a été marquée par une brutalité qui ne dit pas son nom. Comme des voyous, nous avons été jetés dans le véhicule de la police, puis envoyés au commissariat de Koutiala», témoigne Sidiki Diabaté. Mis en liberté provisoire, leur jugement est fixé au 9 juillet prochain.
Interrogés sur le respect de l’état d’urgence, les militants de Sadi sont formels. Selon eux, l’état d’urgence est une décision illégitime et illégale, et ne peut justifier une logique de privation de droits pour des patriotes qui décident de se soulever et de dire non au complot contre le Mali.
Après l’interpellation le 8 juin dernier des militants du Mouvement populaire du 22 mars (MP- 22) et des responsables du Forum des organisations de la société civile, le lundi 17 juin dernier, plusieurs manifestants continuent de faire les frais de leur opposition à la gestion de la question de Kidal.
En tout cas, depuis deux semaines, toute opposition à la volonté de Dioncounda Traoré est synonyme de révolte. Face à ses tentatives d’insoumissions, l’homme fort de Bamako a opté pour la répression afin de faire plier les têtes brûlées de la République.
Indigné par le traitement inhumain infligé à ses militants par la police, Oumar Mariko estime que le régime utilise la répression pour cacher son incompétence et le mensonge qu’il entretient autour de l’organisation des élections. «Avec cette démarche soutenue par la communauté internationale, dans une violation totale des droits de l’homme, ce régime est en train de creuser sa propre tombe».
Nouhoum DICKO