Les bulldozers et des dizaines d’éléments des forces de sécurité ont été vite déployés très tôt ce jeudi dans la zone aéroportuaire pour démarrer les opérations de démolition des constructions illicites. L’opération va concerner plus de 1660 hectares.
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maliweb.net -Les autorités de la transition ont mobilisé des gros moyens pour la réussite de cette opération de démolition des occupations illicites dans la zone aéroportuaire
. Plusieurs bulldozers, un important dispositif sécuritaire présent sur le site depuis 3 heures et trois départements ministériels à savoir la Sécurité, l’Habitat et les domaines fonciers et celui des transports ont été mobilisés pour la circonstance afin de parer aux éventuelles attaques des occupants mécontents.
Sur place, les pertes sont conséquentes. Les constructions d’une valeur de plusieurs millions de FCFA et les clôtures, sont rasées par les bulldozers, des familles récalcitrantes sommées de mettre leurs effets personnels au dehors avant la démolition. Le ministère en charge des domaines fonciers justifie l’utilité de cette opération par le fait que les occupations ont atteint une telle ampleur que la zone aéroportuaire de Bamako -Sénou est menacée de retrait de sa licence par les autorités de l’aviation civile internationale.
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Une vue d'une maison démolie, ce matin[/caption]
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L’aéroport de Bamako est agressé par les constructions illicites. Cela représente un danger pour la sécurité du transport aérien. Le Mali court le risque de perdre sa licence par les autorités de l’aviation civile internationale à cause des occupations illicites », justifie le ministre des Domaines, Djonké Diarra. Et de poursuivre que la zone aéroportuaire a été déclarée d’utilité publique, puis toutes les personnes installées ont été recensées et indemnisées. « Tous ceux qui sont là aujourd’hui sont des occupants illégaux qui n’ont aucun scrupule. Ils seront tous dégagés à court terme », insiste le ministre Diarra, qui ajoute que l’opération de démolition va concerner un espace équivalent plus de 1 660 hectares.
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... effets personnels dans la rue[/caption]
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C’est la mairie du district qui nous a autorisé à s’installer. Nous ne sommes pas là illégalement.
J’ai près de 20 âmes dans ma famille. Je n’ai nulle part où aller. Je vais mourir ici malgré qu’on a démoli ma maison », se lamente un septuagénaire. Ce vieux se retrouve sans domicile suite au passage des bulldozers après 27 années passées sur ce site aéroportuaire. Le coordinateur de la CMAS, Issa Kaou Djim dénonce une démolition inacceptable. « Au moment où nous sommes en train de nous battre pour la réussite de la transition comment un ministre de la République peut ordonner une telle opération », se demande –t-il. Ce proche de l’imam Dicko déplore le fait que les familles entières ont été contraintes de sortir sans être informer de la démolition. « C’est une décision inacceptable. « Je demande à toutes les victimes de former un collectif pour porter plainte à la décision du Ministre », peste le patron de la CMAS, qui estime que ces proches ont été chassés et leurs habitations démolies.
Les autorités de la transition pointent du doigt l’incivisme des élus municipaux, des agents de l’Etat et certains citoyens. « Ce domaine public a été allègrement morcelé par des maires, des préfets et souvent par des gouverneurs en violation des dispositions réglementaires », révèle une note technique du ministère des domaines de l’Etat.
L’opération est soutenue par le Président de la Transition Bah N’Daw, qui, dans une lettre confidentielle datant d’octobre 2020, a instruit au gouvernement de procéder à la démolition des constructions illicites. L’exécutif malien a mobilisé plus de 320 millions FCFA pour la réalisation de cette opération.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net