Colonisation : le témoignage puissant de Feu Amadou Baba Djikoroni sur l’indépendance et la dignité retrouvée

4 Juillet 2025 - 13:44
4 Juillet 2025 - 14:05
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À travers un récit poignant, feu Amadou Baba Djikoroni raconte sans détour les humiliations subies sous le régime colonial et rappelle pourquoi l’indépendance du Mali a été un acte vital de libération.

« L’indépendance, pour quoi faire ? » questionne d’emblée Amadou Baba Djikoroni, avant de répondre : « Pour exister. » Dans un témoignage vibrant, il rappelle ce qu’était la vie sous le régime colonial, quand la dignité humaine était piétinée, et que les Maliens ne pouvaient même pas porter de souliers sans craindre la prison s’ils osaient entrer dans un bureau administratif.

Il évoque la période de la Seconde Guerre mondiale, marquée par la pénurie de farine : même les plus riches Soudanais n’avaient pas le droit d’acheter du pain sans autorisation écrite. Pour obtenir ce précieux sésame, son propre père avait dû subir une enquête de gendarmerie visant à vérifier si la famille mangeait à table avec cuillère et fourchette !

Plus grave encore, Djikoroni relate comment les tournées des chefs de subdivisions coloniales transformaient des villages entiers en lieux d’exploitation sexuelle : des femmes, filles et nièces de notables étaient désignées pour accompagner commandants, chauffeurs ou plantons dans leur lit, pendant leur séjour. Selon lui, des milliers de mères, de tantes et de cousines ont ainsi été violées, dans la plus totale impunité coloniale.

« Le régime colonial était un système où notre dignité n’existait pas. » rappelle-t-il avec force, soulignant que le pays, après 70 ans de colonisation, ne comptait même pas dix médecins ni deux professeurs d’enseignement supérieur.

Pour Djikoroni, l’indépendance était indispensable :

« Un homme dont tous les membres sont enchaînés, pieds et poings, ne peut rien faire pour lui-même. »

Grâce à cette liberté, le Mali a pu construire des usines, former ses cadres, et même lancer en 1961 la production de postes radio à la Socoram, avec une technologie comparable à celle de Samsung en Corée du Sud à la même époque.

Il conclut :

« Quand il y a l’indépendance, on peut faire des choses. Mais si on la perd, on perd la possibilité de construire. »

À retenir : Le témoignage d’Amadou Baba Djikoroni reste un appel à préserver la liberté, condition essentielle de la dignité et du développement.

La rédaction de Maliweb.net

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