Conflit foncier : Le bilan s’alourdit à Djenné

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15 morts et 46 blessés. C’est le dernier bilan des affrontements survenus dans la nuit de jeudi à vendredi dans le cercle de Djenné entre des habitants de Kossouma et Mougnan-Bambara. A l’origine du conflit, un litige foncier qui date de 1964. Alors qu’au même moment à Dioura, dans le cercle de Tominian, un homme d’une cinquantaine d’années a été abattu jeudi dernier dans la localité pour des conflits fonciers.

 

Les faits remontent en 1964, quand un litige foncier a opposé les villages de Kossouma et Magnan-Bambara. Onze kilomètres séparent les deux villages. Les habitants des deux villages se sont affrontés en 1988, après l’échec d’un premier jugement. L’arrêt de la Cour avait donné le droit de propriété terrien à Mougnan-Bambara, tout en attribuant 69 champs non délimités au village de Kossouma. Mais ce jugement n’a pas permis de trouver une solution définitive au litige.

En 2008, le juge de Djenné a mis la zone en défens. Mais en 2014, un autre juge décide d’annuler cette interdiction d’exploitation pour attribuer l’intégralité de la zone à Kossouma. C’est ainsi que, selon plusieurs sources, les habitants de Kossouma se sont rendus ce week-end sur le site pour les besoins de l’exploitation. Les jeunes de Mougnan-Bambara se sont opposés. La situation a dégénéré en affrontements. Le bilan fait état de 15 morts et de 46 blessés, en soins au Centre de santé de Djenné.

Dimanche, une délégation composée des autorités administratives de la région de Mopti et des élus, s’est rendue sur les lieux. Aujourd’hui, un calme précaire règne dans la localité, tandis qu’une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités.

Certaines sources annoncent plusieurs arrestations. A l’issue d’une rencontre avec les populations, un élu affirme constater “un sentiment de regret chez les protagonistes”. Cependant, il pointe du doigt l’ancien juge de Djenné, qui aurait annulé une décision de justice qui interdisait l’exploitation de la zone par les deux villages.

Joint au téléphone par Studio Tamani, Macky Cissé, député élu à Djenné, s’est expliqué : “Nous avons senti un sentiment de regret auprès de ces populations. Ce sont deux villages voisins, donc, cela n’aurait pas dû arriver. C’est toujours des décisions de justice qui sont à l’origine. Parce que dans une décision de justice, le gagnant et le perdant mettent tous de leur côté une couverture. Le paradoxe, c’est qu’il y a deux décisions de justice de la Cour suprême qui donnent raison à l’un et l’autre village. Pour résoudre le problème, nous les politiques étions intervenus pour mettre les champs en défens (interdiction d’exploitation, Ndlr), depuis sept ans. Mais cela fait un an que l’ancien juge de Djenné qui se trouve actuellement à Diéma, je ne sais pas par quel jugement, a levé ce défens. Donc, c’est pourquoi les deux parties se sont affrontées”.

Au même moment à Dioura, dans le cercle de Tominian, un autre litige fait des victimes. Un homme d’une cinquantaine d’années a été abattu jeudi dernier dans la localité. Il a été attaqué par un homme et son fils.

Selon les autorités communales, la victime venait de gagner un procès foncier contre les coupables. Les deux coupables ont été arrêtés et se trouvent présentement en prison à Tominian en attendant la suite de la procédure.

S.T.

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1 commentaire

  1. Dans ce pays il est grand temps que le conflit foncier ne soit plus traiter par les juges. Le gouvernement doit mettre en place une instance non corrompue comme les commissions foncières doté des moyens (ressources fincières et humaines) pour traiter le problème foncier? Si non au Mali le conflit foncier tue et tuera plus de personnes que le terrorisme et les accidents de circulation.

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