Rapport du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur le Mali : 169 civils tués, 79 blessés, 190 actes de violence, 3 Casques bleus tués, 67 soldats maliens décédés durant les 3 derniers mois

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Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a publié, le 2 juin 2020, son rapport trimestriel sur la situation au Mali. Ce rapport de 22 pages met l’accent sur la situation sécuritaire, humanitaire, politique et juridique qui prévaut au Mali.  Le rapport évoque également le processus de paix au Mali à travers la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Le rapport de Antonio Guterres révèle que les civils ont continué d’être victimes d’attaques de groupes terroristes, de violences intercommunautaires au centre du Mali. « Durant la période considérée, 169 civils ont été tués et 79 blessés lors de 190 actes de violence. La MINUSMA a été la cible de 26 attaques au cours desquelles trois Casques bleus et un prestataire de services ont été tués. Les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été la cible de 49 attaques, qui ont fait 67 morts et 86 blessés parmi les soldats », précise Antonio Guterres dans son rapport. Au regard de la situation de crise persistante au Mali, le secrétaire général de l’ONU a recommandé au conseil de sécurité la prorogation du mandat de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) jusqu’au 30 juin 2021.

«La présence de la Mission demeure indispensable et son mandat continue d’être adapté à la situation, compte tenu de la complexité des problèmes et de la nécessité de trouver des solutions d’ensemble. Je recommande donc que le mandat de la MINUSMA soit prorogé d’un an, jusqu’au 30 juin 2021 », a déclaré le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres dans son dernier rapport trimestriel sur le Mali. Avant de préciser que malgré les progrès accomplis en ce qui concerne les élections législatives, l’équipe de la Minusma a constaté des désaccords persistants entre les parties signataires, qui empêchaient la mise en œuvre rapide de certains éléments essentiels de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, en particulier le redéploiement des éléments restants des forces armées reconstituées à Kidal. Il a fait savoir que des groupes terroristes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique ont poursuivi leurs attaques contre les forces de sécurité et les civils dans le nord et dans le centre du Mali et de nouveaux affrontements entre ces groupes ont été signalés. « Les civils ont continué d’être victimes de violences commises par des groupes terroristes et la cible d’attaques intercommunautaires dans le centre du Mali. Durant la période considérée, 169 civils ont été tués et 79 blessés lors de 190 actes de violence. La MINUSMA a été la cible de 26 attaques au cours desquelles trois Casques bleus et un prestataire de services ont été tués et 24 autres personnes blessées. Les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été la cible de 49 attaques, qui ont fait 67 morts et 86 blessés parmi les soldats. C’est dans le cercle de Bourem (région de Gao), que les attaques les plus meurtrières ont été commises : le 19 mars, à Tarkint, faisant 30 morts et 20 blessés et, le 6 avril, à Bamba, faisant 25 morts et 12 blessés », a déploré Antonio Guterres. A cet effet, Antonio Guterres a souhaité la création d’un bureau d’appui des Nations Unies chargé de fournir à la Force conjointe du G5 Sahel un appui logistique et opérationnel complet, y compris le transport, ainsi qu’un appui tactique et stratégique. Il a indiqué que la situation en matière des droits de l’homme a continué de se détériorer, en particulier dans le centre du Mali.  A l’en croire, la MINUSMA a recensé 535 cas de violation des droits de l’homme et d’atteinte à ces droits. Sur le plan humanitaire, il dira que le nombre de personnes déplacées au Mali est passé de 218 000 en mars à 239 484. Antonio Guterres a souligné que l’insécurité alimentaire touche 3,5 millions de personnes, dont 757 000 sont dans une situation grave. Par ailleurs, il a signalé que la pandémie de COVID-19 est venue compliquer une situation déjà difficile au Mali et dans la région du Sahel. Pour lui, cette pandémie a ralenti l’activité économique, aggravé la crise humanitaire et l’insécurité et eu des répercussions politiques. Enfin, le secrétaire général de l’ONU a condamné l’enlèvement du chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé.

Aguibou Sogodogo

 

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