BAD : Sidi Ould Tah se dit « prêt » face aux défis

Le nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), Sidi Ould Tah, a engagé après son élection, ce jeudi 29 mai 2025, l’équipe de l’institution financière panafricaine au travail face aux défis du continent.

29 Mai 2025 - 17:19
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BAD : Sidi Ould Tah se dit « prêt » face aux défis
Le nouveau président de la BAD, Sidi Ould Tah, est le 9e président de l’institution financière panafricaine

Élu président de la BAD, Sidi Ould Tah a remercié le président mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazouani, qui a porté sa candidature et « fourni des efforts inlassables » pour son élection, ainsi que tous ses « frères et sœurs Mauritaniens » et « Africains pour l’élan de solidarité » qui a accompagné sa campagne.

« Je voudrais faire une mention spéciale pour ma team qui a fait un travail remarquable, depuis le début jusqu’à la fin », a-t-il affirmé, sous des salves d’applaudissements, les appelant à trouver ici l’expression de sa profonde reconnaissance.

« J’ai le devoir aussi de remercier tous ceux qui ont appuyé ma candidature de près ou de loin que je ne pourrais tous citer dans ces circonstances. Mettons-nous au travail, je suis prêt », a déclaré le nouveau président de la BAD, Sidi Ould Tah.

Figure éminente du développement économique et financier en Afrique, Sidi Ould Tah a été élu ce jeudi 29 mai 2025, avec 76,18% des voix dont 72,37% de suffrages pour les membres régionaux, au 3e tour, devant le Zambien Samuel Munzele (20,26%) et le Sénégalais Amadou Hott (3,55%).

Les défis de la croissance

Sidi Ould Tah prend les rênes de la BAD dans un contexte mondial, où les conflits, l’intensification des phénomènes climatiques, le resserrement des commissions financières, la baisse de l’aide publique au développement ainsi que les tensions commerciales contribuent à créer un environnement instable.

Ces évolutions risquent de fragiliser davantage les pays en développement et particulièrement les économies africaines en accentuant les pressions inflationnistes et les risques de surendettement, les déséquilibres macro-économiques, et l’injustice sociale.

Dans ce contexte délicat, les perspectives économiques mondiales restent modestes et incertaines, tandis que celles de l’Afrique, en légère amélioration demeurent insuffisantes pour répondre aux besoins de transformation du continent.

Le nouveau président de la BAD, Sidi Ould Tah, cumule plus de 30 ans d’expériences dans les domaines de l’économie, de la finance, du développement rural et de la coopération internationale.

Depuis 2015, il est à la tête de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu’il a profondément réformée pour en faire un acteur clé de l’architecture financière du continent.

Un économiste chevronné

Le parcours académique de Sidi Ould Tah témoigne de son attachement à la rigueur scientifique et à l’expertise technique. Il est titulaire d’un doctorat en économie du développement de l’Université de Nice-Sophia Antipolis (France), d’un diplôme d’ingénieur agronome de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat (Maroc), ainsi que d’un diplôme de troisième cycle en gestion de projets de l’Université Paris-Dauphine (France).

Ce triptyque formation – agriculture, gestion de projets, économie est le reflet d’un profil polyvalent, apte à comprendre les enjeux multisectoriels du développement africain, des plus locaux aux plus globaux.

Avant de diriger la BADEA, Sidi Ould Tah a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de l’État mauritanien, notamment ministre de l’Agriculture puis ministre de l’Économie et du développement rural. Il a été conseiller économique du Premier ministre et du président de la République.

Directeur général de plusieurs institutions nationales, en charge de la planification et du financement du développement rural, il s’est illustré par sa capacité à concevoir et à mettre en œuvre des politiques publiques axées sur la transformation structurelle, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté.

Depuis sa nomination à la BADEA en 2015, Sidi Ould Tah a insufflé une dynamique nouvelle à cette institution panafricaine créée par les pays membres de la Ligue arabe pour soutenir le développement en Afrique subsaharienne. Son bilan est marqué par :

Il a opéré une augmentation significative des engagements financiers de la banque avec la mise en œuvre d’un nouveau plan stratégique (2020–2030) aligné sur les Objectifs de développement durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’Union africaine,

Sous sa direction, la BADEA est devenue un partenaire stratégique des États africains et des institutions continentales, grâce à une approche fondée sur le respect de la souveraineté, la solidarité Sud-Sud et l’efficacité dans l’action.

Vision et ambitions

Sidi Ould Tah porte une vision claire et ambitieuse pour la Banque africaine de développement : faire de la BAD une institution encore plus proche des États, plus agile, plus innovante et pleinement alignée sur les priorités des Africains.

Sa candidature s’appuie sur des convictions fortes : l’urgence d’accélérer l’industrialisation du continent, le renforcement des infrastructures de base et le soutien massif au secteur privé, et l’approfondissement de l’intégration régionale.

Homme de consensus et de dialogue, il sait conjuguer rigueur technocratique et sens politique. Parfaitement trilingue (arabe, français, anglais), il incarne cette nouvelle génération de dirigeants africains, capables de bâtir des passerelles entre les différentes régions du continent et avec les partenaires du Sud comme du Nord.

Le nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), Sidi Ould Tah, est le 9e président de l’institution financière panafricaine. Il succède au Nigérian Akinwumi Adesina qui a fait deux mandats de cinq ans à la présidence du groupe bancaire.

Les candidats en lice pour l’élection du président de la BAD étaient : le Sénégalais Amadou Hott, la Sud-Africaine Swazi Bajabulile Tshabalala, le Mauritanien Sidi Ould Tah, le Zambien Samuel Munzele Maimbo et le Tchadien Mahamat Abbas Tolli.

 

AP/Sf/APA

Apanews

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