Le bras de fer continue à Washington entre Donald Trump et l'aile droite de la majorité républicaine au Congrès sur la réforme du système de santé, une promesse de campagne dont dépend le sort de dizaines de millions d'Américains.
Entre son briefing quotidien par les services de renseignement et un coup de téléphone avec le président palestinien Mahmoud Abbas, Donald Trump recevra vendredi plusieurs présidents républicains de commissions de la Chambre des représentants pour évoquer le destin du projet d'abrogation d'"Obamacare", la loi de 2010 signée par son prédécesseur à la Maison Blanche.
Toute la semaine, le chef de l'Etat américain a rencontré des parlementaires républicains, alliés modérés et opposants conservateurs au texte concocté par la majorité. Les lignes de communication ne sont pas rompues, les conservateurs espérant encore convaincre le président de tirer vers la droite la législation de remplacement.
Au coeur du débat figure un dilemme: Donald Trump souhaite d'une part abroger la loi emblématique du mandat de Barack Obama, désengager l'Etat fédéral et déréguler le marché de l'assurance-santé, et d'autre part maintenir le haut niveau de couverture parmi les Américains qu'a permis d'atteindre Obamacare.
Pour Paul Ryan, président de la Chambre, l'équilibre trouvé est le bon puisqu'il prévoit plusieurs dispositifs d'assistance financière aux ménages, tout en abrogeant des taxes et subventions. Mais le président républicain complique son travail en laissant entendre que le texte pouvait encore évoluer.
"Nous n'aurons jamais d'occasion comme celle-ci", a martelé Paul Ryan, charismatique quadragénaire, lors d'une présentation Powerpoint à la presse jeudi. "C'est vraiment un choix binaire" pour les élus, a-t-il martelé.
"Les membres (du groupe républicain) vont devoir choisir leur camp: Nancy Pelosi ou le président Trump", a déclaré vendredi le numéro trois de la Chambre, Steve Scalise, sur CNN. Mme Pelosi est la chef du groupe démocrate, totalement opposé à la réforme.
Pour le groupe d'élus descendants du Tea Party, réfractaires à l'idée de créer un "Obamacare light", le mot "binaire" est un casus belli. Ils font la comparaison avec le passage en force de la loi de 2010 par la majorité démocrate d'alors.
Les chefs républicains en appellent en effet à une discipline de parti pour faire adopter leur texte avant le 8 avril.