Ibrahim Ag Hamadalamine, Sg syndicat national des travailleurs de l'éducation du Mali : « Nous nous voulons un syndicat de développement »
Le Syndicat National des Travailleurs de l'Education du Mali, Synatem, est une nouvelle formation syndicale, lancée par des enseignants pour défendre l’école et les acteurs de l’éducation.

Ibrahim Ag Hamadalamine a été élu secrétaire général de ce jeune syndicat. En exclusivité pour les lecteurs de Mali Tribune, il annonce la philosophie de son syndicat et les missions. Entretien.
Mali-Tribune : Qu’est-ce qui a motivé la création du Synatem ?
Ibrahim Ag Hamadalamine : La motivation trouve son sens dans son caractère inclusif. En effet les pères fondateurs du Synatem ont réfléchi à une organisation syndicale regroupant toutes les travailleuses et travailleurs de l'éducation qui se reconnaîtront dans nos idéaux.
Au Synatem, nous avons les enseignants de tous les ordres et de toutes les catégories du privé comme du public, des Secrétaires, des financiers, des chauffeurs, des gardiens, des électriciens ......
Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation du Mali se veut une organisation responsable, démocratique et surtout professionnelle.
Mali-Tribune : Quels constats avez-vous fait sur l’action des syndicats déjà existants ?
I. A. H : Les syndicats déjà existants sont de organisations sœurs que nous respectons et avec lesquelles nous comptons travailler à chaque fois que ce sera nécessaire pour le bonheur des travailleuses et travailleurs de l'éducation Malienne.
Mali-Tribune : Quelles attentes des enseignants ont poussé à cette initiative ?
I. A. H : Les attentes sont nombreuses et diverses. Cette initiative salvatrice prouve à plus d'un titre que les femmes et les hommes qui ont créé cette organisation le 11 février 2025 ont répondu à des aspirations profondes de bon nombre de nos camarades.
Mali-Tribune : Quelle est la mission que vous vous assignez avec ce syndicat ?
I. A. H : Notre mission régalienne reste la défense des intérêts moraux, matériels de nos militantes, militants et de l'institution « École ». Nous sommes à nos débuts pour cette aventure mais nous ne sommes points des amateurs... Nous sommes connus et nous pensons que l'histoire jugera le reste. Nous préférons montrer ce que nous savons faire.
Mali-Tribune : Quels valeurs et principes vous distinguent des autres organisations ?
I. A. H : Il est important de comprendre que nous préférons nous concentrer sur nous-mêmes, nos actions, nos forces et nos faiblesses.... Nous avons initié la prestation du serment du Secrétaire général national, notre hymne, nos méthodes d'anticipation sur les problèmes et surtout des sessions de formation...
Mali-Tribune : Quelle est la vision à long terme pour l’enseignement à travers votre syndicat ?
I. A. H : La vision à long terme c'est avoir une organisation syndicale dans laquelle chaque travailleuse ou travailleur de l'éducation se reconnaîtra par les actes posés et le sérieux qui caractérise nos analyses sur toutes les questions de l'heure.
Mali-Tribune : Comment garantissez-vous la représentativité de toutes les catégories d’enseignants ?
I. A. H : Nos revendications s'articulent autour du bien-être des travailleuses et travailleurs de l'éducation. Notre cahier de doléances et notre mémoire en défense seront transmis à qui de droit très bientôt.
Nous nous voulons un syndicat de développement donc notre force réside dans notre capacité de négociations. Nous avons des arguments pour convaincre nos différents interlocuteurs.
Mali-Tribune : Quelle sera votre stratégie de dialogue avec l’État et le ministère de l’Éducation ?
I. A. H : Nous nous intéresserons par le dialogue à apporter toute notre contribution dans le cadre pédagogique et nous nous attellerons à ce que dans la mesure du possible que l’État, les collectivités et les partenaires mettent les femmes et les hommes de l'éducation dans des conditions permettant à atteindre les résultats escomptés.
L'école doit être l'affaire de tous. Je vous donne un seul exemple. Pour faire des suivis pédagogiques de façon régulière, il faut des moyens roulants. Aujourd'hui le parc du ministère de l'éducation est vieillissant et plusieurs structures n'ont même pas de matériels roulants...
Mali-Tribune : Quelles sont vos revendications prioritaires dans l’immédiat ?
I. A. H : Au-delà des enseignants, nous sommes convaincus que nous pouvons défendre tous les travailleurs de l'éducation. D'abord nous sommes en train de procéder à l'implantation de notre jeune organisation syndicale. Ensuite, nous verrons ensemble avec nos structures déconcentrées les voies et moyens par lesquels nous établirons un plan d'action digne de ce nom...
Mali-Tribune : Comment comptez-vous articuler vos luttes entre les revendications salariales et les réformes pédagogiques ?
I. A. H : Nous sommes des professionnels et nous savons faire la différence entre politique et Syndicat.
Mali-Tribune : Comment comptez-vous éviter la politisation de votre syndicat ?
I. A. H : Nos camarades, ceux qui ont choisi le Synatem savent que l'important pour nous c'est bien l'intérêt supérieur de nos mandants.
Mali-Tribune : Quelles garanties donnez-vous aux enseignants que ce syndicat sera un outil de défense collective et non une tribune personnelle ?
I. A. H : Pour cette année, nos projets concrets sont nombreux, mais nous nous réjouissons d'avoir réalisé plusieurs. Cependant il reste beaucoup à faire.
Grâce à Dieu et aux membres du Bureau Exécutif National, nous avons déjà notre acte de conformité et nous sommes avec l'implantation de notre jeune organisation syndicale qui déjà Dieu merci est en train de réussir.
Pour cette première année, nous avons rencontré certaines organisations sœurs de la place pour des prises de contact et éventuellement aller vers la création d'une fédération Syndicale pour notre affiliation à la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali CSTM et au-delà de nos frontières nous sommes en train d'échanger avec certaines organisations similaires...
Avec l'Etat, les collectivités et les promoteurs des écoles privées nous avons présenté l'organisation et nous prenons part à toutes les activités dans ce sens...
Les choses vont vite par la grâce d'Allah et le professionnalisme des camarades membres du Bureau Exécutif, nous espérons fêter l'an 1 du Synatem avec toutes nos structures en place.
Mali-Tribune : Quels sont vos projets concrets pour la première année d’existence du syndicat ?
I. A. H : Nos attentes des Travailleuses et travailleurs de l'éducation sont connues. Nous demandons de venir au Synatem par conviction et se conformer aux statuts et règlements pour qu'ensemble nous bâtissions notre organisation dans les règles de l'art.
De l'opinion publique nous lançon un vibrant appel pour rappeler à tout le monde que l'école malienne est une institution et chacun doit avoir un droit de regard sur les conditions de vie et de travail des femmes et des hommes chargés de donner une éducation à nos enfants.
Un pays qui néglige son éducation ne réussira dans aucun domaine. Les citoyens modèles de demain sont à l'école et pour inculquer les valeurs ancestrales qui sont les nôtres il faut s'intéresser à notre école.
Propos recueillis par
Aminata Agaly Yattara
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