Policiers disparus à Kidal : L’Etat abandonne les familles des victimes

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Le Premoer Ministre a l'Administration a Kidal : «Nous allons très bientôt sortir de cette situation »
Le Premier ministre malien Moussa Mara passe ses troupes en revue à Kidal, le 18 mai 2014. © FABIEN OFFNER / AFP

Trois ans après les événements tragiques de Kidal, le 21 mai 2014, l’on est toujours sans nouvelle de certains éléments de la police nationale qui s’y trouvaient en mission. Ces braves policiers et d’autres éléments des forces armées sont portés disparus. Le hic ? Leurs familles vivent aujourd’hui dans le dénuement total, sans aucune assistance des pouvoirs publics, plus précisément du Ministère de la Sécurité et de la protection civile. Scandaleux !

Rappel des faits : le 21 mai 2014, une trentaine d’éléments du Groupement mobile de sécurité (GMS) sont envoyés en mission dans le cadre de la sécurisation de la mission du Premier ministre d’alors, Moussa Mara. Ces policiers trouvent sur place d’autres fonctionnaires de la police du Commissariat de Kidal.

Catastrophe ! La visite de Mara vire au cauchemar. Des affrontements d’une rare violence opposent les forces armées et de sécurité aux groupes armés et leurs alliés…

Du côté de la police, le bilan est lourd : des morts, des portés disparus, six victimes de traumatisme, des cas de troubles du comportement ainsi que de nombreux otages. Ces derniers ont été finalement libérés par leurs bourreaux du Mnla, de la CMA et du MAA. Des bourreaux qui pavanent actuellement à Bamako et qui se la coule douce dans les hôtels de la capitale, au vu et au su de tout le monde. Ces criminels sont tout simplement aux petits soins d’un pouvoir qui s’est mis à leur service…

En revanche, l’Etat malien a carrément oublié ces vaillants soldats et surtout les policiers tombés pour la défense de la patrie ou portés disparus à Kidal.

En effet, selon des sources policières, les familles de ces policiers (portés disparus) vivent aujourd’hui dans le dénuement total sans aucune assistance de l’Etat, précisément du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile. Ces familles ne perçoivent aucun émolument, alors que les salaires des intéressés ont été coupés depuis trois longues années…

Pourquoi ces mêmes familles ne perçoivent pas les salaires de leurs disparus ? Ces salaires prennent-ils d’autres destinations ? En clair, les salaires des portés disparus sont-ils détournés, comme cela arrive souvent au sein des forces armées et de sécurité ? Des questions sont posées.

Aussi, les parents des victimes de Kidal ne bénéficient d’aucune pension afin de subvenir à leurs besoins élémentaires, dont la scolarisation des enfants. Au même moment, le pouvoir en place multiplie des actions folkloriques sous les projecteurs de cameras en guise de soutien aux forces armées et de sécurité. Or la réalité est toute autre.

Pour ce qui concerne la tragédie de Kidal, l’amicale des policiers ex-otages de Kidal est montée au créneau à plusieurs reprises pour dénoncer le laxisme de l’Etat dans le traitement de leurs dossiers. Ces policiers aussi n’avaient reçu aucune rémunération par rapport à leur déploiement et pendant la période où ils étaient retenus en otage.

CH.S

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