IBK FACE AU DEFI DE L’OPPOSITION:« Le RPM ne capitulera pas »

Depuis la dernière rentrée parlementaire, la logique oppositionnelle de ce parti est assez prononcée. Le rendez-vous des Tisserands, ayant achevé hier ses travaux, n’a pas échappé à ce dilemme cornélien au même moment où presque toutes les autres formations politiques...

24 Juillet 2006 - 10:30
24 Juillet 2006 - 10:30
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Depuis la dernière rentrée parlementaire, la logique oppositionnelle de ce parti est assez prononcée. Le rendez-vous des Tisserands, ayant achevé hier ses travaux, n’a pas échappé à ce dilemme cornélien au même moment où presque toutes les autres formations politiques ont déjà affiché leur position de soutenir le président ATT en 2007. Le RPM est-il prêt d’assumer cette option ? La conférence nationale en a-t-elle posé les jalons pour enfin entériner ce choix politique au prochain congrès du parti ?
 
C’est IBK, le président du parti lui-même qui a donné le ton, de façon volontaire ou non, à l’ouverture de ces assises, en s’adressant au Pr. Yoro DIAKITE et du Bara qu’il a qualifié de «celui qui nous a devancé sur ce terrain » en ces termes : «Le RPM ne faillira pas à ses engagements ». Ces propos du président, lancés dès la cérémonie d’ouverture de la conférence nationale, ont retenti dans l’esprit des délégués comme l’effet d’une onde de choc d’autant que tous les Tisserands ou presque attendaient sur ce registre leur président dont le credo en la matière puise dans cette philosophie pratique : toute chose s’accomplit à son temps, ni avant ni après. Aussi, après une telle intervention publique du président du parti, le débat politique au sein du RPM est-il principalement axé sur l’option oppositionnelle du parti. En tout cas, dans les couloirs aussi bien qu’au sein de l’opinion, on se demandait alors si les Tisserands devraient clairement annoncer leur choix à l’issue de ces retrouvailles politiques. A la mi-journée d’hier, selon des informations qui nous parvenaient de l’ex-palais des congrès abritant les travaux de ces assises, c’est une très large majorité des sections et des délégués qui invitaient le parti à se démarquer sans aucune ambiguïté du pouvoir et de choisir clairement d’aller à l’opposition comme, il y a quelques mois, il y était contrait à l’Assemblée nationale.
L’échéance écourtée
Ici, dans l’entourage du parti des Tisserands, on affirme sans ambages que l’opposition, en tant que telle, n’a aucun mystère pour le RPM d’autant qu’elle lui a été opposée et dans laquelle il évolue depuis belle lurette. C’est une opposition, soutiennent certains militants et responsables du parti, qui doit permettre au parti de ne plus rallonger une échéance politique qui est désormais inéluctable. Pour d’autres, quoique cette question politique puisse être d’actualité, elle ne doit pas néanmoins bousculer le processus et les échéances qui répondent à des options stratégiques. Intervenant sur ce sujet, en réponse aux jeunes, le président du parti, IBK, a assuré les délégués de la conférence nationale en réaffirmant clairement une position dominante au sein du parti : le RPM participera à toutes les consultations électorales, y compris la présidentielle de 2007. Et s’agissant de cette présidentielle, le RPM choisira en son temps son candidat suivant ses textes et il n’a aucun accord avec le président ATT dans ce sens. Dans la même logique, le président IBK, en face des délégués, a déclaré sans faiblesse que le RPM se prononcera selon son idéal et son option sur l’ensemble des questions nationales en toute liberté et assumera ses choix sans complexe. Toujours dans la logique de requinquer ses militants, IBK, beaucoup attendu sur ce terrain de la mobilisation, s’est aussi prononcé sur l’état de santé du parti qui n’a nullement peur d’aller à la bataille du suffrage, comme le réclament d’ailleurs de nombreux militants à la base.
Ces assises du parti, stratégiques qu’elles le sont, eu égard au contexte politique national, mettent le RPM face à son destin. Etant l’un des rares partis représentés dans les institutions de la République à affirmer publiquement son choix d’aller à la bataille du suffrage, pour le confort de la démocratie, le RPM est du coup persuadé qu’il lui faut envisager un nouveau type de conduite politique lui permettant d’assumer ses choix. La conférence nationale, dont les travaux se sont achevés hier, avait-elle examiné tous les contours du sujet ? Comment le RPM comptera-t-il façonner son propre destin politique en dehors de l’unanimisme ambiant qui caractérise l’échiquier politique national après l’avènement au pouvoir du président ATT en 2002 ?
Destin politique
Avant ces assises, on le sait, de nombreux segments du parti avaient multiplié des signes d’impatience face à l’absence d’une stratégie clairement définie du parti en ce qui concerne les principales échéances à venir. A maintes occasions, le président du parti avait été personnellement interpellé, notamment par la tendance juvénile du parti, sur la conduite politique du parti à suivre. De ce fait, l’enjeu politique de ces assises, pour le moins stratégique, était d’harmoniser les différentes options en vue d’assumer un destin politique commun à la faveur, sans doute, du prochain congrès du parti. D’ailleurs, d’une manière officielle, le président IBK est revenu plus en détail sur cet aspect des choses où il a insisté sur la volonté du parti des Tisserands d’afficher ses choix politique en toute loyauté. Ce clin d’œil du président pour l’avenir immédiat du parti est également un appel à l’endroit des segments du RPM, notamment les jeunes qui doivent se mobiliser pour affronter des échéances plus cruciales.
Même son de cloche au sommet du parti et dans ses structures plus ou moins officielles : le RPM assumera son opposition de fait, même si pour des questions procédurières, le temps de l’affirmation pure et dure de l’option oppositionnelle n’a pas encore sonné. Qu’à cela ne tienne, le pouvoir, dont on ne sait l’esprit du jeu consensuel qu’il a initié depuis près de quatre ans, considère le RPM comme étant dans une opposition de fait. Quant au RPM lui-même, force est de reconnaître qu’il ne se gêne pas lui-même de cela. Alors, à quand l’échéance officielle de cette affirmation politique ? Est-ce bien pour le prochain congrès dont on prévoit la tenue pour la fin de l’année ?      
Par Sékouba SAMAKE

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