Conférence ministérielle des états de l’union africaine à Bamako : Un cadre politique pour éviter les conflits locaux au cœur des recommandations

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Au sortir de la conférence ministérielle des Etats de l’Union africaine, autour de «l’accès aux ressources naturelles et les conflits intercommunautaires», tenue du 28 au 29 novembre 2019 à Bamako, les participants ont exhorté la Commission de l’Union, en collaboration avec les communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux compétents, à élaborer un cadre politique pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits locaux assorti d’un plan d’action.

Ces dernières années, les conflits communautaires se sont multipliés un peu partout en Afrique, notamment au Sahel, où ceux-ci sont alimentés et parfois alimentent l’extrémisme violent et le terrorisme.

Selon les statistiques de la Minusma, près de 70% des conflits communautaires dans l’espace sahélo-saharien sont liés à l’accès aux ressources naturelles, notamment l’eau, les pâturages et les mines. Ces conflits se résolvent à travers des mécanismes traditionnels appuyés par les autorités administratives locales.

La parution du phénomène du terrorisme et de l’extrémisme violent, conjugué aux effets du changement climatique, l’éloignement ou l’absence de la puissance publique, a largement contribué à la dégradation de la cohésion sociale et des mécanismes communautaires de prévention et de résolution des conflits. Ces changements sociaux, entremêlés avec une population jeune, en croissance constante et sans repères, sont des facteurs aggravants de la détérioration de la situation sécuritaire.

 

Réunis à Bamako sous la présidence de Tiébilé Dramé, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, les ministres des États  de l’Union africaine ont échangé sur «l’accès aux ressources naturelles et les conflits intercommunautaires» avant de faire toute une kyrielle de recommandations.

Les participants ont exhorté la Commission de l’Union africaine, en collaboration avec les communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux compétents, à élaborer un cadre politique pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits locaux assorti d’un plan d’action. Ce plan d’action est censé répondre aux objectifs suivants : le soutien aux efforts locaux, nationaux et internationaux dans la prévention et la gestion des conflits entre communautés en tenant notamment compte de l’établissement de cadastres nationaux dans les Etats concernés et une étude sur les réformes agraires nécessaires pour faire face à ce défi ; des réformes juridiques et de la revalorisation de la justice traditionnelle.

 

Au nombre de ces objectifs, il y a aussi la redynamisation des mécanismes traditionnels de médiation et d’arbitrage  et leur accompagnement par des programmes de développement socio-économiques ; des programmes de renforcement des capacités en matière de gestion des conflits locaux en assurant la participation effective des femmes et des jeunes ; du développement d’une stratégie de communication visant à combattre la radicalisation et l’instrumentalisation de ces conflits à des fins criminelles ; l’identification des mesures adéquates pour faire face aux effets des changements climatiques sur les communautés.

 

Il s’agit aussi de l’identification, la valorisation et la standardisation des bonnes pratiques et des politiques ainsi que leur vulgarisation ; l’engagement d’une réflexion commune pour opérer une réappropriation de toutes les données propres à ces conflits, et promouvoir une solution africaine dans le respect des traditions et valeurs locales ; la coordination des interventions favorisant la cohésion sociale entre les communautés, notamment : réinstaurer la confiance entre l’Etat et les populations ; veiller à ce que les systèmes de justice, tant régaliens que traditionnels, soient effectivement mis en application dans l’intérêt des populations concernées renforçant ainsi la confiance de ces dernières vis-à-vis de l’Etat.

 Doumbia

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