Face à la crise au Nord : La classe politique sort de sa réserve

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Après un long moment de silence et d’inaction, la classe politique sort enfin de sa réserve et fait des propositions pouvant conduire à une sortie de crise au Nord : obtenir un cessez-le-feu immédiat.

 

Jeudi 16 février, la grande salle dela Maisonde la presse a refusé du monde à la faveur de la conférence de presse animée par les membres du collectif des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale. C’est le président de cette institution et non moins président de l’Adema Pasj, Diouncounda Traoré, qui conduisait les débats. À ses côtés, il y avait les présidents des partis de l’Union pourla Républiqueet la démocratie (Urd) Younoussi Touré, du Mouvement patriotique pour le renouveau (Mpr) Choguel Maïga, et du parti pour la renaissance africaine (Parena), Tiebilé Dramé.

D’entrée de jeu, le Pr. Diouncounda Traoré a précisé que l’objectif de cette rencontre est de présenter le plan d’action de la classe politique parlementaire pour trouver une solution à la situation qui prévaut au nord. Et qui, selon lui, menace l’essentiel, c’est-à-dire l’intégrité, la cohésion, la démocratie etla République. C’est pourquoi, il a appelé les forces vives à se donner la main pour éviter le pire. Avant de condamner les atrocités commises à Aguel Hoc, qu’il qualifie de crimes de guerre. La suite est connue, le pays est rentré dans une situation d’insurrection avec des manifestations à Kati, Bamako et autres villes du pays. Des mouvements qui ont occasionné des déplacements massifs des populations touarègues. La nouvelle donne, souligne-t-il, est que l’Etat n’est plus présent dans les localités touchées, à savoir Ménaka, Aguel Hoc, Léré …

Face à cette situation «extrêmement grave» fera remarquer Diouncounda Traoré, la classe politique ne pouvait rester en marge. Aussi, a-t-elle concocté un plan de sortie de crise pour faire taire les armes et mettre fin à l’amalgame. D’où la rencontre avec le chef de l’Etat qui a répondu favorablement à l’initiative, a-t-il dit. Selon le Pr. Traoré, ATT a donné des assurances que l’armée est suffisamment équipée pour mener sa mission de défense de l’intégrité du territoire.

Le plan d’action du collectif propose entre autres d’établir un plan de communication, d’obtenir un cessez-le-feu immédiat. Par ailleurs, les responsables du collectif des partis politiques envisagent de rentrer en contact avec les personnalités touarègues qui ont quitté le pays ; de renforcer la confiance dans les forces armées et si possible d’organiser un forum sur la situation. La finalité recherchée est le retour de la paix.

Les élections en vedette 

 

Face aux nombreuses questions de journalistes à propos de l’organisation des élections, la classe politique persiste et signe : «…il faut tout faire pour que les actes en cours n’arrêtent pas les activités électorales. S’il n’y a pas d’élections tout peut se passer même un coup d’Etat», a lancé Diouncounda Traoré. Avant de faire remarquer que si les élections ne se tenaient pas «c’est un recul pour la démocratie». Et d’ajouter «Nous nous battrons pour que les élections aient lieu». Pour ce qui est de l’éventualité d’une transition au cas où les élections n’auraient pas lieu aux dates prévues, le président de l’Assemblée nationale est catégorique : «Le 8 juin, ATT s’en va. Mais on oublie que le 18 août, je m’en vais aussi. S’il y a une transition c’est ne pas à moi de la gérer», a-t-il rappelé. En somme, la classe politique s’est dit résolue à faire tout pour sauverla Nation. C’est pourquoi de nombreuses actions sont prévues pour mettre toutes les couches de la société au même niveau d’information.

 

Mahamane Cissé

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