Primature : Les dessous de la démission d’Abdoulaye Idrissa Maïga

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Abdoulaye Idrissa Maïga

On en sait un peu plus sur les raisons du limogeage d’Abdoulaye Idrissa Maïga. Des folles rumeurs ont parcouru la capitale, mais tout vraisemblablement, Il a divorcé d’avec son mentor.

Une semaine après la démission du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga et de son gouvernement, les langues commencent à se délier. De cette démission qui a surpris plus d’un, chacun y est allé de son commentaire et les grins de thé et les salons feutrés de Bamako ont fait des commentaires les plus fous. Raconte tantôt que le Premier ministre serait parti pour car ne concevait pas la présence des nouveaux entrants ou encore qu’il a décidé de partir car il serait candidat à la présidentielle de juillet prochain.

Nous avons décidé de nous intéresser au sujet qui passionne plus d’un. Ainsi, de sources proches de la présidence et qui aurait joué un rôle dans le dossier, nous rapporte qu’en réalité le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga se serait fâché avec son mentor.

Elles rapportent que le Président aurait demandé à son Premier ministre d’envisager la formation d’un gouvernement à même de pouvoir lui assurer un second mandat. Ce dernier lui aurait affirmé qu’en fonction de ce qu’il a vu, entendu, ressenti à l’intérieur du pays et compte tenu du temps reparti (5 mois maximum), il serait incapable de lui assurer un second mandat quel qu’en soit le gouvernement qu’il mettrait en place. Abdoulaye Idrissa aurait dit à son patron que tout ce qui se disait et qui se voyait autour du Président à Bamako comme à l’intérieur du pays ne serait que du pur leurre.

Le Président ne l’a pas compris ainsi. Donc, il aurait dû consulter ses innombrables conseillers gravitant autour de lui à propos de ses nouvelles, ajoutent nos sources.

Plus loin, elles affirment qu’il aurait été conseillé au Boss de trouver un nouveau Premier ministre capable de changer la donne. Un premier ministre capable d’œuvrer en si peu de temps pour faire balancer la tendance. Ainsi, de toutes les consultations, un seul nom serait revenu incessamment sur toutes les lèvres, celui de Soumeylou Boubèye Maïga. Celui-là, même qui lui servait de Secrétaire général à la Présidence.

Consulté, ce dernier aurait assuré au Président IBK qu’avec la volonté et la détermination rien n’est impossible. Car il serait persuadé de pouvoir réunir les personnes et les forces nécessaires pour parvenir à l’objectif visé.

Ainsi, donc Abdoulaye Idrissa Maïga aurait été demis de ses fonctions alors même qu’il avait commencé les consultations pour former un gouvernement, car il aurait cru que le Président allait s’en tenir à son avis. C’était mal connaitre les ambitions de son employeur.

Il avait compris qu’il allait être reconduit pour conduire un gouvernement d’union nationale. Mais hélas ! A Sébéinicoro, on aurait plutôt besoin d’un gouvernement de campagne plutôt qu’autre chose. Même si, de l’avis de plus avisé, ce gouvernement est loin d’être celui d’une campagne digne de ce nom. Mais cependant, nos sources ne minimisent pas les compétences de l’homme qui remplaça Abdoulaye Idrissa Maïga. Elles reconnaissent que c’est l’un des hommes les plus futés et les imprévisibles. Un homme qui aurait plus d’un tour dans son sac. Nos sources font même le pari de voir Soumeylou Boubèye Maïga réunir autour de lui une véritable équipe capable de booster l’action gouvernementale et de combler les attentes de son employeur qui attend beaucoup sinon tout de lui.

De l’avis de plusieurs autres avertis et de la majorité écrasante des Maliens, Abdoulaye Idrissa Maïga est le meilleur Premier ministre qu’IBK a eu à nommer depuis son accession à la magistrature suprême du Mali.  En guise d’arguments, ils avancent que ce dernier aurait parvenu à taire toute la grogne sociale qui empêchait Koulouba de dormir. En effet, à sa nomination, le front social était en ébullition. Les grèves se succédaient et n’en finissaient point. Grâce à son sens de l’écoute et de concession le climat social s’était tut comme par magie.

Il  serait parvenu à mettre de l’ordre et moraliser les finances publiques. Toujours de l’avis de nos sources présidentielles, Abdoulaye Idrissa Maïga est parvenu à gagner la confiance des partenaires et le pays a pu bénéficier de beaux  nombres de financement pour plusieurs projets présidentiels. Il serait aussi l’initiateur du Programme présidentiel d’urgence qui auparavant s’appelait ‘’les Projets Prioritaires du Président’’ (PPP). Abdoulaye Idrissa Maïga aurait parvenu à le transformer en ‘’Programme présidentiel d’urgence’’ (actuellement en cours). Un projet qu’il aurait délocalisé de Koulouba à la Primature pour avoir un œil et un contrôle absolu sur le résultat du travail au fur et à mesure de son évolution.

Le désormais Ex-PM était aussi celui qui après Moussa Mara, a été un homme de terrain et tout comme Mara son dernier voyage à l’intérieur à Niafounké, a failli lui couté la vie.

Peu importe donc pour le Président, nous rapportent, nos sources, s’il est incapable de lui assurer un second mandat, Abdoulaye Idrissa est bon pour le garage.

Alors, vint l’homme que tout prédestiné dans ce fauteuil, « l’imprévisible, le compétent et le plus craint de la République». Soumeylou Boubèye Maïga, un homme d’Etat et un vieux briscard rodé et blanchi sur le harnais. De Conseiller présidentiel au palais de Koulouba dans les années 90 en passant par le ministère de la défense qu’il a occupé plusieurs fois, la Sécurité d’Etat, le ministère des Affaires Etrangères et le Secrétariat général du gouvernement récemment, Soumeylou B. Maïga a certainement avec lui les hommes qu’il faut pour atteindre l’objectif présidentiel de 2018. Une seule question se pose, la volonté et la détermination sont une chose. L’équipe actuelle qu’il dirige en est une autre. Partant du fait que théoriquement c’est un homme de sérail et qui a du flair. Il joue son va-tout. De deux choses l’une, soit il surprend ses détracteurs ou il est perd définitivement sa couronne de « tigre » qu’on lui prête.

Avec cette casquette, on peut lui faire confiance, car en homme averti s’il a accepté ce poste, il a mesuré toutes les conséquences qui peuvent en découlées. On peut donc, lui prêter le bénéfice du doute de sa réussite. Dieu Veille !

Harber MAIGA

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3 COMMENTAIRES

  1. Vous savez, le mois de Juillet 2018, est la date fixee de l’election presidentielle. Pratiquent dans 7 petits mois. L’ex PM a dit sa verite , qui peut etre celle de la realite. Mais IBK ne vent pas entendre ca de ses oreilles. C’est a qui la faute? A IBK lui meme . Il ne peut pas rester durant 4 ans rien qu’effectuer des voyages a l’etranger,plus de 200 deux , à moins d’un an de l’élection présidentielle , prétendre à un second mandat. Quelque soit le volontariste de SBM, son savoir faire, sa stratégie et son sens élevée du devoir, il lui serait difficile pour ne pas dire impossible de réussir la mission qui lui est assignée . S’il était venu plus tôt , il pouvait manœuvrer afin de renverser la tendance. Nous sommes au Mali, les hommes et les femmes politiques se connaissent et ils sont connus des maliens comme étant des menteurs. Des gens qui ont fait de la politique une profession. Sans ignorer que le peuple aspire à une vraie alternance en 2018. Il est difficile que le peuple accepte accorder un second bail à cet homme qui n’a rien fait et qui ne peut rien faire. Il est vieux, très fatigué , il doit se reposer. Les charognards vont toujours le faire espérer , mais au sortir de l’élection présidentielle , il sera le seul à méditer sur son sort. Il a démérité , une crise de confiance entre lui et son peuple , son depart serait une très bonne chose pour l’émergence et l’encrase de la démocratie au Mali. Son quinquennat a mis le pays en retard, les maliens dans la grande majorité ne veulent plus de lui, vraiment qu’il se repose. Il n’a plus de recette.

    • M. SBM a été nommé PM, Chef de gouvernement , au Mali particulièrement sous IBK, son champ d’action est très limité . La preuve est que sur les 36 membres qui composent son gvt, SBM n’a pas nommé un seul. Une autre preuve, il a trouvé sur place 30 Ministres. IBK lui confie cette mission à accomplir avec les vieux et les six nouveaux qui ne sont d’ailleurs meme pas connus. Comment peut on qualifier ce gouvernement , d’équipe de campagne ? Ces vieux politiques , comme le Pr Tiemoko SANGARE et autres qui font de la politique rien que pour rester Ministre, alors qu’ils ne peuvent même pas rassembler leur propre famille . Une fois la défaite consommée , ils chercheront à rejoindre le nouveau roi avec armes et bagages. Depuis 1991 jusqu’à nos jours, ils sont Ministres, mais quels Ministres ? En 2018, avec l’alternance , ces gens seront chassés des instances de leurs partis politiques et mis à la retraite comme IBK. C’est vrai qu’ils ne veulent pas se reposer, mais ils iront par la force , puisque le peuple est engagé sur cette voie, rien ne saurait l’empêcher .

  2. Il faut croire qu’on cherche les bons hommes qui sont plus efficaces dans le souci de bien faire. C’est comme tu changes ta vielle voiture contre une nouvelle pour aller plus vite. Dans tous les pays du monde des remaniements se font quand on sent une lourdeur au sein du gouvernement. C’est la manifestation de la volonté de bien faire.

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