L’assemblée adopte la Déclaration de Politique Générale de Modibo Kéita.

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Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita

Conformément à la Constitution, après la présentation de la déclaration de la politique générale, doit suivre  l’exercice des séances questions-réponses. Le  jeudi 11 juin 2015, cette tradition a été respectée devant les députés par le Premier ministre Modibo Keita.  Les débats ont porté  sans surprise  sur l’insécurité, l’amélioration des conditions de vie des populations, la justice, les infrastructures de base, les logements sociaux, l’accord d’Alger…

Dans leurs interventions, les députés de la majorité présidentielle ont salué la déclaration de la politique générale.
L’honorable Idrissa Sankaré a surtout évoqué le problème d’insécurité qui sévit au nord et partout au Mali. Avant de demander au gouvernement de prendre des mesures appropriées pour mettre fin à ce phénomène qui gagne de l’ampleur. L’honorable  Yaya Sangaré a demandé quelques  précisions sur la mise en œuvre de certaines mesures citées dans la DPG dont la révision constitutionnelle.

Le député Nanko Mariko du parti SADI estime que cette DPG n’a pas pris en compte les enjeux de la situation. Il soutient que  pour l’avenir du pays, elle devrait avoir une orientation claire et précise sur les enjeux socio-économiques. Et de dénoncer l’impunité institutionnalisée et  la corruption. Le charismatique Oumar Mariko dénoncera l’injustice causée par l’Etat contre les citoyens. Notamment à travers la privatisation des entreprises d’Etat (Huicoma, Socima…).
Quant à l’opposition elle est restée fidèle à ses habitudes en rejetant en bloc la déclaration de la politique générale du premier ministre.  C’est l’honorable Brehima Beridogo qui donne le ton en attirant l’attention du gouvernement sur l’attaque meurtrière de Misseni avant  d’inviter le gouvernement à renoncer aux dépenses exorbitantes afin d’équiper les forces armées et de sécurité.  Le député Alkeidy Touré, quant à lui,  ne s’est pas lassé de jeter l’anathème sur l’ancien premier ministre Moussa Mara qu’il juge le seul coupable de la détérioration de la situation à Kidal. L’achat de l’avion présidentiel  s’est aussi invité dans les débats. Le président du groupe parlement de la Vigilance Républicaine Démocratique(VRD), Mody N’diaye n’a  pas passé par quatre chemins pour dire à qui veut l’entendre qu’il n’apportera aucune  confiance à la DPG du premier ministre. Selon lui, le Premier ministre parle de reforme de la justice de l’administration pénitentiaire alors que l’institution en question  est vendue au plus offrant. Dans son sermon, le député a aussi évoqué les récents recrutements qui selon lui ne se sont pas déroulés dans les règles de l’art à l’INPS et à l’EDM.

La sage réplique du premier ministre

Après avoir écouté avec intérêt toutes les questions et critiques, le Premier ministre Modibo Keita dans une attitude sereine répondra à toutes les questions.  Il dira  que pour sa part les questions des députés visent à pousser le gouvernement à mieux faire dans l’amélioration des conditions de vie de la population malienne. Il a ensuite  invité les honorables à faire une différence entre le programme d’activités d’un gouvernement qui nécessite des milliers de pages et une DPG qui ne détermine que    les axes fondamentaux. Pour le premier ministre, si la sécurité n’est pas au rendez-vous, les bonnes intentions se perdent dans les dunes de sable. Et d’indiquer que l’attaque de Misseni est une alerte. C’est pourquoi il a immédiatement ordonné aux ministres concernés de réajuster le système de défense à la nouvelle situation. Le Premier ministre a annoncé son ambition de faire passer la part du budget de la santé de 12% à 15%. Et d’annoncer la construction prochaine de l’hôpital de Kayes et son érection en CHU.

Le premier ministre  a aussi précisé que les logements sociaux n’ont pas perdu leur sens social car les terrains sont cédés gratuitement, la viabilisation subventionnée par l’Etat. Et que ce ne sont que les frais de construction qui sont remboursés par les bénéficiaires en 25 ans.

Quant aux dépenses exorbitantes évoquées par l’opposition, il n’a pas manqué de préciser que le gouvernement ne fait pas de dépenses de prestige, mais des dépenses plutôt nécessaires pour la République. Au terme des débats très houleux, la déclaration de la politique générale  comme on pouvait s’y attendre, a été adoptée par  l’Assemblée nationale, composée en majorité par des députés de la majorité présidentielle.

Amadingué Sagara

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