Marches de protestation contre la vie chère, la corruption, l’impunité… Vers une fin de règne agitée pour ATT ?
C'est une lapalissade que d'affirmer que la cherté de la vie atteint aujourd'hui un niveau tel que les gouvernants apparaissent comme les bourreaux du bas-peuple. C'est pourquoi, certains acteurs politiques ont décidé de monter au créneau, pardon, d'aller au charbon pour crier le ras-le-bol du peuple dont ils sont l'émanation. Modibo Sangaré de l'Union Nationale Pour la Reraissance UNPR-Faso Dambé, s'il venait à s'allier Oumar Mariko de SADI et les caciques du Haut Conseil Islamique, pourra donner du tournis au duo ATT-Mariam Kaïdama. Or, le chef de l'Etat voudra tout donner pour sortir de la scène nationale dans le calme…
Le parti de l'opposition, Union Nationale Pour la Renaissance (UNPR-Faso Dambé) est décidé à rompre le silence, le calme, la tranquillité publique qui caractérise la gouvernance du président ATT.
Son leader, Modibo Sangaré, très versé dans la défense des valeurs islamiques et donc, très proche des milieux populeux de Bamako (l'islam étant la religion d'une forte majorité de la population) "ne veut plus subir la situation. Ça doit changer!". De quelle situation parlait-il le mercredi dernier face aux journalistes à la Maison de la presse ? La situation de souffrance créée par la paupérisation avancée liée elle-même à la cherté excessive de la vie, la corruption endémique et l'impunité qui l'encourage et enfin le projet de révision constitutionnelle.
En décidant de battre le pavé pour protester contre ces maux, notamment le premier (la flambée réelle et insupportable des prix des denrées de première nécessité) le plus préoccupant, Modibo Sangaré et ses amis dont la capacité de nuisance n'est pas à sous-estimer, veulent donner un coup de pied dans la fourmilière.
En mobilisant des milliers d'âmes pour occuper les rues de Bamako dès demain après-midi, le parti UNPR aura administré un camouflet à la gouvernance Mariam Kaïdama et surtout au pouvoir ATT. Ce sera véritablement le premier écueil de la gouvernance de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. Même si l'on peut dire qu'il n'y a pas péril en la demeure, le contexte de fin de mandat se profilant à l'horizon et surtout d'avant-veille des élections générales de 2012 ne se prête pas à une quelconque agitation. Or, des indices d'une situation sociale explosive ne sont pas à minimiser. La Cellule de statistique et de prospectives n’a-t-elle pas décelé, dans ses enquêtes des ingrédients d’une crise sociale imminente au Mali?
Le chômage est plus que jamais endémique chez les jeunes. Les derniers concours de recrutement dans la Fonction publique ont révélé encore la gravité du drame. Le dossier des partants volontaires est fumant sous le boisseau. Les étudiants, dont l'année académique est perdue, (blanche sans qu’on ne le dise) scrutent l'horizon, la mort dans l’âme. L'opposition, avec Oumar Mariko et ses amis, fulmine son mécontentement autour d'une CENI au sein de laquelle elle est à peine représentée. La même opposition conteste le projet de révision constitutionnelle et se prépare à prêcher le non si campagne référendaire il y a.Par ailleurs, l'effet contagieux d'un contexte sociopolitique international est plus qu'une réalité même si le Mali n'est pas le Sénégal. Encore moins la Libye, la Tunisie, l'Egypte ou les pays arabes en déflagrations.
Il faut rappeler que les grandes lignes de la Déclaration de politique générale du 28 juin 2011, présentée par la première femme Chef de Gouvernement dans l'histoire du Mali, sont les élections générales, les réformes institutionnelles, les prix des denrées de première nécessité, l'école, la santé, l'agriculture, l'énergie, l'eau, l'emploi des jeunes, la poursuite du dialogue avec les partenaires sociaux, le renforcement de la sécurité, l'assainissement des finances publiques, la lutte contre la corruption et l'impunité, l'exécution des chantiers concernant le désenclavement… Il est loisible de constater que sur chacun de ces points, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé ne semble pas avoir une emprise décisive sur les choses.
Le processus électoral se mène dans une sorte de cafouillage, notamment par rapport au fichier électoral et à la CENI. Les acteurs politiques sont pour la plupart sceptiques quant à la transparence des scrutins à venir mais aussi par rapport à un éventuel report des dates de ces scrutins. Ceci, dans la mesure où, jusqu'à présent, aucun chronogramme des élections n'est défini par le Gouvernement alors que nous sommes à seulement quelque huit mois de la période électorale.
Les réformes constitutionnelles sont loin de recueillir l'assentiment d'une bonne partie de la classe politique. La plupart des partis présents à l'Assemblée nationale les ayant acceptées plus par complaisance vis-à-vis d'un «ATT faiseur de roi» que par conviction. La preuve, plusieurs députés ayant voté pour le projet confient, en aparté, l'avoir fait pour ne pas mécontenter l'initiateur, le président de la République. L’école malienne est toujours agonisante, les question de santé sont préoccupantes avec l’épidemie de choléra dans le Nord, la récente intoxication alimentaire à Koutiala, etc.
La goutte d'eau qui fait déborder le vase est la flambée excessive des prix des denrées alimentaires. Avec une dame à la tête du Gouvernement, l'on avait pensé que le panier de la ménagère en ressentirait un effet dopant. C'est au phénomène inverse qu'on assiste. Mme le Premier ministre, faites un tour au marché de Sokorodji si proche de votre domicile et vous mesurerez la gravité de la situation.
De pauvres ménagères repartent du marché leurs paniers vides du fait de la flambée exponentielle des prix. Souffrez alors que les populations en soient frustrées ! C'est pour cela que vous devez vite faire quelque chose avec Mme Sangaré Niamoto Bah, votre ministre du Commerce pour soulager le peuple. Qu'il ne soit pas trop tard, ventre affamé étant difficilement contrôlable !
Bruno D SEGBEDJI
Quelle est votre réaction ?






