Respect strict de la Constitution du 25 février 1992 : Le Fdr refuse de transiger

Ils étaient plusieurs centaines de militants à envahir le Palais de la culture de Bamako, le samedi 21 avril 2012, pour répondre à l’appel du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (Fdr), relatif à l’organisation d’un grand meeting sur les enjeux de la crise institutionnelle et sécuritaire que traverse le Mali.

Les militants sont venus des six communes de la capitale de Bamako pour participer à ce meeting d’information et de sensibilisation, au cours duquel ils ont prouvé qu’ils restent encore mobilisés derrière le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (Fdr), comme en témoignent d’ailleurs les slogans qu’on pouvait lire ou entendre dans la salle de 1000 places du Palais de la culture: «Le Fdr, non à la manipulation»; «le Fdr, halte aux enlèvements et aux séquestrations arbitraires»; « le Fdr, non au bicéphalisme au sommet de l’Etat».
Dans son mot de bienvenue, le président du Fdr, Siaka Diakité, a une fois de plus condamné le coup d’Etat et prôné le retour normal à l’ordre constitutionnel, le renforcement de la démocratie, le respect de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale et de la Constitution du 25 février 1992. Selon lui, le Mali se  trouve aujourd’hui dans une situation très dramatique dans la mesure où le bicéphalisme au sommet de l’Etat n’est plus à démontrer. «Notre combat est clair. Il s’agit d’une part du retour normal de l’ordre constitutionnel et d’autre part de la libération du Nord. Nous n’accepterons aucunement un accord dont les clauses constituent une atteinte à la démocratie malienne. Nous devons soutenir le président intérimaire et son Premier ministre. Avec 30 partis politiques et 100 associations, je suis sûr que nous allons libérer le Mali», a-t-il martelé.
Prenant la parole à son tour, Ibrahim N’Diaye a lancé un appel à l’encontre de la Cedeao et du capitaine Amadou Haya Sanogo. «Il est temps pour l’armée malienne et la Cedeao de lever l’affront pour la reconquête du Nord. Aussi, aidons ce jeune militaire  à se lever et à ouvrir les yeux afin qu’il puisse comprendre que l’objectif du Front uni n’est autre chose que la paix et la stabilité au Mali», a-t-il soutenu.
La représentante de la société civile, Fatoumata Siré Diakité, a profité de cette rencontre pour rappeler que la junte est passée à coté de son objectif. C’est pourquoi elle a expliqué que «la junte militaire doit impérativement cesser les intimidations et les arrestations. La raison de leur coup de force a été la libération du Nord. A ce titre, qu’ils commencent dès demain le combat de la sauvegarde de l’intégrité territoriale du pays», a-t-elle souligné.
De son coté, Me Kassoum Tapo a déclaré que: «La démocratie malienne si chèrement acquise ne sera pas hypothéquée. Les armes, poursuit-il, doivent crépiter au Nord et non à Bamako et le Front va se battre pour défendre cette démocratie. Nous exigeons la restauration de la Constitution, le respect de l’intégrité et la sauvegarde de l’unité nationale. Nous avons été interpellés par un groupe de militaires armés, sans motif, et séquestrés pendant 48 heures. Tout simplement parce que nous avons jugé que l’accord-cadre doit respecter la Constitution du 25 février 1992. Une Constitution qui a été bâtie par le sang des Maliens», a déclaré Me Kassoum Tapo, avant de dire qu’«à partir de cet instant, tolérance zéro pour les arrestations arbitraires et tolérance zéro pour le non respect de la Constitution du 25 février 1992».
A cette rencontre, la Coordination nationale des jeunes (CNJ) mobilisée derrière son président, Amadou Koïta, a aussi fait le point de la situation que traverse le Mali.  A en croire le président, la seule chose qui reste pour le Cnrdre est d’aller au front pour la libération du Nord. «Au lieu de faire de Kati un centre de détention ou un bunker, vous devez aller encercler Tombouctou, Kidal et Gao afin d’honorer votre engagement pour ce pays» a-t-il conclu.
Ibrahim M. GUEYE

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