AG extraordinaire du RNILCAO : Le toilettage des textes et la lutte contre la drogue au menu

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drogue (photo archives)
drogue (photo archives)

Cette rencontre était organisée par le RINLCAO, en partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, sous la présidence du Vérificateur général adjoint du Mali, Aboubacar Diarra, et en présence du Président du RINLCAO, Issoufou Bouréima du Niger et du Conseiller anti-corruption du bureau de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Samuel De Jaegère.

En l’entame de ses propos, le Vérificateur général adjoint a rappelé cette phrase du Végal lors de la remise de son rapport annuel au Président de la République, le 26 novembre 2013: «en affirmant et réaffirmant à maintes occasions que nul ne sera au-dessus de la loi, vous avez clairement indiqué la pierre qui manquait à l’édifice. Parce qu’au Mali nous connaissons et reconnaissons ceux qui ont toujours été au-dessus de la loi, dans le cadre de la gestion des fonds publics et qui, pour arriver à leurs fins, ont toujours fait passer des questions d’immunité par des solutions d’impunité».

Selon le Végal adjoint, ces propos, au-delà du message qu’ils portent, illustrent l’étroite collaboration nécessaire entre le politique et le technique pour circonscrire la corruption et la délinquance économique et financière. «Ils dénotent également les investissements humains et matériels nécessaires pour une véritable stratégie en la matière, surtout que, comme vous le savez, ce n’est pas parce que nos pays sont sous-développés qu’ils échapperont à la corruption, car le phénomène ne connaît malheureusement pas de frontières. Certains observateurs pensent même que les pays africains y sont congénitalement confrontés».

Il a aussi saisi cette occasion pour faire connaitre à ses collègues de la sous-région les instruments juridiques adoptés par notre pays pour soutenir la lutte contre la corruption. Ce sont d’abord la ratification des deux conventions capitales en matière de lutte contre la corruption, la Convention des Nations Unies contre la Corruption, signée à Merida au Mexique le 9 décembre 2003, et la Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption, adoptée à Maputo au Mozambique le 12 juillet 2003, ainsi que  du Protocole de la CEDEAO sur la lutte contre la corruption, adopté à Dakar au Sénégal le 21 décembre 2001.

Il faut noter également la mise en place d’un dispositif inédit de contrôle administratif externe, indépendant des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, matérialisé par le Vérificateur Général du Mali, qui formule annuellement à l’endroit des plus hautes autorités, des observations, critiques et suggestions, à travers ses rapports annuels qui sont également publiés  et rendus publics. Enfin, il faut saluer l’adoption de  la Loi n°2014-015 du 27 mai 2014, portant Prévention et répression de l’enrichissement illicite.

Selon le Président du RINLCAO, la lutte contre la corruption est un combat d’intérêt noble, que chacune de nous, institutions nationales, faisons pour le développement de nos Nations. D’où la création du RINLCAO, dont les objectifs sont entre autres d’assurer la coopération interétatique dans la lutte contre la corruption, de renforcer les capacités des États membres qui ont déjà établi des institutions de lutte contre la corruption et d’encourager ce qui ne l’ont pas fait, d’harmoniser les dispositions juridiques, réglementaires et administratives pour le bon fonctionnement du Réseau et d’échanger des expériences et des outils normalisés, techniques et approches dans la lutte contre la corruption dans les Etats membres de la CEDEAO.

Youssouf Diallo

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