Berges aménagées du Niger : Comment gérer sur le long terme ?
La sauvegarde du fleuve Niger contre la pollution et la dégradation progressive, bien qu’étant une nécessité, reste hors de portée des autorités du pays. C’est la raison pour laquelle des appels au secours se multiplient en direction des bailleurs...

La sauvegarde du fleuve Niger contre la pollution et la dégradation progressive, bien qu’étant une nécessité, reste hors de portée des autorités du pays. C’est la raison pour laquelle des appels au secours se multiplient en direction des bailleurs de fonds et de bonnes volontés. En attendant de réunir les conditions pour un financement global, la direction nationale de l’hydraulique et son département de tutelle tentent de faire la politique de leurs moyens ayant abouti en 2006 à la disponibilité de 600 mètres aménagés et à la programmation immédiate de 600 autres. En attendant, quel sort sera-t-il réservé à la surface aménagée ? Plein phare sur le projet «entretien du chenal navigable du fleuve Niger » !
L’aménagement de 600 mètres de berges sur le fleuve Niger pour une phase test, de Canoë club à l’immeuble UATT, vient de prendre fin sur initiative de la direction nationale de l’hydraulique. Le projet a été financé par le budget national à travers le fonds PPTE (pays pauvres très endettés) qui dégage désormais 525 millions chaque année sur le budget d’investissement spécial pour ces travaux d’aménagement des berges du fleuve. La réussite de cette première tranche a conduit la direction de l’hydraulique à envisager un second volet de 600 mètres allant des environs de l’immeuble UATT au pont Fahd. Le dossier d’appel d’offres dudit marché se trouve actuellement dans le circuit administratif et le démarrage des travaux est pour bientôt, nous a-t-on rassuré.
La direction nationale de l’hydraulique appuyée par le ministère de tutelle n’entend pourtant plus traîner les pieds pour réunir les conditions de relever un défi dont l’importance n’est plus à démontrer, nous a indiqué le chef du projet aménagement des berges du Niger, Issoufa MAIGA. Selon lui, cette première expérience réussie a conforté davantage la direction dans son élan d’accélérer les travaux de la seconde phase. On entend également donner un coup d’accélérateur au le dossier de la troisième tranche, sans doute la plus importante, sur 22 kilomètres à partir de Missabougou à Kalabancoro, soit une distance de 11 Km sur les deux rives, nous a confié M. MAIGA. L’objectif global étant de récupérer le lit mort du fleuve pour le rendre plus agréable les bordures du fleuve et le protéger contre les intempéries et d’autres activités économiques. Le projet de réalisation de cette troisième phase étant piloté par le Premier ministre Ousmane Issouf MAIGA, a-t-il précisé.
Le chef du projet voit déjà en la réalisation de cette première tranche un billet d’assurance pour la faisabilité du reste des travaux qui constituent une grande préoccupation de plus hautes autorités du pays. Ousmane Issoufa MAIGA a apprécié beaucoup les travaux réalisés par Sandy construction qui a su faire, selon lui, la différence avec la première entreprise. A la différence des appréciations qui qualifient ce travail de Sandy construction comme un affront lavé à l’endroit des entreprises maliennes, son patron, El Hadji Baba HAIDARA, estime qu’il s’agit d’un devoir accompli. En effet, après l’effondrement du premier mur érigé par une entreprise de la place par les eaux de pluie de l’hivernage en 2004, les interrogations s’étaient multipliées sur le professionnalisme de nos entreprises. Le directeur général de Sandy construction a également soutenu que l’exécution des tâches de cette dimension est non seulement une question de volonté mais aussi d’expérience. Car, dira-t-il, n’est pas entrepreneur qui le veut.
Comme c’est malheureusement la règle du jeu dans notre pays, l’on ne doit pas être désormais surpris de l’échec auquel l’on assiste fréquemment dans le milieu. Sandy construction, fort de ses 25 années d’expérience sur le terrain, a très vite compris que la réussite de ces travaux passait nécessairement par des modifications importantes sur le plan de construction proposé par l’entreprise même qui a mené les études. C’est ainsi qu’elle a, entre autres, procédé à la révision de l’intervalle des potos de 20 mètres, selon les conclusions de l’entreprise de conception à 10 m, à la multiplication des conduits d’eaux.
L’ouvrage ainsi réalisé est un confort de plus pour la capitale et participe activement à la protection d’un fleuve sérieusement menacé dans son existence. Après l’engagement des plus hautes autorités de mettre la main dans la poche pour rendre fréquentable la zone aménagée, des conflits d’intérêts risquent de faire surface entre différents acteurs autour de la paternité de la gestion de l’espace. Par Sidi DAO
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