Conseil communal de la jeunesse de la Commune V : la guerre des chefs

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Le conseil communal de la jeunesse de la commune V traverse une crise. Son président, Sory Ibrahim Diarra, a été destitué, le samedi 9 mars, par une partie des membres du bureau. Celui-ci crie au complot et affirme être toujours le patron.

Après la mairie, c’est autour du conseil communal de la jeunesse de la commune V d’être touché par un conflit interne. Son président, Sory Ibrahim Diarra, a été destituéet remplacé par son premier vice-président, Moussa Coulibaly dit Lapou.

Il est reproché à Soryun détournement de quatre millions de francs Cfa donnés par la mairie ; d’avoir donné une machine à coudre à sa sœur et suspendu le président local du conseil de Baco-djicoroni, HarounaHaïdara, sans pour autant consulter le bureau communal.

Le président destitué est également accusé d’avoir «engagé le Cnj dans un combat politique». C’est sans doute la goutte d’eau qui a fait déborder  le vase. «L’ancien président a impliqué le Cnj contre le maire», commente une source proche de l’instance faîtière de la jeunesse du Mali.

«J’ai avec moi cinq des sept vice-présidents et 95% des quarante-cinq membres du bureau» 

Contacté, le nouveau président Moussa Coulibaly dit Lapou confirme l’information. La destitution de Sory a été favorisée par son comportement.  «Il était prévu qu’on tienne une réunion de crise où Soryserait convoqué. Non seulement il a refusé de venir, mais il a aussi demandé  au directeur régional de la jeunesse de nous interdire l’accès à la salle de réunion», explique-t-il. Malgré tout, les membres du bureau ont tenu la réunion dans la cour. «C’est au cours de celle-ci que Sory Ibrahim Diarraa été désavoué par 80% des membres du bureau», précise le nouveau président.

Moussa Coulibaly dit Lapou estime avoir la légitimité avec lui. «J’ai avec moi cinq des sept vice-présidents, le secrétaire général et 95% des quarante-cinq membres du bureau», assure-t-il. Lapou dit avoir pris tout simplement ses responsabilités. «Si le président ne fait pas bien son travail, il est de mon devoir en tant que premier vice-président de prendre mes responsabilités», clame-t-il. Le nouveau président affirme n’être membre d’aucun parti politique.

Il promet de saisir par lettre les autorités administratives et surtout le bureau national du changement de donne en commune V. Ce dernier entérinera-t-il la décision ? Lapoul’espère ardemment. Car, poursuit-il, même le président du Cnj n’est pas au-dessus des lois.

«Je reste et je demeure le président du conseil communal de la jeunesse de la commune V»

«Tout ça c’est faux et archifaux» déclare Sory Ibrahim Diarra qui demande d’en apporter les preuves. «C’est une diffamation», se justifie-t-il. Le président Diarra explique son absence à la réunion par le fait qu’elle n’a été pas convoquée par lui. Il juge la convocation de la réunion illégale. Le présumé ancien président accuse à son tour ses camarades d’être manipulés par des spéculateurs fonciers, sans aller jusqu’à citer un nom.

Sur la suspension du président de Baco-djicoroni, Sory I. Diarra indique qu’il a fauté. «HarounaHaïdara était en mission et il devait me rendre compte. Mieux, je lui ai donné le temps de se ressaisir. Ce qu’il n’a pas fait», argumente-il. Sory I.Diarra reproche à HarounaHaïdara d’avoir engagé le conseil communal de la jeunesse dans une affaire de spéculation foncière.

Sur la suspension de HarounaHaïdara, le président Diarra reconnaît que le bureau ne s’est pas réuni pour statuer. Cependant, il affirme avoir informé les vice-présidents et les membres du bureau par téléphone. «C’est le secrétaire général, Habib Dacko, sur mon instruction, qui a écrit la lettre de suspension de HarounaHaïdara», précisé Sory I. Diarra. Mieux, il affirme avoir un pouvoir discrétionnaire pour prendre certaines décisions tendant à redorer le blason du Cnj. «La décision de suspendre M. Haïdara a été prise de commun accord avec le président national du Cnj», indique-t-il.

Sans cacher sa coloration politique, Sory I. Diarra dit être victime d’une cabale politique. «Ce sont deux jeunes membres du RPM (Rassemblement pour le Mali) comme moi qui sont entrain de déstabiliser le bureau que je dirige. Ce qui est curieux», confesse-t-il.

Sur les nombreuses personnes présentes à la réunion, il n’y avait que dix membres du bureau. «Je reste et je demeure le président du conseil communal de la jeunesse de la commune V», assure-t-il. À la question de savoir ce qu’il compte faire : «Je garde ça pour moi», répond sobrement Sory Ibrahim Diarra.

Abdrahamane Sissoko

Source : Le Wagadu

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