Durée de la transition : Quand Choguel Maïga feint d'oublier ce qu'il avait soutenu
Depuis son limogeage de la primature, le Dr Choguel Kokalla Maïga ne cesse de crier sa ‘’tigritude’’ à travers des sorties médiatiques.

L'une de ces sorties musclées, datant du 12 juillet 2025, évoque la prolongation de la transition actée par la révision de la charte de la transition sur une recommandation issue des consultations des forces vives de la nation et de la diaspora tenues en fin avril 2025. Cette recommandation portait sur la prolongation de la transition jusqu'à la pacification du pays.
Cette prolongation n'a pas été du tout du goût de l'ancien Premier ministre. Il estime, dans sa publication que le Mali est pris en otage par une prolongation indéfinie de la transition jusqu'à une pacification. Son attitude n'étonne plus les maliens qui l'ont vu à l'œuvre quand il était aux commandes à côté de Général d'armée Assimi Goïta. Ils savent que s'il était toujours à son poste, il sera le tout premier à défendre avec bec et ongles cette décision issue d'une recommandation populaire. Ce comportement de l'ancien Premier ministre relève du narcissisme.
Selon Alime French : « Les narcissiques sont des individus qui ne cherchent pas de solutions. Ils cherchent à éviter la honte en jouant avec la réalité pour éviter d'assumer leurs responsabilités et sauvegarder leur image. C'est tout. Ça s'arrête là. Ce n'est jamais une question de vérité. C'est une question d'égo ». En plus, ce comportement de l'ancien président de l'ex M5-RFP cadre parfaitement avec la définition de l'homme politique malien tel que décrit par Général de division à la retraite, Yamoussa Camara, ancien ministre malien de la défense, dans son livre "Présumé coupable, ma part de vérité". Selon lui : « L'homme politique malien dévoile sa vraie nature à l'exercice du pouvoir. Vaniteux et tyrannique, il est singulièrement cruel. En dehors des siens, qu'il aime jusqu'à leurs défauts, nul ne trouve grâce à ses yeux. Aveuglé par son désir de puissance et enchaîné dans ses appétits, ses besoins et ses passions, il oublie les principes moraux et la certitude de la mort. Il reste suprêmement indifférent à l'arbitraire et à l'injustice pour tout ce qui ne le touche pas ». Autrement dit, quand il n'est plus au pouvoir, il change de comportement pour dire sans lui, rien ne marche.
Ce que disait Choguel par rapport au délai de la transition
L'ancien porte-parole de feu président Ibrahima Boubacar Keïta a profité d'une rencontre, tenue le vendredi 05 avril 2024 à la primature, avec le comité de pilotage du dialogue inter-malien venu recueillir les suggestions du gouvernement, pour s'adonner à une gymnastique juridique dans le seul essaim de prouver que la transition ne prend pas fin le 26 mars 2024 comme indiqué dans le décret qu'il a cosigné avec le Président de la transition. Au cours de cette rencontre, l'ancien Premier ministre a indiqué que la transition se termine par la prise de fonction du nouveau Président de la République, mais n'a pas évoqué de date pour la tenue du scrutin présidentiel. Il dit se fonder sur l'article 190 de la constitution de 2023 qui dispose : "Jusqu’à la mise en place de nouvelles institutions, les institutions établies continuent d’exercer leurs fonctions et attributions". Selon lui, l’article 27 de la Charte révisée est également on ne peut plus clair sur la question : « La durée de la Transition est fixée conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR) ». Par rapport au décret qui a fixé la durée de la transition à deux ans, ‘’le soldat de 2ème classe’’ N° matricule 24831 a tenu les propos suivants : « Le décret dont on parle, est celui qui a été signé dans le cadre des discussions avec la CEDEAO. Mais nous sommes sortis de cette organisation depuis quelque temps. Tout ce qui était convenu avec la CEDEAO est nul et non avenu au Mali. Nous avons mis une croix sur cette organisation, y compris tout ce que nous avons négocié avec elle, parce qu’elle a voulu porter atteinte à l’intégrité physique et à la stabilité d’un des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ». Autrement dit, l’Accord convenu en 2022 entre le gouvernement de Transition et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) relatif à la durée de la Transition, est caduc et sans effet.
Cyrille Coulibaly
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