Face à l'incapacité de l'état à payer le différentiel entrainant la pénurie et la flambée des prix : Les distributeurs de gaz et les consommateurs projettent de marcher ce mercredi sur la primature

14 Nov 2011 - 00:00
14 Nov 2011 - 21:06
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Le Groupement  professionnel des distributeurs de gaz butane (GPDG) présidé par Birama Yattassaye n'entend pas rester les bras croisés face à la perturbation de leur activité commerciale, suite à l'incapacité  du gouvernement Mariam Kaïdama Sidibé à respecter ses engagements financiers vis-à-vis des sociétés importatrices de gaz. Le Groupement, affilié à la CSTM, projette de marcher le mercredi 16 novembre sur la primature, si d'ici là  l'Etat ne met pas la main à la poche pour éponger les arriérés du différentiel estimé à plus de 1,7 milliard de FCFA.

Les différents acteurs de la filière gaz (importateurs, distributeurs, détaillants-revendeurs et consommateurs) sont aujourd'hui sur un pied de guerre. Les distributeurs ont ainsi décidé de mobiliser les autres segments du secteur gaz  et  d'organiser une grande marche de protestation, ce mercredi sur la primature pour, dit le président de GPDG, Birama Yattassaye, "réclamer le gaz à Mariam Kaïdama Sidibé". La marche doit partir de la CSTM à la primature (Cité administrative).

Cette manifestation fait suite à l'indifférence totale dont le gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé fait preuve face à la crise du gaz.

En effet, depuis plusieurs mois, la filière est l’objet d’incessants arrêts d’activité à cause du retard enregistré dans le paiement du différentiel au Groupement des importateurs de gaz butane. Ainsi, depuis le 17 octobre, les sept sociétés importatrices de gaz ont arrêté toute activité et le stock disponible est aujourd'hui épuisé.

Conséquence : le secteur est presque arrêté, les acteurs mis en chômage, le consommateur pénalisé. Les rares bombonnes de gaz sur le marché sont cédées entre 5 000 et 8000 FCFA la recharge contre 2000 FCFA le prix normal.

Faut-il signaler que tout le problème du secteur réside dans le mécanisme mis en place par le gouvernement dans le cadre de la vulgarisation de la consommation du gaz butane pour lutter contre la déforestation. Selon le mécanisme, l'Etat subventionne la consommation domestique du gaz (bouteille de 6 kg) jusqu'à hauteur de 70%. Il prend en charge 537 FCFA sur les 857 de chaque kilo de gaz. Ainsi, le prix de vente est de 320 FCFA le kilo chez les revendeurs.

La bouteille de six kilos est rechargée à 1920 FCFA (2000 FCFA dans les faits) contre 5 124 F le prix non subventionné. Donc l'Etat prend en charge 3222 FCFA.

Ce mécanisme existe depuis dix ans et le prix n'a pas bougé. Ce qui est économiquement anormal si l'on sait que, sur la même période, les prix de tous les produits pétroliers ont flambé de deux voire trois fois plus.

Si le mécanisme soulage les consommateurs, le hic est que l'Etat ne met pas les moyens qu'il faut pour le supporter.

Les importateurs ont voulu même une légère augmentation du prix pour soulager un peu la part de l'Etat ou la mise en place d'un mécanisme d'approvisionnement avec les pays producteurs de gaz.

Lors de la réunion du Conseil national des prix du jeudi 1er septembre présidé par le ministre de l'Industrie, Mme Sangaré Niamoto Ba, la question avait été évoquée et le Conseil s'était montré favorable à une augmentation de 500 FCFA. Mais, depuis lors, plus rien. Les importateurs, qui viennent d'encaisser 1,5 milliard de FCFA payés par l'Etat, attendent un arriéré de 1,7milliard pour reprendre les activités car les sommes perçues ont été utilisées pour rembourser une partie des prêts bancaires contractés.

 

Les sociétés importatrices n'ont plus de fonds de roulement pour s'approvisionner auprès de sociétés de gaz des pays voisins (Sénégal, Côte d'Ivoire, Ghana…) qui ne leur font plus de crédit. 

 

En tout cas, le président du GPDG, Birama Yattassage et son Secrétaire administratif sont catégoriques, "si l'Etat ne fait rien d'ici à mardi, la marche sera inévitable le mercredi et d'autres actions sont envisagées jusqu'à ce que le gouvernement Mariam Kaïdama se réveille et prenne au sérieux le cas gaz qui est aujourd'hui entré dans le quotidien des Maliens".

 

Youssouf CAMARA


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