Le Forum à la Une, 3è édition : Pour une réparation des crimes coloniaux

Le samedi 19 juillet 2025, le Grand Hôtel de Bamako a abrité la 3è édition du Forum à la Une sur la problématique de la réparation de crimes commis durant la colonisation européenne en Afrique.

24 Juillet 2025 - 15:18
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Le Forum à la Une, 3è édition : Pour une réparation des crimes coloniaux

Le débat était animé par Daouda Naman Tékété, écrivain-journaliste et trois membres du  CNT : Assane Magathe Sèye magistrat, Mohamed Ousmane AG Mohamedoun Haïdara, Fousseyni Ouattara et Youssouf Z Coulibaly.

Organisée par Youri Communication (YC) en partenariat avec Africable télévision, cette 3è édition du Forum à la Une avait pour thème : « Crimes coloniaux : l’heure des compensations a sonné ». Il vise à mener des réflexions sur les conséquences de ce régime barbare occidental sur l’Afrique ; éveiller les consciences sur la nécessité d’une justice réparatrice en faveur des victimes du passé colonial, trouver les voies et moyens pour une réparation juste et équitable. Il s’inscrit dans le cadre de l’instauration de l’année 2025 comme l’année de réparation par l’Union Africaine avec comme thème : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par le biais des réparations ».

Ce Forum, selon Pr Alkadri Diarra, Président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) contribue à la promotion et à la protection des droits de l’homme.

Tant que la jeunesse ne s’éveillera pas….

Dans le développement de sa thématique intitulée « Du passé colonial au futur panafricain : les enjeux et les modalités des compensations justes et durables », Daouda Naman Tékété a dressé le bilan sombre de la traite négrière, des colonisations arabe et occidentale sur l’Afrique. Le journaliste-écrivain a évoqué la désorganisation des structures sociale, culturelle, politique et économique et la dévalorisation des langues africaines comme conséquence de la colonisation. « Il n’y aura pas de réparations ni de compensation tant que la jeunesse ne s’éveille pas », dit-il.

La communication de Assane Magathe Sèye portant sur « Vers une justice réellement réparatrice pour l’Afrique : limites de la Cour pénale internationale (Cpi) et perspectives d’une cour africaine » a mis en cause le fonctionnement de cette juridiction qui semble être une justice sélective contre les Africains. « Sur une vingtaine d’affaires jugées, 14 concernent les Africains passant sous les autres criminels », a-t-il précisé avant d’espérer la création de la Cour pénale de l’Alliance des Etats du Sahel. S’agissant des réparations il faut, selon lui, quantifier, c’est-à-dire avoir des chiffres clairs pour savoir ce que nous réclamons afin de sortir de l’approximation.

Dans son exposé sur « l’impératif des réparations et des compensations et des pistes d’actions concrètes pour le Mali et l’Afrique », le conseiller national Youssouf Z Coulibaly a spécifié la nature de réparations qui peut être financière, la reconnaissance et la présentation d’excuse. Il propose la taxation de l’exploitation de nos ressources naturelles, le transfert des compétences dans le domaine de la technologie mais aussi la restitution des objets d’arts africains vivant dans les musées européens.

Son collègue, Fousseyni Ouattara, traitant la thématique : « De la quantification et évaluation des dommages coloniaux aux mécanismes de réparations financières et de restitution », pense que la dévalorisation de notre monnaie est une forme de colonisation et de dépendance.

À en croire le conseiller national, Mohamedoun Ousmane Haïdara, la dynamique de l’Aes est un bon signe augurant la vraie souveraineté.

Broulaye Koné/Le Challenger

 

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