Mali : ASF Canada Temedt et Wildaf-Mali lancent une pétition pour le vote d’une loi spécifique protégeant les victimes de l’esclavage par ascendance

‘’ change.org’’ est la nouvelle plateforme lancée par l’Avocat Sans Frontière Canada et ses partenaires Temedt et Wildaf-Mali pour soutenir l’adoption d’une loi spécifique contre la pratique de l’esclavage par ascendance.

17 Juin 2025 - 13:42
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Mali : ASF Canada  Temedt et Wildaf-Mali lancent une pétition pour le vote d’une loi spécifique   protégeant les victimes de l’esclavage par ascendance

L’annonce du lancement de pétition en ligne à travers la plateforme ‘’ change .org’’ a été fait au cours d’une conférence de presse initiée par Avocat Sans Frontière (ASF- Canada), hier lundi, à Bamako.  Les trois organisations, à l’origine de cette initiative, estiment que malgré d’un nouveau Code pénal criminalisant la pratique de l’esclavage et toute pratique assimilée à travers ses articles 324-12 à 324-28, les insuffisances demeurent.  Ce faisant, elles plaident pour l’adoption d’une loi spécifique contre l’esclavage qui servira à mieux définir et  prévenir, réprimer et réparer les victimes de cette pratique qui, selon elles, serait bien enracinée dans certaines régions, telles que Kayes, Gao, Tombouctou etc.

 A travers cette sortie médiatique, ces organisations de la société civile veulent informer l’opinion publique nationale et internationale sur la gravité du phénomène d’enlèvement d’enfants victimes d’EPA. Outre, de susciter une prise de conscience collective au sein de toutes les couches et une mobilisation urgente des décideurs concernés en vue d’adopter d’une loi criminalisant ce phénomène au Mali. En cause, remarque le document de presse, dans les localités où le phénomène est pratiqué, des filles sont réduites en esclavage, souvent dans un contexte de violences sexuelles, de mariages forcés ou de travail domestique forcé.

Lors de ce conférence, ASF Canada et ses partenaires, Wildaf-Mali et Temedt ont démontré avec des arguments que l’EPA reste une réalité au Mali.  Dans les régions susmentionnées, souligne la coordinatrice de ASF Canada, regrette que « communautés entières continuent d’être perçues comme des groupes héréditairement “inférieurs” et sont traitées comme des esclaves subissant de graves violations de leurs droits fondamentaux.  Très souvent, explique -t-elle, ces violations des droits humains incluent des actes de violence, des agressions, des actes de torture, des traitements cruels, inhumains ou dégradants, des enlèvements d’enfants, des injures/insultes, des enlèvements, des séquestrations et différentes formes de violences sexuelles et basées sur le genre perpétrés par ceux qui se considèrent comme leurs “maîtres”.

 Il ressort des chiffres fournis par les conférenciers qu’au Mali, 200 000 personnes vivent encore sous le contrôle direct de leurs ‘’ maîtres’’.  Parmi eux, des centaines d’enfants. Wildaf-Mali et Temedt ont aidé les victimes dans les démarches judiciaires mais les réponses judiciaires tardent à faire effet contre la perduration de la pratique.  Entre 2017 et 2020, plus de 100 plaintes ont été déposées par les victimes, qui demeurent majoritairement insatisfaites des réponses judicaires. 

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

 

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