Talibés à Bamako : Dans l’univers de l’apprentissage

Les élèves coraniques, notamment appelés "talibés" selon la région, sont envoyés par leurs parents dans des écoles coraniques ou medersa pour apprendre le Coran et les principes de l'islam.

10 Sep 2025 - 02:00
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Talibés à Bamako : Dans l’univers de l’apprentissage

Bien que moins nombreuses, quelques medersas continuent encore à appliquer ces règles à Bamako.

Mahamadou Almoustapha Dia est maître coranique à Niamacoro Courani.  Plus de 47 talibés âgés de 5 à 17 ans apprennent présentement le Coran dans sa medersa installée chez lui. Ici, chaque matin de 4 h à 7 h, c’est la lecture coranique. Les enfants ont une heure de repos après cette séance. De 9 h à 11 h, ils partent mendier en ville.

Dans la medersa de Mahamadou Almoustapha Dia, les enfants sont envoyés par leurs familles pour apprendre le Coran. A la charge de leur maître, ces apprenants peuvent être amenés à mendier pour leur subsistance. Envoyer les enfants mendier sans exagération est une éducation selon le maître coranique. "Cela leur permet de savoir que la vie n’est pas facile", confirme-t-il.

Dans la medersa Mahamadou Almoustapha, les parents des enfants talibés qui ne souhaitent pas que leurs enfants mendient en ville payent généralement 25 000 F CFA par mois à l’école, explique le maître coranique.

Cependant, à Bamako, ces règles d’apprentissage changent en fonction des maîtres coraniques. Beaucoup transforment ces enfants apprenants en mendiants professionnels.

Boura Traoré, 12 ans et Alassane Sangaré, 10 ans, vivent cette situation dans cette situation depuis des années. Les enfants talibés affirment que "leurs maîtres coraniques leur demandent de ne pas revenir sans une somme variante entre 500 et 1000 F CFA par jour".

"Le talibé qui ne réussira pas ramener ladite somme fixée recevra une punition", confient des apprenants.

Moins nombreuses voire peu, quelques medersas dans la capitale continuent encore à être un lieu d’apprentissage pour les enfants talibés. Pour maître Dia tous les apprenants sont traités sur le même pied. Ces enfants et même ceux dont les parents n’ont pas payé les frais de subsistance partent mendier et reviennent à 11 h pour manger et se reposer avant 14 h. À partir de 14 h, ils reprennent la lecture du Coran et l’écriture de 15 h à 17 h.

Une méthode qui semble être appréciée par les apprenants et parents. Le maître coranique Dia note qu’à cause de sa méthode d’éducation, il n’a jamais eu à faire à des enfants délinquants.

Nanaissa Babana Diallo

(stagiaire)

 

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