Pourquoi la Chine veut bâtir un superordinateur d’un genre nouveau dans l’espace

La Chine a lancé les premiers satellites de ce qui sera un jour un superordinateur en orbite. Un réseau de 2.800 machines qui pourra rivaliser à terme avec les engins terrestres les plus puissants, et surtout pour un coût énergétique bien moindre.

26 Mai 2025 - 12:04
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Pourquoi la Chine veut bâtir un superordinateur d’un genre nouveau dans l’espace
Une fusée Longue Marche au décollage - Illustration. © Brunopress

Les superordinateurs sont des engins dotés d’une puissance de calcul extraordinaire, qui leur permet de traiter un grand nombre de données en un temps record. Ils servent à mener des simulations complexes aux multiples facteurs, utiles pour résoudre des défis scientifiques en climatologie, en ingénierie, en aéronautique, ou encore en conception automobile. Ce sont des machines essentielles au développement économique actuel, et des enjeux de rivalité entre les pays capables de développer les machines les plus puissantes.

Un superordinateur dans l’espace
Une course dans laquelle la Chine compte bien prendre une longueur d’avance. Le South China Morning Post, principal quotidien du pays en langue anglaise, rapporte que celui-ci a commencé la construction d’un superordinateur d’un genre nouveau. Il serait le premier en orbite.

Les déclarations du South China Morning Post doivent parfois être prises avec des pincettes ; le média est réputé proche du pouvoir, auquel il sert de vitrine internationale. Mais Futurism confirme: le premier lot de douze satellites de ce qui formera une constellation de 2.800 engins a pris son envol mercredi dernier à bord d’une fusée Longue Marche 2D.

Un superordinateur de 1.000 pétaFLOPS
La “Constellation informatique à trois corps” comme doit s’appeler cette machine d’un nouveau genre, rappelle un peu les nuées de satellites de communication comme celle de Starlink, mais son usage est très différent. Le superordinateur, développé par le laboratoire de Zhejiang, aura une capacité de calcul totale de 1.000 pétaFLOPS. Le FLOPS étant une unité de mesure de puissance informatique qui correspond au nombre d’opérations en virgule flottante par seconde, soit le nombre de calculs simultanés, avec un exposant très élevé.

Ce genre d’unité de mesure est à peu près impossible à se représenter pour un esprit humain. Mais à titre de comparaison, le superordinateur El Capitan de la firme Hewlett Packard Enterprise, lancé en novembre 2024, est considéré comme le plus puissant au monde. Il a homologué le record en atteignant 1.742 exaFLOPS, soit un ordre de grandeur au-dessus ; 1018 au lieu des 1015 des pétaFLOPS.

Il est donc plus puissant, même si la machine chinoise reste respectable. Sauf qu’El Capitan occupe un espace de 700 m2, soit deux cours de tennis. Il nécessite de colossales quantités d’énergie pour fonctionner, mais aussi d’eau, pour se refroidir. Et c’est là qu’est l’intérêt de construire ce genre d’engin dans l’espace.

Dans l’espace pour économiser de l’énergie
Des centres de données orbitaux pourraient “utiliser l’énergie solaire et diffuser leur chaleur dans l’espace, ce qui réduit les besoins en énergie et l’empreinte carbone”, résume Jonathan McDowell, astronome à Harvard.

Construire ce genre de structure en orbite plutôt que sur notre planète pourrait, de manière contre-intuitive, s’avérer plus économe en ressources. Car selon l’Agence mondiale de l’Énergie, les centres de données qui se multiplient sont en passe de consommer autant d’électricité que le Japon d’ici l’année prochaine.

De plus, le système serait modulaire. Chacun de ces petits satellites serait équipé d’un modèle d’intelligence artificielle de huit milliards de paramètres qui peut traiter des données brutes en orbite. De quoi, en théorie, offrir plus de souplesse que les gros ordinateurs terrestres, avec différentes parties de la constellation sollicitées pour différentes tâches.

Bien sûr, l’aspect énergétique de cette technologie n’est qu’un argument bonus. Ce qui se joue ici, c’est la rivalité croissante entre la Chine et les États-Unis, tant pour déployer de nouvelles technologies que pour consolider leur présence dans l’espace.

Source: https://www.7sur7.be/

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