Front social : Les services rattachés au ministère du travail menacent d’aller en grève illimitée à partir du 1er août

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Le torchon brule à nouveau entre le Comité Syndical des Services du Travail (C.S.S.T.) son département de tutelle. Après plusieurs jours de grève au début de l’année 2017, les syndicalistes sont dans la logique d’observer une grève illimitée à partir du 1er août 2017 au cas où ses 7 points de revendications ne sont pas résolus par le gouvernement. Dans un préavis de grève signé le 17 juillet 2017 par le secrétaire général du CSST, Sékou Bagayoko, déposé sur la table du gouvernement, dont nous avons reçu copie, le comité syndical exige l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs des services rattachés au Ministère du Travail et de la Fonction Publique chargé des Relations avec les Institutions. L’un des points de revendication du syndicat est le paiement régulier des frais de mission des agents des Services du Travail et le rappel des frais des missions déjà effectuées. Ce n’est pas seulement ce syndicat qui gonfle ses muscles, car le Snesup (Syndicat national de l’Enseignement du Supérieur) est en grève de 72 heures depuis le 18 juillet dernier et menace, lui aussi, d’entamer une grève illimitée à partir du 25 juillet prochain.

Dans le préavis de grève signé le 17 juillet dernier par le secrétaire général du CSST, Sékou Bagayoko, il ressort que les Services du Travail ont toujours été à l’avant-garde du dialogue social pour l’apaisement du climat social. Selon le secrétaire général, Sékou Bagayoko, les Services du Travail, de par leurs missions, contribuent à la consolidation des relations professionnelles, à la promotion du dialogue social et la stabilité socio-économique du Mali. Avant de déplorer le blocage dans la mise en application de l’engagement des différents Gouvernements du Mali devant l’OIT, en vertu de la convention n°81, à « fixer, par décret, les primes et indemnités devant être accordées aux Inspecteurs, Contrôleurs du Travail ainsi qu’à leurs assistants suffisamment élevées, socle d’un statut et des conditions de services leur assurant la stabilité dans leur emploi et les rendant indépendants de tout changement de Gouvernement et de toute influence extérieure indue» (Article 6 de la convention n°81 de l’OIT sur l’Inspection du Travail et les rapports de la Commission d’expert de l’OIT de 2004 et de 2011 concernant le Mali). A l’en croire,  les primes et indemnités sont accordées et continuent d’être accordées à d’autres corps alors que les bases légales nationales et internationales qui reconnaissent et exigent l’octroi de primes et indemnités aux Inspecteurs du Travail et de la sécurité sociale ainsi qu’à leurs assistants existent depuis fort longtemps. Il a attiré l’attention du ministre du Travail et de la Fonction Publique chargé des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Raky Talla sur les défections massives et les demandes de départ en cours des agents, dues en grande partie aux conditions déplorables et démotivantes de travail et de rémunération dans les Services du Travail (Direction Nationale du Travail, Direction Régionale du Travail et la Cellule Nationale de Lutte contre le Travail des Enfants). Le secrétaire général a rappelé que l’OIT (Organisation Internationale du travail) a mainte fois rappelé, décrié et critiqué cette « injustice dont les Inspecteurs du Travail ainsi que leurs assistants font l’objet ». Sékou Bagayoko a déploré la non-application des Protocoles d’accord conclus entre le Gouvernement de la République du Mali et le Comité Syndical des Services du Travail en date des 29 juillet 2011, 05 avril 2016 et 10 février 2017. Idem également pour les points relatifs à l’adoption d’un décret spécifique accordant des primes et indemnités aux inspecteurs, contrôleurs du travail et de la sécurité sociale ainsi qu’à leurs assistants.

Les 7 points de revendication du syndicat

«Considérant la non-application des autres points des Procès-verbaux de conciliation relatifs à des questions de moyens de travail ; le Comité Syndical des Services du Travail (C.S.S.T.) revendique l’application immédiate des points d’accord des protocoles et procès-verbaux signés entre le gouvernement et le Comité syndical des Services du Travail par l’adoption du décret accordant des primes et indemnités citées ci-après aux Inspecteurs et Contrôleurs du travail et de la sécurité sociale ainsi qu’à leurs assistants. Il s’agit d’une prime de sujétion pour risques conformément aux montants énumérés dans le Protocole d ‘Accord du 29 juillet 2011 ; d’une prime de fonctions spéciales et d’une indemnité de monture personnelle », a souligné le secrétaire général du comité syndical, Sékou Bagayoko. En outre, le syndicat revendique la dotation en équipements de bureau, en équipements informatiques, en connexion à internet et en véhicules de mission de tous les Services du Travail (DNT, DRTS et CNLTE) ; l’augmentation des budgets d’activités alloués à la Direction Nationale du Travail, aux Directions Régionales du Travail et à la Cellule Nationale de Lutte contre le Travail des Enfants (CNLTE) dans le cadre du budget-programme 2018 ; le paiement régulier des frais de mission des agents des Services du Travail et le rappel des frais des missions déjà effectuées ; la délocalisation de la Direction Régionale du Travail du District de Bamako (DRT¬DB) ; l’adoption d’un plan de carrière pour le cadre du travail et de la sécurité sociale. Et enfin, la prise en charge des travaux de commission de conciliation des conflits collectifs (grève) et de négociation des conventions collectives. « Si ces points ne sont pas satisfaits, le personnel des Services du Travail du Mali déclenchera une grève illimitée à compter du 1er août 2017 sur toute l’étendue du territoire national », conclu le préavis de grève adressé au ministre du Travail et de la Fonction Publique chargé des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Raky Talla.

Aguibou Sogodogo

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