Le Commissaire divisionnaire Ntogou Niaré en charge du Commissariat de police du 13ème Arrondissement et ses hommes ont réalisé une très jolie prise le lundi 9 avril. En effet, sur la base d’informations données par un citoyen, ils ont mis la main sur un véritable arsenal de guerre composé d’un lanceur d’obus, des obus, d’un appareil de pointage capable de détruire une cible au millimètre près au-delà de 50 km, des chargeurs et cartouches de fusils mitrailleurs (FM) contenant plusieurs milliers de balles. C’est un scandale au moment où l’on dénonce le faible équipement de l’armée.

On ne le dira jamais assez : dans le district de Bamako, le Commissariat de police du 13ème Arrondissement contribue pour beaucoup dans la quiétude des populations à travers traque et mise hors d’état de nuire des bandits et autres délinquants de grosses factures. Dans ce sacerdoce, ce Commissariat vient de mettre la main sur des armes de guerre, appartenant à l’armée malienne, soigneusement cachées dans une concession située à Banankabougou en Commune VI.
Tout est parti sur des informations données par un citoyen, aux environs de 11 heures, aux éléments du 13ème Arrondissement de police faisant état d’un déchargement d’armes lourdes à bord d’un véhicule Pick Up de l’armée. Les policiers informent rapidement le Commissaire divisionnaire Ntogou Niaré qui, à son tour, saisit sa hiérarchie afin de pouvoir sévir. Elle lui donne le blanc seing pour toute fin utile. Compte tenu de la délicatesse de l’information, le divisionnaire Niaré décidé de conduire l’opération.
Pour cela, il a nécessairement besoin de ses braves éléments de la Brigade de recherche (BR). Il s’agit de l’inspecteur principal de police Seydou Sanogo dit Paparé (chef BR), des inspecteurs Moïse Baya et Boubacar Sissoko, de l’adjudant Modibo Traoré dit Van et du sergent-chef Sékou Coulibaly alias Bolo. L’équipe du 13ème Arrondissement a été appuyée par 15 éléments de la Brigade anti criminalité (BAC). Arrivés sur les lieux, ils trouvèrent sur place un individu qui sera identifié plus tard comme étant un gendarme. C’est grâce à ce dernier que le Commissaire divisionnaire Ntogou Niaré et ses hommes ont pu établir un contact téléphonique avec le « propriétaire » de la cargaison, un sergent-chef de l’armée dont on tait le nom pour les besoins de l’enquête. Selon lui, il a fui Tombouctou avec cet arsenal pour qu’il ne tombe pas entre les mains de l’ennemi.
Cette information qui a été confirmée par son chef d’unité, un commandant de l’armée, ne semble pas convaincre grand nombre. Pour cause, avec une telle quantité d’armes et de munitions, il était obligatoire de se signaler dans deux grandes garnisons qu’il a traversées à savoir celle de Sévaré et celle de Ségou. Sinon, une fois arrivé à Bamako, au lieu d’aller cacher cet arsenal derrière des briques de ciment dans une famille, le sergent-chef qui, apparemment a la bénédiction de son commandant, devrait conduire sa cargaison dans un camp militaire ou dans une brigade de gendarmerie ou enfin dans un commissariat de police.
C’est pourquoi, certains spécialistes de l’armée nous ont tout simplement confié que « c’est manière déguisée de mettre ces armes de guerre sur le marché noir ». Ce ne serait pas faux car, il y a environ deux mois, un trafiquant d’armes touareg a été arrêté par la police de Ségou. Il avait en sa possession 17 fusils d’assaut (kalachnikov). Conduit à Bamako, il a déclaré aux enquêteurs qu’il s’adonnait à ce trafic depuis trois et qu’il achetait ses armes avec des militaires. Ce qui prouve à suffisance que les militaires qui se plaignent du sous équipement de l’armée, sont ceux-là même qui volent et vendent les armes de guerre. Quelle honte !
Dans tous les cas, Ntogou Niaré et ses hommes ont réalisé une jolie prise composée d’un Grad-P, de 4 obus de Grad-P, 134 cartouches de 12/7, 3 chargeurs de 12/7, un appareil de pointage, 5 caissettes de 12/7, 9 caisses de 7-62 semi long et 754 cartouches de 7-62.
Après ce travail remarquable des éléments du 13ème Arrondissement de police, les armes de guerre saisies et leurs munitions ont été mises à la disposition de l’inspection de la gendarmerie qui est venue les récupérer dans la cour du Commissariat.
Diakaridia YOSSI