Guerre dans le Sahel : La force de frappe de l'AES en action
L'intensification des récentes frappes aériennes et les victoires déterminantes des Forces Armées Maliennes (FAMa) renforcent la solidité de l'Alliance des États du Sahel (AES).

Face à l'outrageuse outrecuidance des Groupes terroristes armés (GAT) qui mènent des attaques simultanées sur l'ensemble de l'espace AES (Mali, Burkina Faso, Niger), l'armée unifiée de l'Alliance s'est signalée en entrant dans la danse de l'abattage à ciel ouvert de la horde sauvage des «terro-terros-microbes-mercenaires-djihadistes-occidentaux». Ces assaillants ont eu pour leur compte, à la grande honte de leurs «patrons-sponsors-commanditaires» de l'ombre et ravitailleurs. Malgré cette kyrielle de menaces complexes, les forces armées des États de l'AES enregistrent des succès majeurs qui modifient durablement la dynamique sur le terrain. Récapitulatif des événements vécus du 1er au 8 juin 2025.
Les groupes armés terroristes (GAT) ont maintenu leur stratégie de harcèlement intensif contre les forces de l'AES et les paisibles populations. Au Mali d’abord où continuellement du 2 juin au 8 juin des attaques complexes, simultanées et coordonnées à distance ont visé le camp des FAMa à Tombouctou et l'aéroport civil. Mais une attaque qui a précédé celle du camp de Boulkessi à la frontière burkinabè, et qui a été totalement déjouée avec la neutralisation de plusieurs assaillants. Le lendemain mardi 3 juin, des convois logistiques et de ravitaillement des FAMa ont été ciblés par des engins explosifs improvisés (EEI) sur l'axe Bandiagara-Bankass et entre San et Bla, causant des pertes matérielles et humaines. Le jeudi 5 juin, c’est au tour du camp militaire de Gao de subir une attaque fulgurante de drones kamikazes chargés d'obus. Heureusement, les FAMa bien positionnées ont pu abattre plusieurs des drones kamikazes et repoussé les tirs des assaillants dont plusieurs sont réellement des mercenaires étrangers ne parlant pas la langue locale. Des tentatives similaires ont été signalées sur les camps de Kidal et de Sévaré, témoignant d'une coordination accrue des GAT. Pour preuve, le 6 juin, des individus armés ont tenté de s'emparer de millions de francs CFA transportés par des civils pour des transactions commerciales à Bamako, soulignant les liens entre terrorisme et criminalité organisée. Le 7 juin, deux tentatives d'incursion à Douentza et Ténenkou ont été repoussées, permettant aux FAMa de neutraliser encore des terroristes et saisissant du matériel. Ensuite au Burkina Faso. Dans ce pays de l'Alliance les attaques djihadistes se sont intensifiées également sur la même période d’avant Tabaski. Plusieurs incidents ont été rapportés dans la région des trois frontières avec le Mali et le Niger, ciblant des postes de sécurité et des civils. Les forces armées burkinabè ont mené plusieurs opérations de riposte, notamment des frappes aériennes, contre les bases terroristes. Enfin au Niger, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont maintenu à leur tour la pression sur les groupes terroristes. C’est ainsi que le 9 juin : La Garde Nationale a mis fin au "parcours" d'un criminel de grande envergure dans la région d'Agadez, démontrant une vigilance constante au-delà du seul front terroriste.
Les zones frontalières avec le Mali et le Burkina Faso restent des points chauds, avec des opérations antiterroristes régulières visant à perturber les mouvements et les réseaux des GAT. Ces attaques révèlent des GAT bien organisés, s'appuyant sur des réseaux financiers clandestins et des agences du crime organisé. Le vol de centaines de millions de francs CFA à Bamako illustre la dépendance aux activités criminelles (trafics de drogues, d'armes, orpaillage illicite, extorsion, vol de bétail). L'usage omniprésent des EEI contre les convois démontre une maîtrise technique et une capacité à harceler les déplacements des forces. Les GAT exploitent la pauvreté, le chômage, les tensions communautaires et les frustrations vis-à-vis de l'État pour recruter, complétant l'endoctrinement idéologique par des motivations économiques et sociales.
La réponse militaire de l'AES : ascension des frappes aériennes et des victoires
Face à ce harcèlement généralisé, les Forces Armées des États de l'AES (FAMa au Mali, FAB au Burkina Faso, FDS au Niger) ont significativement intensifié leur propre réponse militaire. L'État-Major Général des Armées (EMGA) a communiqué sur des victoires cruciales, jusqu’à ce jour samedi 14 juin, soulignant l'efficacité du renseignement et l'utilisation décisive de la puissance aérienne. Grâce à une stratégie de renseignement efficace, les FAMa ont annoncé avoir déjoué plusieurs complots terroristes et projets d'attentats visant spécifiquement la fête de la Tabaski. Des cellules terroristes infiltrées dans des villes ont été démantelées, et de nombreux complices arrêtés. Cette approche proactive est cruciale pour protéger les populations et empêcher toute déstabilisation des institutions.
Par la suite, on a assisté à des destructions massives de bases et dépôts. Le 6 juin 2025 des dépôts de carburant terroristes cruciaux ont été détruits à Boulkessi, Douna et Kardjiba. Plus de 1000 barriques de carburant ont été anéanties. Cette opération porte un coup sévère à la logistique et aux capacités de mouvement des GAT, affectant directement leur économie de guerre et leur capacité à harceler. Le 7 juin 2025, une base majeure à l'Est de Zahro (Gourma Rharous) a été anéantie. Cette frappe a détruit un poste de commandement stratégique des terroristes, des véhicules et du matériel logistique essentiel. En plus de cela, un raid aérien a également frappé et détruit une base près d'Essouk (Kidal), une zone historiquement difficile. Différents succès de la Phase 3 des opérations aériennes sont également enregistrés le 7 Juin 2025 dans les régions de Kayes, Koulikoro et Nioro, notamment à Didièni (Koulikoro) où les vecteurs aériens des FAMa ont détruit deux bases terroristes, affichant un bilan de 197 terroristes neutralisés. À Sandaré (Koulikoro), deux autres bases terroristes ont été anéanties, entraînant la "liquidation" de 177 terroristes. À Bafarara (Kayes), une base terroriste a été détruite et 79 terroristes "calcinés".
Le bilan total de cette phase 3 est de 453 "Soldats Mercenaires et autres terroristes" foudroyés par les vecteurs aériens. Les frappes de drones et d'autres vecteurs aériens (avions de chasse, hélicoptères d'attaque) ont été rapportées de manière continue de l'ouest à l'est du Mali. Ces opérations couvrent de vastes étendues, signalant une capacité de surveillance et d'intervention rapide sur l'ensemble du territoire. L'objectif est de harceler à leur tour les GAT, de détruire leurs bases logistiques, de neutraliser leurs colonnes et de soutenir les troupes au sol. Ces frappes sont essentielles pour entraver les mouvements des GAT, notamment ceux qui pourraient transiter depuis les zones frontalières ou les "zones sanctuaires" supposées. Dans la forêt du Baoulé sous surveillance aérienne, un accent particulier est mis sur les zones de refuge des GAT présents dans cette zone dense et stratégique, utilisée comme base arrière, lieu d'entraînement et de stockage. La forêt du Baoulé a ainsi fait l'objet de frappes aériennes et d'opérations de drones, indiquant une volonté d'assécher ces sanctuaires et de maintenir une pression constante sur les capacités opérationnelles des GAT. Les drones et la puissance aérienne offrent aux armées de l'AES un avantage asymétrique crucial pour la reconnaissance, le renseignement en temps réel et les frappes de précision. L'EMGA a salué la résilience des populations et les a appelées à maintenir leur coopération, soulignant que le renseignement d'origine humaine est vital pour le succès de ces opérations. Un avantage asymétrique qui dicte un appel à la coopération des populations.
L'analyse de la recrudescence des attaques terroristes et la crise multidimensionnelle
L'analyse de la recrudescence des attaques terroristes au Sahel appelle un ajustement épistémologique dans la lecture traditionnelle de cette Crise Multidimensionnelle. La nature, les excroissances locales et les motivations humaines de ces attaques sont fortement liées aux types d'acteurs clés recrutés (mercenaires étrangers) et à leurs tactiques en évolution (assauts lancés à partir de camps d’entraînement de pays frontaliers impliqués comme bases arrière). Le Sahel connaît une augmentation significative et alarmante de l'activité djihadiste, notamment de la part de groupes bien établis tels que le Jama'at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) et l'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Des attaques coordonnées récentes au Mali soulignent la menace persistante et évolutive, illustrée par l'assaut de début juin 2025 contre le camp militaire et l'aéroport de Tombouctou. Bien que les forces maliennes aient repoussé cet assaut spécifique, neutralisant 14 assaillants, la fréquence et l'audace de ces opérations mettent en évidence l'ampleur du défi.
Le JNIM, affilié à Al-Qaïda, est particulièrement actif au Mali et au Burkina Faso, revendiquant un nombre sans précédent d'attaques. Entre janvier et mai 2025, le JNIM a revendiqué plus de 240 attaques au Burkina Faso seulement, une augmentation marquée par rapport aux 302 attaques recensées pour l'ensemble de l'année 2024. Parallèlement, l'EIGS, affilié à l'État islamique, opère principalement dans la région des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger), montrant des signes de regroupement après une période de relative inactivité fin 2024 et début 2025. Ces groupes ciblent de plus en plus les installations militaires et les populations civiles, leur portée opérationnelle s'étendant au-delà des bastions traditionnels. Un exemple préoccupant est l'attaque d'avril 2025 dans le nord du Bénin, qui a entraîné la mort d'au moins 54 soldats et la saisie d’un important stock d’armes, de munitions et d’équipement militaire par les assaillants «djihadistes». Cela indique un relâchement systématique du contrôle à certains postes frontières de pays voisins où la menace terroriste n’est pas encore si prégnante.
Le fait que la Katiba Macina et ses dix branches affiliées au JNIM utilisent désormais des drones signale une adaptation technologique qui reflète les tendances des conflits mondiaux. Cela suggère que les groupes djihadistes ne se contentent pas de resurgir, mais qu'ils adaptent activement leurs stratégies, étendent leur portée géographique et maintiennent une pression significative sur les forces étatiques. Les stratégies de lutte contre le terrorisme doivent donc évoluer au-delà des réponses cinétiques traditionnelles pour faire face à la nature adaptative, géographiquement expansive et technologiquement renforcée de cette menace. Cette recrudescence, avec en sous-main, une volonté d'internationaliser un conflit asymétrique qui n’est ni une guerre ni une tentative de déstabilisation, est en réalité une entreprise machiavélique de posséder les richesses du sous-sol qui se trouvent sur les terres des localités assiégées du Sahel en organisant le pillage des ressources à ciel ouvert. Une pratique longtemps en cours dont il a été mis fin par la reprise de Kidal. Cela justifie l'escalade de la violence au Sahel au début du mois de juin, exacerbant l'instabilité régionale et entraînant des pertes civiles importantes et des déplacements massifs de populations.
En réponse à une interférence extérieure perçue et aux limites des partenariats traditionnels, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont signé un traité en juillet 2024 pour établir la «Confédération des États du Sahel» (AES), rompant les liens avec la CEDEAO. Cette initiative témoigne d'une tentative régionale de forger de nouvelles alliances de sécurité et d'adopter l'autonomie, reflétant une réorientation géopolitique plus profonde au sein du Sahel. La formation de l'AES et le retrait simultané de la CEDEAO représentent un changement géopolitique significatif. Il ne s'agit pas seulement d'une réaction aux défis sécuritaires immédiats, mais d'une tentative délibérée et proactive d'établir un cadre de sécurité alternatif qui privilégie l'autonomie et la coopération régionale, rejetant potentiellement les organismes régionaux traditionnels soutenus par l'Occident. Ceci indique une réorientation idéologique fondamentale au sein des États sahéliens vers une plus grande autonomie et souveraineté dans leurs politiques de sécurité, ce qui pourrait avoir des implications considérables pour l'intégration régionale et les partenariats internationaux.
Khaly-Moustapha LEYE
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