Au fur et à mesure que le Mali trouve une solution de sortie de crise, les ambitions affichées des militaires de Kati donnent lieu à de sérieuses agitations. Une fois de plus, c’est le retour à la case départ, avec la démission diabolique du Premier ministre aux pleins pouvoirs, en occurrence le fameux Docteur Cheick Modibo Diarra qui, ne savait pas à qui rendre sa démission tardive. Une véritable cacophonie au sein de l’Etat surtout en cette période de crise.

Perçu comme un gage de stabilité pour le pays, docteur Cheick Modibo Diarra a renoncé ainsi à s'accrocher à son fauteuil auquel il tenait tant pour ne pas plonger le pays dans une crise interminable. C’est la fin d’une alliance politique inédite entre Kati et le Docteur de la Nasa. Aussi, le début d’une crise politique et sécuritaire inquiétante au Mali dans la mesure où le pays est désormais régi par la loi des Brdm et des Kalachnikovs.
Impacts de la démission
Docteur CMD et son gouvernement viennent de démissionner face à la crise. Une démission au sens du terme, mais aussi une crise dans tous les sens du terme. Certainement, un Jeu tactique qui met à bas tous les acquis post coup d’Etat sur la nécessité de mettre fin à l’instabilité politique et sécuritaire que traverse le Mali. Cette démission constitue en effet un véritable paradoxe face à l’urgence de réagir surtout à une phase où le pays traverse le moment le plus sombre de son histoire.
En effet, la machine administrative, déjà bien avancée, s’arrête tout d’un coup. Il faudra certainement s’attendre à des écheveaux qui vont s’accumuler tant sur le plan international que national pour la gestion de la crise du nord.
Sur le plan diplomatique, il est important de rappeler que le Mali risque de perdre la plus part de ses partenaires qui étaient dans la dynamique de lui apporter un soutien matériel et financier afin de trouver une solution de la double crise.
Sur le plan national, l’Etat sera confronté à revoir sa politique de gestion de la transition.
A noter que le désordre et le chaos se préciseront davantage aussi sur les questions de la concertation nationale dont le président a été choisit par l’ancien Premier ministre, Cheick Modibo Diarra.
En outre, cette démission inattendue du docteur et son gouvernement fera sans doute l’objet d’une mise en cause des négociations avancées et stratégies pour la reconquête du nord Mali. Surtout à un moment où certains soi-disant partenaires ou amis du Mali cherchent des diversions pour se retirer de la scène.
Il est vrai qu’on pourra encore mieux rebondir lorsqu’on sera bien au fond du trou. Mais ceux qui partagent cette vision pour solutionner le cas du Mali sont des apprentis-sorciers. Car la pente sera encore plus difficile à remonter après cette nouvelle mise en scène. En tout cas, tout porte à croire que le Mali tend vers un feuilleton de régime militaire avec des épisodes inédits et sans précédents.
Ibrahim M.GUEYE