Reprise de Kidal par les forces françaises : Il n'y a pas de complot

Dès que la nouvelle de l'atterrissage d'avions Français à Kidal a été confirmé le mercredi, la plupart des Maliens n'ont pas compris cette initiative.                 Ainsi le mercredi dans un baptême auquel nous étions, la majorité de nos interlocuteurs sont restés sceptiques quant à l'arrivée des seuls Français dans la capitale des Iforas. Pourtant dès le jeudi les interventions de Jean Ives Le Drian, Ministre Français de la Défense et du Président Dioncounda Traoré de la transition ont rassuré l'opinion. En effet, il ne saurait être question de complot contre le Mali en faveur du MNLA. En fait il n'y a même rien de nouveau concernant cette position qui a tout le temps été celle de la France, des USA et de l'ensemble de la communauté internationale. Il s'agit de négocier avec les groupes maliens qui ont des revendications politiques dans le cadre du respect de l'intégrité territoriale. Autrement, il n'y a pas d'alternative à la négociation avec le MNLA. Alors il est temps que les Maliens taisent les supputations et autres préjugés pour s'en tenir à la réalité des choses. Pour l'ensemble des acteurs de la crise du septentrion, il n’y a pas d'alternative à la négociation avec les groupes maliens. Au même moment le ministre malien de la Défense faisait un communiqué pour annoncer le mouvement d'une colonne de l'armée en direction de Kidal. Alors dès lors que l'armée va investir l'ensemble du territoire malien, où est le problème ? En outre, le recouvrement de l'intégrité du territoire ne fait l'objet d'aucune réserve. La position de la France est pourtant facile à comprendre. D'abord elle ménage son opinion pour ne pas être complice d'exactions, ensuite ses otages. Alors, que les Maliens soient indulgents à l'égard de la France qui est pleinement à nos côtés. Car l'autre risque est de faire croire que le MNLA est l'ami de la France contre le Mali. En outre, au moment où nous avons l'intégrité de notre territoire, le diable est dans les détails, soyons réalistes.

Youba Konaté