Madani Tall à propos du retour d’ATT : « Il est à souhaiter que ce geste de réconciliation soit l’amorce d’une approche nouvelle aux problèmes du Mali »

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Le retour d’ATT est une page de ma vie qui se tourne. Depuis le 21 mars 2012, je n’ai plus remis pieds à Koulouba, par principe et loyauté. Mon décret a été rapporté après que j’ai signifié au Secrétaire Général la volonté d’être libéré de mes fonctions.

Auparavant, j’avais assisté au départ d’ATT dans la dignité contrairement à ce que certains pensent. Dignité pour trois raisons :

– Au moment où nombre de soldats refusaient le combat sous des prétextes fallacieux, il a envoyé sa garde personnelle défendre Tessalit, s’exposant ainsi à un coup d’État lâche.

– Le jour du coup, il a refusé le retour de ses troupes qui pouvaient être à Bamako en moins de 2h refusant une bataille entre soldats maliens au moment où le pays faisait face aux rebelles.

– Ils n’ont jamais pu attraper un vieux soldat entouré d’à peine 10 hommes.

D’aucuns diront qu’il a fui comme s’il fallait qu’il se laisse attraper. Notre Saint Prophète lui-même a dû fuir La Mecque sous la pression des ignorants.

Maintenant que les illusions sont tombées, le voici de retour de manière triomphale. Les esprits raisonnables savent que cette guerre, suite logique de la désagrégation de la Libye, était un coup du sort. Certes, nous n’y étions pas prêts. Mais si ATT avait passé deux mandats à militariser, nous l’aurions soupçonné de préparer une dictature.

Sanogo pour moi est une victime s’étant trouvé dans quelque chose qui le dépassait, manipulé par des politiciens peu scrupuleux et un entourage formé de beaucoup d’officiers félons plus aptes à la trahison qu’au combat. Malgré nos divergences, il m’a toujours témoigné le respect d’un cadet à son ainé. Et à vrai dire, je l’aime bien. Mais la Constitution dit que son forfait est imprescriptible et il y a cette affaire de crimes de guerre…

Quant au Président IBK que je sais ne pas être un méchant homme, il a pris le risque de le paraître eut égard aux péripéties de ces années de pouvoir. Il est à souhaiter que ce geste de réconciliation, loin d’être un calcul, soit l’amorce d’une approche nouvelle aux problèmes du Mali.

Une chose est sûre, notre pays a besoin d’une nouvelle dynamique et le peuple ne se contentera pas d’artifices. Dieu veille.

Madani Amadou Tall, Président du Parti ADM

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2 COMMENTAIRES

  1. On récolte ce qu’ on a semé!
    ATT a fini son mandat comme ça devait l’être.
    Au sommet de L’ÉTAT,on pose des ACTES pour L’AVENIR.
    Les décisions qu’ on prends aujourd’hui,auront leurs effets des mois,des années après.
    S’il s’agit des décisions réfléchies et rationnelles tenant compte de l’ intérêt général ,il va de soit que le président s’en sortira mieux.
    Ça été le cas d’ ALPHA OUMAR KONARE dont son successeur a bénéficié les effets positifs des décisions prises aux premières heures de la prise du pouvoir du premier président démocratiquement élu.
    ATT a joué avec le feu comme le font en général les commandos.
    Il a fierté avec le JIHADISME pour faire plaisir aux occidentaux aux premières heures de sa prise de fonction.
    Quelques années après,c’est cette décision qui a crée cette situation de COUP D’ÉTAT de SANOGO.
    ATT est le seul responsable de la fin chaotique de son mandat.
    Les SANOGO et autres,les assassinats des BÉRETS ROUGES ,l’élection chaotique d’Ibk,le pouvoir actuel d’Ibk,la présence française,la multiplication des groupes armés ,iyad ag ghali,koufa…sont les conséquences d’une décision prise au début du mandat d’ATT de flirter avec le terrorisme.
    Nous avons tous aimé ATT pour son acte héroïque et salutaire de 1991,mais force est reconnaître qu’ il a énormément déçu pendant l’exercice du pouvoir.
    Heureusement pour le successeur d’ATT que les conséquences sont tombées juste avant son départ.
    Sinon,on aurait accusé son successeur d’être le principal responsable de la situation créée par une décision prise il y a quelques années .

  2. Monsieur Madani nous a habitué à plus de vision et de profondeur d’analyse qu’une réaction superficielle. En quoi le retour d’ATT ainsi imposé peut-il être l’amorce d’une nouvelle approche pour ce pauvre pays à la populace plus que jamais maintenue dans la nullité. La nouvelle approche serait qu’ATT nous rende compte dans le respect des fonctions qui furent les siennes. Pour une fois, il aurait fallut de la dignité et de la grandeur quelque soit le prix à payer. Aller au devant de la justice pour ne pas enfermer la plaie avec le pue.Ne pas léguer au second plan la gestion de dix ans de déconfiture, dix ans de légèreté, dix ans de collusion avec le cartel de la cocaïne, dix ans d’entretiens d’officiers sans moralité, dix ans d’impunité de crimes contre la nation malienne (“Je n’humilierai pas un chef de famille qui vole”), dix ans de rumeurs plus scabreuses les unes que les autres (des billets de rançon dans le coffre fort de Madame la Présidente) …
    Oui nous devons respect à nos dirigeants, mais quid de celui qu’ils doivent? Oui Madani, nous sommes nombreux à n’avoir jamais souhaité que l’homme du 26 Mars 1991 ne soit jamais dans l’arène de l’infamie. Nous avons prié et prié qu’il ne revienne jamais à la présidence de pays, après son intermède de la transition. Ce que lui même dans un moment d’extrême lucidité nous a promis: A moins “d’être fou ou benêt “. Dès lors il ne peut et nous le savions prétendre au panthéon de notre nation. Il n’était pas taillé pour ça, il était un ordinaire officier. Le Père de la nation malienne, il ne l’a pas voulu, il nous est redevable d’explications sur tous les obscurs faits qui ont jalonné son parcourt à la tête du pays. De la mort de Siaka KONE, à ses relations illicites d’avec …, à sa voix dans la thuraya du rebelle en possession de Bad, notre cher Bad, aux trafics de drogue dans le septentrion, de son marché de dupe avec les rebelles revenus de Libye avec armes et munitions et dont lui même dit qu’ils doivent se défendre …
    Alors contre qui?
    Nous avons mille questions et la hauteur de sa charge lui intime de nous répondre. A défaut nous nous contenterons de votre part de vérité.
    Avec tout le respect que je vous dois.
    Merci Monsieur Madani.

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