Bandiagara : le PAM assiste Koundougou pour développer sa résilience

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Grâce au Programme alimentaire mondial (PAM), le village de Koundougou bénéficie d’un barrage, une cantine scolaire, un magasin de stockage d’oignons avec d’autres équipements divers. Le directeur exécutif du PAM, en visite en Afrique de l’ouest, s’est rendu dans le village de Koundougou pour voir les réalisations. Lesquelles doivent  répondre aux besoins alimentaires urgents des populations rurales les plus vulnérables, tout en les aidant à bâtir durablement leur résilience. Les femmes qui constituent 53% des habitants de ce village sont les bénéficiaires de ces nouvelles infrastructures.

Situé à 17 Km de Bandiagara-ville, le village de Koundougou est déficitaire en terres cultivables comme tous les autres villages du plateau dogon. Ici, 9 à 10% des terres sont seulement cultivables. Toute chose qui justifie la sollicitation du Programme alimentaire mondial (PAM) pour une assistance en résilience.

Guindo Yayiguire Tembely, présidente des femmes, explique que l’intervention du PAM concerne quatre domaines : l’augmentation des terres cultivables, les irrigations et retenues d’eaux afin de permettre au village de pratiquer le maraîchage et la construction des magasins d’échalote pour faciliter la conservation des produits. Le PAM doit aussi faire des pistes afin de permettre l’écoulement des produits sur le marché de Bandiagara. La principale culture de la zone est l’oignon. Les ressources financières générées à partir de sa vente servent à acheter du mil pour la période de soudure de 7 mois.

Assis sous un long hangar, en petits groupes de 5, les élèves de l’école de Koundougou sont en pleine stimulation à travers un plat copieux de riz au gras. Hambo Djiguiba, enseignante, trouve que la cantine a permis la scolarisation de plusieurs enfants. Les parents inscrivent leurs enfants grâce à la cantine parce qu’ils ont à manger à l’école. Les effectifs qui étaient de 10 élèves par salle de classe sont à 60 enfants. Les enfants des villages environnants de Koundougou envoient tous leurs enfants.

Le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, David Beasley, a tour à tour visité les différentes infrastructures. Cette visite de terrain  dans la région de Mopti, du dimanche 20 mai 2018, a été une grande fête dans le petit village de Koundougou. Ici, M. David Beasley a eu l’occasion d’échanger directement avec les bénéficiaires sur les actifs créés dans le village avec l’appui du PAM (restauration du barrage, de la piste rurale, des cônes et périmètres maraîchers, construction d’un barrage sous-terrain et d’un magasin de stockage, équipement du magasin avec découpeuse et broyeuse motorisées…).

Ceci entre dans le programme «Assistance Alimentaire pour la création d’Actifs» ou 3A (aussi «Food assistance For Assets» FFA) du PAM. Ce programme vise à répondre aux besoins alimentaires urgents des populations rurales les plus vulnérables, tout en les aidant à bâtir durablement leur résilience.

Ainsi, un plan communautaire est défini avec la communauté, de façon participative, pour identifier quels sont leurs besoins prioritaires (par ex. restaurer les sols, restaurer la piste pour le désenclavement…). Les personnes les plus en insécurité alimentaire participent aux travaux et reçoivent une assistance alimentaire pour elles-mêmes et leurs familles.

À la différence du barrage en surface, le barrage souterrain est destiné à retenir les eaux souterraines. Il présente l’avantage de réalimenter les aquifères (couches de roche ou de terrain perméable et poreux pour stocker une nappe phréatique). Il permettra à la communauté de mieux gérer la ressource en eau et de mieux faire face à des pluies insuffisantes, comme observé lors de la dernière saison des pluies. Ici, la période de soudure est de 7 mois. Actuellement, les greniers sont vides et l’eau se faire rare dans le village.

Par ailleurs, il y a eu l’inauguration du magasin de stockage. Ce magasin permet à la communauté de conserver et transformer sa production, en particulier l’échalote. Ainsi, ils ne seront pas obligés de la vendre tout de suite après la récolte ; ils pourront la sécher et la transformer et seront capables d’en tirer un meilleur prix.

Lors de la visite de l’école, qui bénéficie du programme de repas scolaires du PAM, à titre exceptionnel, un déjeuner a été servi aux enfants de l’école le dimanche. Pour les repas scolaires, le PAM transfère au comité de gestion scolaire (CGS) les fonds nécessaires pour acheter les ingrédients des repas sur les marchés locaux. Ceci a plusieurs avantages : booster l’économie locale, permettre de varier les repas et de s’adapter aux goûts des enfants, autonomiser les CGS et les communautés.

PAM-FAO-UNICEF, ces 3 agences partagent les mêmes bureaux à Mopti/Sévaré. Avant de quitter le Mali pour le Niger, le directeur exécutif a présidé une petite cérémonie d’inauguration où il a eu l’occasion de valoriser la collaboration des 3 agences sur le terrain, en particulier dans les domaines de la sécurité alimentaire, la nutrition et l’éducation primaire.

David Beasley était très heureux de cette visite. «Un projet comme celui-ci soutient la résilience et protège les communautés en cas de sécheresse. Ici les gens n’ont pas d’espoir. C’est pourquoi les aménagements comme ceci, le barrage, permettent aux habitants d’envisager qu’ils peuvent survivre. Ils n’ont plus besoin de chercher forcément l’aventure à l’extérieur, ils peuvent rester chez eux. Et nous savons avec les études que nous avons réalisées qu’une hausse de la faim de 1% conduit à une hausse de la migration de 2%», a-t-il déclaré, M. David Beasley.

Kassim TRAORE

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