Felipe VI, roi d’Espagne : Onzième souverain de la dynastie de Bourbon !
Fils de Juan Carlos d'Espagne et de Sophie de Grèce, le Roi Felipe VI a succédé à son père le 19 juin 2014. Il épouse la journaliste Letizia Ortiz le 22 mai 2004 avec qui il a deux filles : la princesse Leonor, née en 2005 et l'infante Sofia, née en 2007.

Onzième souverain de la dynastie de Bourbon, Felipe VI est aussi le deuxième depuis la "réinstauration" de 1975. Nanti de la meilleure éducation - tant civile que militaire - en tant que Prince héritier, il semble manœuvrer avec habileté parmi les écueils semés sur sa route, depuis le début de son règne, il y a maintenant sept ans.
En 1975, bien peu d'observateurs auraient parié sur la chance de Juan Carlos - que José Luis de Villalonga surnommait "le Bref" - d'ancrer son pouvoir dans la durée, et encore moins de transmettre un jour le sceptre à sa descendance. Il n'est encore que le dauphin de Franco, et devra prouver sa volonté de rompre avec la dictature. Il y parviendra en quelques mois, sans effusion de sang. Son fils, Felipe Jean Pablo Alfonso de Todos los Santos, né le 30 janvier 1968, n'a que 9 ans quand il reçoit le titre de prince des Asturies et prononce son premier discours devant le parlement de la démocratie restaurée.
Troisième enfant de Juan Carlos d'Espagne et de Sophie de Grèce, après ses deux sœurs aînés Elena et Cristina, Felipe est élevé dans la perspective de régner un jour. Son prénom principal a d'ailleurs été choisi en référence à Philippe V, duc d'Anjou et petit-fils de Louis XIV, fondateur de la dynastie bourbonienne, au XVIIIe siècle.
Après un cursus scolaire ordinaire jusqu'au baccalauréat au collège Santa Maria de los Rosales, à Madrid, il passe une année pré-universitaire à la Lakefield College School, de Selwyn, dans l'Ontario, au Canada. A partir de juin 1985, il commence deux années d'instruction militaire, successivement à l'Académie générale de Saragosse, à l'École navale de Marin, à l'Académie générale de l'Air de San Javier, et enfin sur le navire-école Juan Sebastian Elcano.
A 18 ans, le 30 janvier 1986, le futur souverain prête serment à la Constitution, avant d'entamer, l'année suivante, une formation en droit à l'Université autonome de Madrid, puis un master en relations extérieures à l'Edmund Walsh School de Georgetown, à Washington. En plus du castillan et du catalan, le prince s'exprime couramment en portugais, anglais et français. Il connaît aussi un peu le grec, la langue de sa mère. Sportif de haut niveau, Felipe a participé aux Jeux olympiques de Barcelone, en 1992, en tant que membre de l'équipe de voile, et porte-drapeau de la délégation espagnole.
Dès 1980, la fondation Prince des Asturies lui offre la possibilité de s'exercer aux activités publiques. Cet organisme placé sous son patronage récompense des travaux d'envergure internationale dans huit catégories : arts, lettres, sciences, sciences sociales, communication et humanités, concorde, coopération, recherche et technique. Mais c'est l'année suivante, le 23 février 1981, que Felipe reçoit sa première véritable leçon de politique.
Aux yeux de Felipe, son père restera "un modèle, une référence" dont il est fier "en tant qu'Espagnol et en tant que fils". A ses yeux, il est à la fois "le père, le chef, l'ami, le conseiller". De fait, avant même l'abdication, l'ancien souverain et son fils partageront une réelle connivence, et forment un "tandem royal" que rien n'aurait su séparer.
Dans le discours qu'il a rédigé lui-même, le nouveau roi rend d'abord hommage à l'œuvre de son père et à l'engagement de sa mère. Il promet ensuite d'"incarner une monarchie renouvelée pour une ère nouvelle", sans "regarder le passé avec nostalgie". Il adresse enfin ses remerciements dans les quatre langues officielles : castillan, catalan, basque et galicien, tandis que l'assistance, debout, l'applaudit pendant plusieurs minutes. Un peu plus tard, le couple royal apparaîtra au balcon du palais d'Orient, acclamée par une foule en liesse, agitant une multitude de fanions et de drapeaux rouges et jaunes. Depuis plusieurs années, Felipe VI a eu à faire face à plusieurs crises qui, jusqu'ici, n'ont pas remis en cause son autorité.
Dès le 26 juin 2014, il visite la Catalogne et prononce, à Gérone, un discours d'apaisement, en partie dans la langue locale. Hélas, il ne parvient pas à empêcher la situation de dégénérer. Le 4 octobre 2017, les autorités de Barcelone organisent un référendum illégal visant à l'indépendance catalane.
Le roi riposte aussitôt en appelant fermement à l'unité de la nation, soulignant que seuls les "pouvoirs légitimes de l'Etat [sont aptes à] assurer l'ordre constitutionnel, le fonctionnement normal des institutions et la permanence de l'Etat de droit". Cette menace sécessionniste pour l'heure écartée, Felipe devra nettoyer les écuries d'Augias de la famille royale. Quelques semaines après son avènement, en juillet 2014, il commande un audit externe sur ses comptes auprès du contrôleur général de l'Etat, et interdit formellement aux membres de sa famille d'avoir des intérêts dans des entreprises privées.
Source Point de Vue
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