Explosifs, cocaïne, mercure… Des saisies douanières qui alertent sur une menace silencieuse !

30 Juillet 2025 - 12:10
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Explosifs, cocaïne, mercure… Des saisies douanières qui alertent sur une menace silencieuse !
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Explosifs, cocaïne, mercure… Des saisies douanières qui alertent sur une menace silencieuse !
Au fil des semaines, un constat alarmant s’impose : les saisies de produits dangereux par les services douaniers ne cessent de s’accumuler. De l’explosif pur, des détonateurs, du mercure, parfois même de la cocaïne (140 kgs de cocaïne pure dont une partie en partance vers le Nord), le tout intercepté avant qu’il ne soit trop tard. À travers tout le pays, mais surtout aux points névralgiques comme Hérémakono et Diboli ou au cœur même de Bamako, la douane malienne mène une guerre de l’ombre contre une menace silencieuse mais bien réelle.
La dernière illustration de ce combat quotidien s’est jouée ce lundi. Deux interventions simultanées. L’une, au centre-ville de Bamako, a permis à la Section Recherches et Intervention (SRI) de mettre la main sur 202 colis d’explosifs soigneusement dissimulés. L’autre, à Hérémakono, à la frontière, a permis d’intercepter 09 colis de 33 bâtonnets soit 297 bâtonnets d'un poids total de 45 kgs à base de nitrate d'ammonium et deux bonbonnes de mercure de 72 kgs, un composant chimique classé hautement toxique. Deux matières souvent utilisées dans la fabrication d’engins explosifs improvisés (EEI) qui fauchent nos soldats sur le front et endeuillent nos résiliantes populations.

Ces saisies ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans une série de coups de filet récents, révélateurs d’un phénomène inquiétant. Rien que ces dernières semaines, la Direction du Renseignement et de la Lutte contre la Fraude (DRLF) a opéré plusieurs saisies spectaculaires d’explosifs et de mercure destinés à des usages manifestement criminels. La dernière en date porte sur 15 915 unités d’explosifs prêtes à emploi.
Toujours à Bamako, la Brigade Mobile d’Intervention (BMI) a, de son côté, neutralisé des colis suspects contenant des composantes explosives : 165 bâtons d’explosifs, 825 détonateurs, 49 rouleaux de cordon et 9 bonbonnes de mercure. Et sur les lignes frontalières de Diboli et de Heremakono, les agents ont déjoué à temps des tentatives d’infiltration de substances explosives et chimiques d’une extrême dangerosité.
Ces opérations témoignent de la réalité du trafic de matières dangereuses, souvent destinées à la confection d’engins destructeurs ou à l’alimentation de réseaux criminels transfrontaliers. Les gabelous multiplient les actions dans une discrétion quasi monastique. Leur méthode : un usage pointu du renseignement, une présence accrue sur les axes sensibles et une coordination renforcée entre les structures de répression.

Derrière chaque paquet intercepté se cache une possible tragédie évitée. Un engin qui n’explosera pas. Une cargaison qui ne viendra pas alimenter les réseaux criminels. Une main invisible qui a été stoppée avant qu’elle ne frappe.

Il est donc urgent que l’opinion prenne la mesure du danger latent que représentent ces trafics. Une analyse émotionnelle expéditive pourra tenter d’expliquer qu’en raison de la multiplication des sociétés minières, que ces produits connaissent un regain d’intérêt (explosifs et mercure). Mais c’est oublier que toutes les importations de ces sociétés sont encadrées par leurs conventions et autres textes. Aussi, il en résulte que ce regain d’intérêt et les modes opératoires ne peuvent qu’être criminels et des menaces contre la sécurité de notre pays.
C’est dire que ce énième coup de filet n’est pas qu’un fait divers. C’est un signal d’alerte, un appel à la responsabilité collective. Car tant qu’il existera des mains prêtes à faire circuler ces matières de mort, il faudra des regards, des barrières, des convictions pour les arrêter. Au milieu de toutes ces saisies, une certitude jaillit : il est impératif que les viseurs soient désormais braqués sur ce nouveau fléau que les services douaniers ont détecté avec acuité.
CCOM-DGD

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